Je me souviens avoir eu une courte période durant laquelle je lisais des mangas, étant adolescent, mais elle n’a pas duré et rares sont les BD nipponnes qui ont trouvé grâce à mes yeux. Parmi elles y’a Bastard, qui mélangeait medfan, sanquette et nichons, mes trois amours.
BOUGRE DE SALOPARD DE MUTANT
L’histoire de Bastard est avant tout celle de Dark Schneider (D.S. pour les intimes), puissant sorcier maléfique qui a tenté de conquérir le monde et qui, comme tous les mégalos de cette espèce, a fini par se faire avoir. En l’occurrence, il s’est même fait déchiqueter.
Quinze ans plus tard, alors que son royaume est sur le point d’être envahi, la jeune Tia Yoko Note, fille du grand mage du bled, ressuscite l’infâme magot pour qu’il la serve et la débarrasse de ses ennemis. L’opération réussit plus ou moins, D.S. conservant tout de même un certain esprit frondeur, et une volonté farouche de coucher avec la gamine (elle n’a que quatorze ans).
RETENEZ-MOI OU JE LE FRAPPE ! NON MAIS SANS DÉCONNER, RETENEZ-MOI…
Bastard !! : Ankoku no Hakai-Shin est un beat ‘em up retraçant plus ou moins directement le début de la saga. Il propose un large panel de personnages : Dark Schneider bien sûr, mais également Gara (Gala) le maître des ninjas, Kali-Su (Kal Su) le maître de la glace, Abigail (Avygeil) le prêtre des ténèbres, Arshes la fille adoptive du magot et Di-Amon le méchant pas beau. Oui, cela ne fait que six personnages, vous venez de faire les frais de mon inaltérable talent pour l’ironie.
Le jeu propose trois modes : le solo qui suit plus ou moins l’histoire du manga, le versus pour se fritter entre potes dégénérés, et le tournoi pour faire la même chose, mais en équipe (et avec six personnages, on peut être certain que les possibilités sont nombreuses).
Ah ! Y’a un truc que je vous ai pas dit. Bastard est un beat ‘em up en 3D. Sisi ! Enfin, un beat ‘em up qui essaie vaguement de simuler la 3D, la caméra se plaçant dans le dos du joueur un et montrant le joueur deux de loin. Les combats sont en deux rounds gagnants, chronométrés.
Pour ce qui est des contrôles, Bastard est un beat à six boutons. Comme Street ? Oui… Mais non. Le bouton A permet de lancer une boule de feu, le bouton B de… lancer une boule de feu, le bouton Y de… lancer une boule de feu ?! Et le bouton X de lancer aussi une boule de feu. La gâchette R est utilisée pour les coups spéciaux (parce que les boules de feu pour un magot, c’est un peu comme les coquillettes chez Lustucru, c’est un truc normal), et la gâchette L pour faire une glissade de côté.
S’ILS FONT UN JEU SUR GUNNM, PRÉVENEZ-MOI QUE JE ME SUICIDE AVANT D’Y JOUER
OK. On a là une transposition vidéoludique du manga. Qui plus est, le jeu a l’heur de connaître une traduction en français à peu près potable, suffisamment en tout cas pour comprendre les trois pauvres dialogues qui introduisent les combats.
Pour le reste… Entre les décors ultra-pixellisés (le prix à payer lorsqu’on veut simuler la 3D sur Super NES, un peu comme si on voulait faire une course de dragsters en deux chevaux) et les sprites tellement petits qu’il est impossible de reconnaître même le charismatique héros, on ne peut pas dire qu’un gros effort ait été consenti au niveau des graphismes. Sur une échelle de un à dix, le travail fourni par les développeurs équivaut à un plat de nouilles, à vous de replacer l’image dans son contexte pour découvrir le sens caché de cette phrase.
Animations rigides, musiques saoulantes… Rien n’est récupérable dans ce titre, alors que dans le cochon, tout est bon (sauf le virus H1N1). La comparaison a de quoi faire froid dans le dos, hein ?
Quant à la jouabilité, disons simplement qu’un combat de boules de neige, c’est marrant à la montagne, mais c’est un peu chiant quand on le pratique devant sa télé. En plus de cela, les combattants passant leur temps à esquiver, les matches durent trois plombes. Ah ça, c’est sûr que c’est pas un jeu difficile ! Suffit de marteler toutes les touches et à vous la victoire. En cadeau Bonux, vous aurez plus qu’à vous racheter une manette.
La durée de vie enfin, puisqu’on achève bien les chevaux. Avec un panel fantastique de six personnages (attention ! Cette phrase contient peut-être encore quelques résidus d’ironie), le jeu tient facilement trois minutes.
Trois minutes, c’est justement le temps que vous passez en moyenne pour démontrer l’étendue de votre amour à bobonne. Alors n’hésitez plus, faites l’amour et pas la guerre, en plus ça vous coûtera juste un petit gueuleton de temps en temps.