Attention : ce jeu n’a rien à voir avec le shoot ‘em up éponyme sorti en arcade au début des années 80.
Imagineer n’a jamais été une boîte très cotée. Tout juste peut-on mettre à son crédit Power Monger sur X68000, ainsi que l’édition de certains grands hits (Lemmings, Sim City…) sur des bécanes bizarres, le X68000 donc, mais aussi la FM Towns Marty par exemple. Pas de quoi fouetter un eunuque, donc.
J’AIME L’ODEUR DU NAPALM AU PETIT MATIN
Pour résumer l’histoire de Battle Cross, il me suffit d’un mot : rien. Bon, disons que pour exacerber l’instinct de vainqueur des joueurs, le pitch se résume à quelque chose comme : « On vous défie à la moto, à vous de mater vos adversaires ! » Ouais, chouette alors.
TONNERRE MÉCANIQUE
Battle Cross est donc un jeu de moto-cross. A l’écran-titre, vous avez la possibilité d’accéder à quatre options : la course simple vous oppose à d’autres concurrents, le but étant bien entendu de finir premier ; le time trial vous laisse seul sur chaque circuit, le but étant de battre le temps record ; les deux derniers choix vous renvoient respectivement sur la gestion des mots de passe (il n’y a pas de sauvegarde, comme dans encore pas mal de jeu à l’époque) et sur les options, ce terme passe-partout désignant en fait uniquement le choix entre écouter les musiques en mono ou en stéréo.
Bref, quoi qu’il en soit vous finirez par jouer quand même, parce que si vous avez dépensé cent boules juste pour tripatouiller les options ça va finir par vous faire mal à l’anus. Le circuit est vu de trois quarts haut, et il tient sur un seul et unique écran. Divers décors se succèdent, de la plage à la montagne en passant par la plaine verdoyante et autres environnements d’habitude réservés aux jeux de plates-formes.
Les contrôles sont très simples, puisque la croix permet de diriger la moto, et la touche B permet d’accélérer. Seulement attention, parce que la maniabilité n’est pas des plus évidentes. En effet, la vue perturbera fortement vos réflexes : les contrôles sont inversés selon que vous allez vers le haut ou le bas de l’écran, ce qui est assez logique. Si la moto va vers le bas et que vous appuyez vers la gauche, elle se dirige bel et bien sur sa gauche, mais cette gauche représente le côté droit de l’écran ! Vous voyez ce que j’vous cause-t-il ?
Comme je le disais plus haut, le but durant la course simple est simplement de vaincre vos opposants. Mais lors du mode chronométré, non seulement vous devrez battre le chrono étalon, mais vous devrez également, tel un Pac-Man juché sur son Tonnerre Mécanique, amasser les pastilles jaunes étalées sur la route. Pour quoi faire ? Pas la moindre idée, plus de points je suppose…
PETIT PROBLÈME TECHNIQUE
Quand bien même il s’agit de motos, Battle Cross pourrait facilement être assimilé à un fils spirituel de Mario Kart. Ne serait-ce que de par l’aspect « kawaï » donné au visuel. Les personnages sont « designés » en SD (Super Deformed, grosse tête et petit corps comme dans les mangas humoristiques et caricaturaux) et les décors, très colorés, n’ont rien de très sérieux non plus.
Ceci dit on ne peut pas dire non plus que la réalisation technique soit top moumoute. Les graphismes ne sont pas très fins, les animations sont assez limitées et la bande-son devient vite insupportable, notamment les petits bruits stridents censés représenter le moteur des bécanes.
Et puis les émules de la Joe Bar Team ne sont pas particulièrement maniables non plus. Une vue de dos aurait été plus sage, et surtout plus évidente manette en main. Là les contrôles sont un peu pénibles, mais rien qu’un peu d’entraînement ne puisse effacer. La difficulté n’est malgré tout pas très élevée, et malheureusement la durée de vie est assez médiocre.
Battle Cross est donc hélas un jeu assez moyen, attachant de par son design mais pas particulièrement bien réalisé. A essayer au cas où, mais je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur le succès que rencontrera ce test…