Battle Master : Kyuukyoku no Senshitachi est un jeu vidéo Super NES publié par Toshibaen 1993 .

  • 1993
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Battle Master : Kyuukyoku no Senshitachi

1/5 — Bof… par

Développé par System Vision, édité par Toshiba EMI.

Ah, ça y est, je reviens du purgatoire ! Enfin un jeu normal, un bon gros beat des familles pour me requinquer en cette période de vaches maigres et de cochons grippaux. Un émule de Street Fighter II qu’il va faire bon décortiquer en long, en large et en travers, jusqu’à en tirer la substantifique moelle (j’ai jamais compris le sens de cette expression, d’autant qu’un jeu vidéo n’a pas d’os…). Oh oui, qu’il va être bon de se faire un vrai test d’un vrai jeu…

…ou pas.

COMMENT ÇA, IL EST PAS FRAIS MON POISSON ?!

Il m’est parfois pénible de l’admettre, mais je ne suis pas aussi parfait que je veux le faire croire. Enfin, j’en suis pas loin quand même, mais pas complètement non plus. Par exemple, je ne sais pas parler le japonais, et cela fait maintenant quelques semaines que je m’aperçois que cela peut constituer un sérieux handicap.

Ainsi, je ne saurais vous dire avec précision de quoi cause Battle Master. Tout juste me douté-je que l’histoire tourne autour d’une pelletée de combattants champions de la tartine, qui veulent déterminer lequel est le plus puissant d’entre eux.

DANS LE MARRON, TOUT EST BON

Tant et si bien que Battle Master se présente sous la forme d’un beat ‘em up - ou jeu de combat en un contre un - en deux dimensions, à la manière de Street Fighter II pour ne citer que le plus célèbre des représentants de ce genre.

En début de partie vous pourrez choisir de jouer seul (il s’agit alors d’affronter tous les autres personnages jusqu’à parvenir à la fin du jeu) ou à deux, et vous aurez également accès aux réglages de quelques paramètres standards : choix de la difficulté, réglage des contrôles, temps d’un round, activation ou non des continues et du son.

Par la suite ce sont huit personnages plus un boss à débloquer (on est donc bien loin de la pelletée, finalement) qui s’offrent à vous. Les affrontements se déroulent en deux manches gagnantes, les rounds étant chronométrés. Vous emportez la reprise soit par K.O., soit en ayant le plus de vie à la fin du temps règlementaire.

Battle Master adopte un très classique système de combat à six boutons : trois pour les coups de poing (Y, X et L du plus faible au plus fort) et trois pour les coups de pied (B, A et R). La croix directionnelle sert quant à elle à se déplacer : les directions droite et gauche pour se mouvoir latéralement, bas pour s’accroupir et haut pour sauter.

Comme dans Street Fighter II, la protection s’effectue simplement en reculant, et comme dans Street Fighter II, les coups spéciaux sont obtenus au moyen de commandes devenues bien banales maintenant, du genre quart de tour avant plus poing, ou bas-haut-pied…

CRIME DE LÈSE-MAJESTÉ

Le problème lorsqu’on s’essaie au plagiat, c’est qu’il faut être particulièrement rigoureux pour essayer d’être aussi bon que l’original. Ici comme vous vous en doutez, c’est loin d’être le cas.

Non seulement les graphismes sont très grossiers (alors que la console et capable de bien des prouesses en la matière, d’autres nous l’ont prouvé maintes fois), mais en plus de cela les personnages ont le charisme d’une moule, ce qui est fort problématique lorsque l’on s’attaque à une franchise aussi typée que celle des Street.

Mais non content d’être banal, Battle Master est surtout mauvais. Les animations sont d’un ridicule à pleurer (y’a un personnage qui fait tourner sa jambe lorsqu’il file un coup de pied… Mais juste la jambe, la partie qui est en dessous du genou, quoi ! Comme un Playmobil), la bande-son d’une banalité à pleurer aussi - on pissera moins, comme ça…

Et si la jouabilité semble, sur le papier, imiter à la virgule près celle du chef d’œuvre de Capcom, dans les faits il n’en est rien. Lenteur des coups, bugs de collisions, problèmes de priorités, déséquilibre des personnages, obstacles indestructibles (par exemple les statues sur les côtés du décor de la pagode, on peut grimper dessus !) ne sont probablement que quelques-unes des nombreuses aberrations du jeu, qui gâchent complètement le plaisir.

En plus la difficulté est aux abonnés absents, et la durée de vie est limitée par le nombre ridicule de personnages à disposition. Autant dire que le bilan est très lourd.

Finalement, les joueurs européens de l’époque n’arrêtaient pas de se plaindre que des tas de jeux japonais ne parvenaient jamais jusqu’en occident. Au vu de tous ceux que j’ai testés jusqu’à présent, je ne peux que m’en féliciter…

Battle Master : Kyuukyoku no Senshitachi