Ma conception du jeu, c’est qu’il ne faut pas qu’il devienne trop sérieux ni trop réaliste. C’est sans doute pourquoi je préfère les vieilles bécanes aux consoles actuelles, la fantaisie ayant pris un sérieux coup dans l’aile. C’est aussi probablement pour cela que je raffole pas des jeux de sport. En matière de jeux de basket, le seul qui m’ait vraiment amusé se nomme NBA Jam, et justement je retrouve un peu cette ambiance dans le titre d’Accolade dont je vais vous parler aujourd’hui. Magnéto, Serge.
WESH MA GUEULE, BIEN OU BIEN ?
Barkley Shut Up and Jam !, c’est un jeu de street basket, de basket de rue. Un sport qui est peut-être sur le point de disparaître en France, si jamais notre président met un jour ses kärchers en marche, puisqu’il est indubitablement associé à la culture hip-hop, qui elle-même est forcément liée dans la plupart des esprits, aux racailles wesh-wesh et aux banlieues glauques.
LES BLANCS NE SAVENT PAS SAUTER
Les cinéphiles des années 90 se souviennent forcément de ce nanar où Wesley Snipes et Woody Harrelson se mettaient à l’amende sur des terrains de basket improvisés. C’est ça le street basket : c’est comme du basket normal, mais en simplifié.
Deux équipes de deux joueurs s’affrontent sur un terrain extérieur, assez court, le but étant plus de marquer des paniers de la manière la plus improbable qui soit, plutôt que de véritablement jouer dans les règles.
Barkley Shut Up and Jam ! propose peu de modes de jeu différents. Vous pouvez jouer des matches en solo ou à deux joueurs, ou participer à un tournoi. Rien que du classique. Une fois votre sélection effectuée, vous choisirez votre capitaine d’équipe et votre second personnage (ils ont tous une bouille ridicule et des accessoires vestimentaires incongrus, façon 90’s), et ensuite, en avant pour la déconne !
Barkley Shut Up and Jam ! se joue uniquement à deux boutons. Vous dirigez vos personnages à la croix et disposez d’une touche pour passer la balle et d’une autre pour tirer. Selon la distance vis-à-vis du panier, votre joueur tentera un tir à trois points ou un gros dunk qui tache, mais c’est uniquement le CPU qui détermine si vous marquerez ou non. Du moins le supposé-je, puisque même seul en dessous du panier, il m’est arrivé de foirer complètement mon dunk sans véritable explication.
En défense, ce n’est pas plus compliqué. Pour prendre le ballon à l’adversaire, il suffit de lui rentrer dedans ! Et en ce qui concerne les rebonds, rien de sorcier là encore puisque votre joueur fait rebondir automatiquement la balle lorsque vous vous déplacez.
LE RIDICULE NE TUE PAS
Tout d’abord, Barkley Shut Up and Jam ! est excessivement laid. Il a d’abord été développé pour la Mega Drive, ceci expliquant probablement l’aspect granuleux des graphismes et les couleurs grisâtres. Une sorte de nivellement par le bas, au final.
Les animations sont également hachées, et si la bande-son est à peu près potable (faut aimer l’espèce de soupe hip-hop d’époque, quand même), les bruitages sont atroces, la voix du commentateur faisant penser à celle de C3PO qui aurait avalé une machine à coudre. Je reconnais que ce n’est pas la comparaison la plus facilement imaginable que je vous ai proposée jusque là.
Et pourtant, malgré sa réalisation à deux roubles, Barkley Shut Up and Jam ! est un bon jeu. Ceci grâce notamment à une jouabilité simplissime impliquant de fait un plaisir de jeu immédiat. Typé arcade, le jeu est facile à prendre en main, et de toutes façons, les adversaires ne sont jamais vraiment féroces, sauf au niveau de difficulté le plus élevé.
Par contre, les parties sont courtes. Ceci permet malgré tout d’y revenir souvent, et si Barkley Shut Up and Jam ! n’a pas l’aura de NBA Jam, il en a plus ou moins l’étoffe.
Pas un grand jeu, mais pour s’essayer à cette discipline méconnue, il demeure l’un des plus simples.