Contrairement aux version Sega, qui consistaient en un classique jeu d’action/plates-formes, la version Super NES est un bon vieux beat them up des familles, où Batman ramènera la paix à Gotham City à grands renforts de combats de rue et de prises vicieuses. Le scénario est bien connu : Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, s’est entendu avec le richissime Max Shreck pour ruiner la réputation du maire de Gotham. L’objectif de l’infâme nabot contrefait est de se hisser lui même à ce poste, afin de laisser la ville en pâture à son gang de clowns psychotiques. A ces manigances vient se greffer Catwoman, ancienne secrétaire de Shreck dont on ignore en fin de compte avec qui elle tient réellement, mais à qui il faudra tout de même flanquer quelques bonnes corrections durant la partie.
Le principe fondamental de Batman Returns est si simple qu’il est à la portée de n’importe quel primate : avancer et cogner. Les coups sont de facture assez classique, mais certains d’entre eux sont visuellement plutôt sympathiques et assez peu usités dans les autres beat them up. Par exemple, lorsque vous attrapez votre adversaire, outre le fait de le rouer de coups ou de lui faire subir une classique projection, vous pourrez également flanquer littéralement l’adversaire dans le décor, dans une vitrine de magasin par exemple. De même, si vous parvenez à saisir un autre homme de main du Pingouin après en avoir déjà immobilisé un, vous leur cognerez la tête l’une contre l’autre dans un effet presque comique. Outre les coups à mains nues, Batman disposera d’un nombre limité de bat-boomerangs, qui sonneront pendant quelques instants les ennemis qui en feront les frais.
De temps à autre, il arrive que certains niveaux se déroulent sur un seul plan de déplacement. On ne combat alors plus à l’aide de ses poings, mais uniquement à l’aide des bat-boomerangs. Dans ces séquences, certains pièges et chausse-trappes feront également leur apparition, comme des portions de sol enflammées. C’est là qu’entrera en jeu le bat-grappin. Un léger aspect plates-formes qui permet de varier légèrement les principes de jeu.
Réalisation
Techniquement, on se situe clairement au sommet des capacités de la Super NES : sprites énormes, mouvements superbement animés, décors gothiques superbement retranscrits. On retrouve avec plaisir les personnages clés du film, comme le Pingouin, Catwoman, ou même les motards du gang avec leur grossier masque à tête de mort. La musique n’est pas en reste puisqu’on retrouve, très bien reproduits, les superbes thèmes musicaux entendus au cinéma, qui apportent une dose de romantisme sombre à des bruits de coups et de mâchoires fracassées particulièrement convaincants. Si les coups que Batman peut réaliser s’inscrivent dans la moyenne de ce qu’on attend d’un beat them up d’un certain niveau, il est regrettable qu’en dehors des quelques malheureux bat-boomerangs que l’on peut utiliser dans chaque scène, il ne soit pas possible de ramasser d’autres armes. De même, on fait relativement vite le tour des adversaires, tous des clowns et autres phénomènes de foire à la solde du Pingouin. Si ce manque de variété respecte finalement l’esprit du film, il n’en reste pas moins que 75% des adversaires rencontrés soient des « thin clowns » sans allure ni panache, que l’on tabasse à toute allure dans l’espoir de se coltiner quelques nuisibles un peu plus charismatiques.
En bref : 13,5/20
Du fait de ce manque de variété dans les armes et les adversaires, et de l’impossibilité de jouer à deux, Batman Returns s’avère donc fondamentalement d’un intérêt assez limité sur le long terme, mais sa très grande réussite graphique et sonore, et l’excellence de la retranscription de l’atmosphère « burtonienne » du film rattrapent la sauce, et font de cet épisode des aventures de l’homme chauve-souris un jeu plutôt attachant et défoulant.