Batman Forever est un jeu vidéo Super NES publié par Acclaimen 1995 .

  • 1995
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Batman Forever

0.5/5 — Nul !! par

Il faut bien dire que le film Batman Forever n’a pas rencontré un énorme succès en salles. Il faut reconnaître aussi que c’était un gros navet. Sans doute afin de relancer la machine, la conversion en jeu vidéo est confiée à Probe Entertainment, un studio capable de grandes prouesses. Malheureusement, le studio vient d’être racheté par Acclaim, en cette année 1995, et a été littéralement saigné de ses forces vives lors de ce transfert.

DOCTEUR HYDE ET MISTER MYSTÈRE

L’intrigue posée par Joel Schumascher dans ce que lui appelle un film, et que les fans appellent communément une merde (pardonnez-leur l’expression, ils sont d’un vulgaire, ces fans…), est la suivante : l’infâme criminel Double Face (Two-Face en VO) s’est échappé de l’asile d’Arkham, jurant de se venger de Batman qu’il tient pour responsable de sa défiguration. Parallèlement à cela, le professeur Edward Nygma se voit refuser par Bruce Wayne (l’alter-égo de Batman) les crédits nécessaires à l’achèvement de son projet. Fou de rage, il se mue alors lui aussi en un super criminel, l’Homme Mystère (the Riddler en VO), et jure pour sa part de se venger de Wayne.

MORTAL KOM BATMAN

Batman Forever est un beat ‘em all vu de profil qui se déroule le long de huit niveaux (l’asile, la banque, le cirque, la Batcave…), gardés la plupart du temps par un boss chacun, parmi lesquels Double Face et le Riddler bien entendu.

Quant aux autres assaillants, il s’agit la plupart du temps de quelques barraqués anonymes et sans charisme. Vous, vous incarnez au choix Batman ou sa danseuse Robin (ou les deux, si vous jouez avec un pote qui préfère les hommes qui n’ont rien contre les hommes), ce qui n’a aucune importance puisque, malgré sa silhouette de frêle biche en collants, Robin est tout aussi balèze et se contrôle de la même manière que son colossal ami.

La chose qui surprend le plus lorsque l’on découvre le jeu, c’est que l’on a l’affreuse impression de se retrouver devant un Mortal Kombat à défilement progressif. Le visuel y est pour beaucoup, mais la jouabilité n’y est pas étrangère non plus.

En effet, les développeurs n’ont pas su quoi faire de tous ces boutons qui se trouvent sur la manette Super NES, et leur ont donc donné des fonctions farfelues. Ainsi, les boutons A ou X permettent de frapper au pied (un bon gros Roundhouse Kick à la Chuck Norris), les boutons B ou Y d’envoyer des mandales. Mais tant qu’à rendre emmerdants des contrôles a priori simples, l’affaire se corse rapidement : en effet, la gâchette L est utilisée pour se protéger des coups, les gadgets (vous choisirez votre arsenal en tout début de partie) s’utilisent au moyen de tout un tas de manipulations bien casse-gueule genre bas, avant plus B ; L maintenu et A martelé ; bas, bas plus A ; etc. La direction basse permet de s’accroupir, la direction haute de sauter, et même la touche Select est mise à contribution pour utiliser le grappin. Autant dire qu’il faut quelque chose comme bac plus cinq pour parvenir à maîtriser la bête.

AU REVOIR, À JAMAIS

N’aimant pas particulièrement - pour ne pas dire que je le déteste - le film à l’origine du jeu, je partais bien entendu avec certains a priori, vite balayés par l’apparition du logo Probe, synonyme pour moi de qualité.

Quelle ne fut donc pas ma déconvenue devant les graphismes digitalisés du jeu. Le rendu plus ou moins réaliste de cette technique (confer Mortal Kombat pour comprendre de quoi il s’agit) rend le jeu assez glauque. Les personnages sont sans relief, les décors sont froids et sombres, c’en devient vite décourageant.

Les animations sont quant à elle d’une grande fluidité. Paradoxalement, elles sont même trop rapides. A l’instar des MK, on a l’impression que les animateurs ont oublié quelques étapes d’animation, renforçant l’aspect haché des déplacements et des coups. Quant à la partie sonore, je reconnais volontiers que les thèmes musicaux sont assez sympathiques.

Mais de toute façon, ce qui plombe totalement ce jeu, c’est sa maniabilité à deux ronds. Plutôt que de la jouer simple, comme Konami avec son Batman Returns à l’époque, Probe s’est perdu dans des tonnes de possibilités (oui parce que là-haut, je vous ai cité que les attaques de base, j’aurais pu vous prendre la tête sur les douze mille chopes à votre portée) qui ne font que rendre le jeu outrancièrement complexe.

Malgré tout, la progression s’effectue assez rapidement, le faible nombre d’ennemis y étant sans doute pour beaucoup. Batman Forever est raisonnablement long, mais vu le peu d’intérêt qu’il provoque chez le joueur, nul doute que vous n’y passerez pas votre vie.

Autant de nombreux jeux mettant en scène Spider-Man sont de grande qualité, autant ils sont rares, les titres qui mettent en valeur Batman. A croire que D.C. n’a pas le même flair que Marvel, lorsqu’il s’agit de confier ses personnages à des éditeurs de jeux vidéo (cela se confirme lorsqu’on met le navrant D.C. Versus Mortal Kombat et les fort bons Marvel Versus Capcom en parallèle).

Batman Forever