Au Japon, les Battle quelque chose représentent chez Banpresto une série gigantesque sur Super Famicom, comme je vous le répète depuis douze milliards de fois. Seulement il n’y a pas de liens directs entre les jeux qui la composent, hormis les personnages, parce que chaque opus est complètement différent en terme de jouabilité. Preuve certaine de son succès au Pays du Soleil Levant, Battle Dodgeball est l’un des deux seuls jeux à avoir eu l’honneur d’une suite.
ET TOUT DE SUITE, LE RAPPEL DES TITRES
Qu’est-ce que la série des Battle, d’abord ? Il s’agit d’immenses crossovers, sous toutes les formes possibles (jeux de foot, flippers, jeux de courses, tactical-RPG…), entre de nombreuses licences célèbres de l’animation japonaise : Gundam, Ultraman, Go Nagai ou Kamen Rider par exemple. Les persos passent pour l’occasion en SD (petit corps, grosse tête), dans un univers des plus ridicule…
MESDAMES ET MESSIEURS, BONSOIR
Pour comprendre ce qu’est le dodgeball, je vous propose un petit retour en arrière de quelques années, à l’époque où vous, messieurs, étiez un petit bouboule en bermuda avec ses BN dans son cartable, et où vous, mesdames, portiez des couettes et des fils de fer sur les dents. Parce qu’avant de devenir plus ou moins une discipline officielle, le dodgeball est surtout un jeu de cour d’école, plus communément appelé « balle au prisonnier » par chez nous.
Malgré ses multiples règles, variables selon le professeur que vous avez eu en primaire (quand les deux équipes étaient différenciées par un simple foulard de couleur, vous vous rappelez ?), le principe est toujours le même : sur un terrain coupé en deux se tiennent deux équipes, qui se battent au moyen d’une unique balle, genre ballon de volley.
Au coup d’envoi, les capitaines des deux équipes tentent de récupérer la balle. Pour le camp qui l’obtient, le but est de viser un joueur adverse ; s’il est touché il est éliminé du jeu. Pour les défenseurs, le but est d’esquiver le projectile, ou mieux encore de le rattraper à la main, pour devenir agresseur à son tour.
Dans Battle Dodgeball 2 comme chez son prédécesseur, les équipes comprennent trois joueurs sur le terrain, plus trois en dehors, situés de l’autre côté du terrain (si leur équipe est à gauche, eux seront à droite, et vice-versa). En effet, si la balle sort du terrain, un des trois joueurs de l’extérieur peut l’attraper pour tenter à son tour de toucher un des gars d’en face.
Petite particularité du jeu, le joueur touché par la balle n’est pas éliminé. A la place, il perd des points de vie, à la manière d’un RPG. En fin de partie, l’équipe qui a le plus de points de vie gagne le match.
Le bouton A permet de tirer (le personnage vise automatiquement dans la direction où il regarde), le bouton B de sauter afin de récupérer la balle au début ou de prendre de l’élan pour tirer plus fort, le bouton X de se faire une passe et le bouton Y de rattraper la balle. Cette dernière action a une grande incidence sur le cours de la partie puisqu’elle permet de cumuler des points qui, une fois en nombre suffisant, vous autoriseront à déclencher une attaque spéciale à même de blesser tous les joueurs adverses !
Battle Dodgeball 2 propose trois modes de jeu : le solo, le versus et le mode scénario, une sorte de championnat visant à déterminer qui sera le roi de la balle au prisonnier ! Quel que soit le mode de jeu, vous pourrez choisir de concourir sur le terrain de votre choix. De nouveaux décors font leur apparition pour l’occasion, comme par exemple l’espace intersidéral ou la banquise.
À VOUS LES STUDIOS
L’effet de surprise provoqué par le premier opus est désormais passé, mais Battle Dodgeball 2 reste tout de même un jeu de balle au prisonnier entre personnages de mangas nanifiés, et ça c’est quand même quelque chose de foutrement intriguant !
Entre les deux épisodes, le bond technologique n’est pas extraordinaire, tout juste peut-on parler d’un petit pas. Certes, les décors sont désormais un peu plus riches en détails et colorés, mais rien de plus. Les animations sont légèrement plus rapides, et la bande-son est tout aussi rythmée que précédemment.
Ceci dit, Banpresto n’a malheureusement pas réglé les problèmes de jouabilité qui nuisaient au frère aîné, à savoir les difficultés de visée et la quasi-impossibilité de rattraper la balle.
Le challenge reste donc assez important, et la durée de vie raisonnable. Il est à vrai dire inutile de jouer aux deux itérations, mais il est difficile de privilégier l’une par rapport à l’autre. Malgré tout je vous conseille d’essayer l’un des deux jeux, de préférence celui-ci, histoire de pouvoir revendiquer fièrement le fait que vous ayez pratiqué le dodgeball sur votre canapé, armé d’un pack de Kro et d’un paquet de chips. Si ça, c’est pas la classe…