Décidément, il est fort compliqué de trouver des jeux estampillés Batman qui aient le moindre intérêt vidéoludique. Le problème étant posé, il ne me reste qu’à ajouter que Revenge of the Joker est signé ICOM Simulations pour le compte de Sunsoft. Ce qui n’arrange rien.
LE GRAND BLUFF AVEC UNE CHAUSSURE MAUVE
Un jour, il va vraiment falloir que la ville de Gotham City investisse dans des cadenas un peu plus sérieux que les petits Vachette qui équipent leurs portes de prison. En effet, une fois n’est pas coutume, l’inusable Joker s’est évadé de l’asile d’Arkham, et compte bien semer de nouveau la terreur en ville à l’aide de ses inventions loufoques. Heureusement, le Dark Knight est là pour ramener le criminel à de meilleures dispositions, et on sait tous que quand on chatouille Batman, l’homme chauve sourit.
MES NUITS SONT PLUS BELLES QUE VOS JOURS
Batman : Revenge of the Joker est un jeu d’action/plates-formes constitué de sept niveaux au total. Chacun de ces stages - à l’exception du dernier - comprend deux zones, certaines d’entre elles vous opposant à un boss : il y a en tout et pour tout quatre boss, soit à peu près un tous les deux niveaux.
Le principe est simple. Vous avancez dans des décors vus de profil (les rues de la ville, les égouts, une plaine enneigée…) et pour le moins linéaires, éliminant toute opposition au fil de votre progression. Vous disposez d’une jauge de vie en haut d’écran, représentant votre résistance aux coups de vos adversaires. Ladite jauge se transforme en compteur de points lorsque vous faites face à un boss, mais le principe reste inchangé.
Les sbires du Joker utilisent la plupart du temps des armes à feu. Du coup, plutôt que de s’orienter beat ‘em all comme la plupart des jeux tirés de la licence, celui-ci se présente plus comme une sorte de Contra. Vous disposez d’un bouton pour sauter (B) et d’un bouton pour tirer droit devant vous (Y), plus bien évidemment la croix directionnelle pour vous mouvoir.
À la manière de l’épisode NES, Batman : Revenge of the Joker propose quelques armes de rechange, en plus de votre tir de base : un tir explosif qui provoque plus de dégâts, des shurikens qui partent par vagues de trois ou encore un double tir. Vous trouverez ces armes dans des caisses planquées ça et là.
LE BON, LES BRUTES ET LES ESCROCS
Autant le dire tout de suite, Batman : Revenge of the Joker est raté à plus d’un titre. L’aspect graphique, pour commencer, est assez pauvre. Le jeu n’est inspiré ni par les films de Tim Burton, ni par le comic-book (en tout cas je n’ai reconnu aucun passage, et je pense m’y connaître suffisamment en la matière pour pouvoir affirmer l’absence de cohésion), et cela se retrouve tant dans les décors, d’une banalité à pleurer, que dans les sprites, tout petits et méconnaissables.
Même les animations, rigides et peu crédibles, sont manquées. À la limite, le seul truc potable, c’est l’effet de nuages qui défilent dans le ciel, lors de la présentation d’un niveau. La bande-son, assez bourrine, n’a rien de très agréable non plus.
Malheureusement, ce n’est pas tout. Outre un principe de jeu assez basique et un level-design complètement plat, le jeu souffre de nombreux bugs. Par exemple, en début de partie vous affrontez des gars qui vous tirent dessus. Tous les trois ou quatre tirs, ils s’arrêtent, reculent un peu et reprennent leur canardage. Vous, vous mettez à profit l’arrêt des hostilités pour couvrir la distance qui vous sépare d’eux et leur latter les testicules. Eh bien un peu plus loin, certains de ces gars se refusent à reculer, tirant sans discontinuer dans votre direction et vous empêchant, de ce fait, de progresser sans vous manger une ou deux bastos.
De même, tous les trois pas surgit un nouveau piège, que rien ne signalait au départ. Ceci vous force donc à avancer pas à pas et le rythme de jeu y perd énormément, alors que dans un même temps la difficulté est exagérément augmentée.
Si bien qu’il faut beaucoup de temps pour apprendre par cœur le parcours, donc la durée de vie est raisonnable. Raisonnable, oui, mais qui prendra du plaisir devant un tel sacerdoce ? Pas moi en tout cas, je vous laisse la main les gars !