Alors, je vous l’avais pas dit, qu’on était parti pour une grande série de « Battle Machin » ? Banpresto remet le couvert et envoie désormais ses mascottes au beau pays du dodgeball, plus communément appelé « balle au prisonnier » chez nous. Oui oui, comme dans le film débile avec Ben Stiller.
FULGURO POING DANS TA GUEULE
Pour rappel, la série des Battle de Banpresto réunit donc plusieurs héros de dessins animés ou de séries sentaï parmi lesquels les moins avertis d’entre nous - moi, donc - reconnaîtront Ultraman ou encore Go Nagai. Un catalogue de personnages hérité de Bandai, qui racheta la société quelques années plus tôt.
T’AS LES BOULES ?
Le dodgeball est un sport d’équipe, encore que je ne suis pas sûr que l’on puisse qualifier cette discipline de sport. Il s’agit plus d’un jeu de cours d’école primaire qui aurait évolué vers quelque chose de plus ou moins officiel.
Le principe est simple : sur un terrain coupé en deux se trouvent les deux équipes, comprenant un nombre varié de joueurs selon la région où le jeu se pratique. Quoi qu’il en soit, les deux équipes ont tout de même un nombre de joueurs égal, et s’affrontent au moyen d’une balle.
Au coup d’envoi, les capitaines des deux équipes tentent de récupérer la balle. Pour le camp qui l’obtient, le but est de viser un joueur adverse ; s’il est touché il est éliminé du jeu. Pour les défenseurs, le but est d’esquiver le projectile, ou mieux encore de le rattraper à la main, pour devenir agresseur à son tour.
Dans Battle Dodgeball, les équipes comprennent trois joueurs sur le terrain, plus trois en dehors. En effet, si la balle sort du terrain, un des trois joueurs de l’extérieur (les joueurs à l’extérieur du terrain à droite jouent dans la même équipe que ceux de l’intérieur à gauche, et vice-versa) peut l’attraper pour tenter à son tour de toucher un des gars d’en face.
Petite particularité du jeu, le joueur touché par la balle n’est pas éliminé. A la place il perd des points de vie, à la manière d’un RPG. En fin de partie, l’équipe qui a le plus de points de vie gagne le match.
Le bouton A permet de tirer (le personnage vise automatiquement dans la direction où il regarde), le bouton B de sauter afin de récupérer la balle au début ou de prendre de l’élan pour tirer plus fort, le bouton X de se faire une passe et le bouton Y de rattraper la balle. Cette dernière action a une grande incidence sur le cours de la partie puisqu’elle permet d’emmagasiner des points qui, cumulés, vous autoriseront à déclencher une attaque spéciale à même de blesser tous les joueurs adverses !
Battle Dodgeball propose trois modes de jeu : le solo, le versus et le mode scénario, une sorte de championnat visant à déterminer qui sera le roi du dodgeball ! Quel que soit le mode de jeu, vous pourrez choisir de concourir sur le terrain de votre choix : arène, stade, surface lunaire ou encore désert aride sont au programme.
ATTRAPE-MOI SI TU PEUX
Déjà rien que le fait de mélanger les héros de tout un tas de franchises dans un seul et même jeu, c’est quelque chose d’assez novateur à l’époque (ils sont encore loin, les Namco X Capcom et autres Dissidia). Les passer en SD (Super Deformed, petit corps, grosse tête, quinze fois que je rabâche la même chose, vous devez avoir saisi le concept) et les transformer en forçats du préau, c’est carrément couillu.
Et ça marche. Battle Dodgeball est agréable à l’œil, tant de par la réinterprétation de ses héros que par la variété des décors et l’overdose de couleurs qu’ils font subir à nos yeux. Cependant, ces mêmes yeux devront également subir les animations assez mollassonnes des personnages sur une aire de jeu pourtant minuscule.
Du côté des cages à miel, rien de franchement surprenant. Les thèmes musicaux sont rythmés et enjoués, les bruitages un peu grésillants, mais il y a bien longtemps que la Super Famicom nous a habitués à tout cela.
Pour ce qui est de la prise en main, le problème réside dans l’effet de profondeur du terrain. De fait il est difficile de viser avec précision. En outre, le rattrapage de balle s’avère excessivement complexe, ce qui est plus ou moins logique puisqu’il s’agit d’une possibilité extrêmement avantageuse pour qui la réussit (non seulement on ne perd pas de points de vie, mais en plus on obtient un point de spécial).
Le jeu n’est d’ailleurs pas des plus simples. Vos adversaires sont souvent plus chevronnés que le plus ancien des ingénieurs de chez Citroën (j’en suis assez fier, de celle-là), et parvenir jusqu’à la fin demande un certain entraînement. La durée de vie du titre est donc relativement importante en solo, et si l’on ajoute le multijoueur, on obtient quelques bonnes heures de rigolade.
Vu qu’il est tout de même assez unique en son genre, Battle Dodgeball mérite le coup d’œil. Cependant il a un petit frère encore meilleur, donc sa possession ne se révèle pas forcément obligatoire.