Battle Cars est un jeu vidéo Super NES publié par Namcoen 1993 .

  • 1993
  • Course

Test du jeu vidéo Battle Cars

2/5 — Presque bien par

J’ai beau apprécier le parcours global de cette société, force m’est de constater que Namco n’a pas toujours produit que des bombes vidéoludiques. Preuve en est ce Battle Cars, un titre qui a pris un léger coup de vieux. Allez docteur McNamara, sortez le bistouri, on opère à vif.

ALLÔ LE MONDE ?

Le point le plus appréciable de Battle Cars, c’est probablement son scénario très poussé. Au vingt-et-unième siècle, l’industrialisation a fait un bon spectaculaire, et si les pays développés se sont tournés vers l’économie de service, ce sont les pays émergents qui ont récupéré les gros pôles industriels. Les ressources se sont raréfiées, et la pollution a fait un bond spectaculaire.

La calotte polaire a quasiment disparu, le niveau des océans n’a jamais été aussi haut, et parallèlement au réchauffement climatique, la vente de massifs stocks d’armes suite à la fin de la Guerre Froide rend le monde de moins en moins sûr. Les plus petits pays disposent désormais d’un arsenal apte à raser la planète, et les plus gros, poussés par les plaintes de la population, se sont lancés dans une guerre aveugle au terrorisme. Cela aboutit finalement à un déchaînement auquel peu de personnes survivront.

Suite à cette situation pour le moins inquiétante (notamment parce qu’elle trouve étrangement écho dans ce que l’on peut voir aujourd’hui), le 22e siècle arrive. Les survivants de ce monde post-apocalyptique vivent dans des cités-états où le sport à la mode est… le combat de voitures ! Tout ça pour en arriver là.

J’ÉTAIS SUR LA ROUTE TOUTE LA SAINTE JOURNÉE

Car malgré son fond politico-écolo-bobo, Battle Cars n’est rien de plus qu’un jeu de courses de voitures, à mi-chemin entre Mario Kart et F-Zero. Le jeu simule donc la 3D en utilisant les zooms et calculs du fameux mode 7 de la console, et la caméra est placée à l’arrière du véhicule.

Battle Cars propose trois modes de jeu. Le jeu solo où vous pouvez compléter une sorte de championnat avec chacun des participants, le jeu à deux qui reprend le même principe, mais où vous pourrez être accompagné par un autre être humain, avec deux bras et des poils dans le dos, et le versus, où le but est uniquement de vous foutre sur la gueule, seul contre l’ordinateur ou à deux.

Quel que soit votre choix, vous pouvez choisir votre véhicule (j’ai du mal à me contenter du terme « voiture » lorsque l’engin est couvert de pointes acérées et de lance-roquettes) parmi trois au départ, trois autres étant par la suite à débloquer. Vous rejoignent sur la piste six autres véhicules, ceux-là n’étant pas déblocables.

Ensuite, selon le mode de jeu et la difficulté choisis, vous aurez accès à plus ou moins de circuits. Il y en a neuf en tout, leurs noms évoquant les cités-états dont je parlais plus haut (Newtroit, Katmando, Neuvo Vegas, Fuji, Dakar…) et reprenant plus ou moins les clichés correspondants, les néons multicolores pour Neuvo Vegas par exemple.

Pour ce qui est de la maniabilité, les contrôles sont assez complexes. Le bouton A permet d’accélérer, le bouton X de freiner. Les gâchettes L et R rendent les virages plus simples à opérer, et si vous appuyez sur les deux en même temps, vous pouvez sauter. Et puisque l’on parle de voitures de combat, les véhicules sont pourvus d’armes. Vous pouvez tirer au moyen du bouton B, Y servant quant à lui à changer d’arme.

LA COCCINELLE AU PAYS DE MAD MAX

Comme je l’ai dit tout en haut, Battle Cars propose un scénario pas piqué des vers, ce qui est particulièrement rare en ce qui concerne les jeux de voitures. Malheureusement, c’est à peu près la seule originalité du jeu.

Les graphismes sont assez jolis lorsqu’on compare le jeu au minimaliste F-Zero, mais mine de rien le jeu a trois ans de plus ! Les décors sont tout de même assez vides et pas très colorés, les voitures sont globalement moches (sauf peut-être pour les fans de l’Agence Tous Risques) et les animations de tout ce beau monde par le biais du mode 7 piquent un peu les yeux. En outre, l’agressivité des musiques finit par coller la migraine, au point que l’on préfèrera couper le son pour épargner nos petits nerfs fragiles.

Ceci dit, Battle Cars a beau manquer de charme, il s’avère assez amusant à jouer. Encore heureux pour un jeu qui emprunte autant aux mastodontes Mario Kart et F-Zero ! Tout n’est pas rose pour autant, puisque les contrôles sont un poil compliqués (je pense surtout à l’utilisation particulière des gâchettes), et que la difficulté est d’ailleurs assez élevée, dès lors que l’on ne tient pas compte du mode facile (Lapalisse n’aurait pas fait mieux). Et puis avec neuf circuits seulement, le jeu devient vite répétitif, sa durée de vie se raccourcissant à mesure que le joueur se blase.

En toute honnêteté, tout n’est pas à jeter dans Battle Cars. Mais parce qu’il s’inspire trop de grands hits et parce qu’il ne leur arrive pas à la cheville, il ne mérite pas beaucoup d’attention non plus.

Battle Cars