Ouh nom de Zeus ! Je crois que je suis sur une bonne série ! Ça fait trois jeux de suite que je note au-dessus de la moyenne. Bakumatsu Kourinden Oni est un RPG, un de plus, et qui ne s’est malheureusement jamais exporté lui non plus hors des frontières du Japon.
ONI SOIT QUI MAL Y PENSE
Je vous la fais une nouvelle fois assez courte, vu qu’il s’agit ici encore d’un jeu intégralement en japonais (va vraiment falloir que je prenne des cours, moi). Le Japon est une terre de cultures multiples, et de religions tout aussi nombreuses. Et parmi ces religions, le shintoïsme est l’une des plus répandues.
Pour synthétiser, le shintoïsme voit des esprits partout, jusque dans la plante verte de tatie Nicole ou dans la jambe de bois du grand-père Lucien. Tout être vivant, tout objet, a son esprit, que l’on appelle kami lorsqu’il est pacifique, et oni lorsqu’il est maléfique.
Dans le jeu, le jeune Yamatomaru a récemment perdu son père et, suite à l’attaque d’un oni sur son village (attaque qu’il n’a pu enrayer), il se lance dans une longue quête initiatique, uniquement armé du katana de son géniteur.
JENSEITS VON GUT UND BÖSE
Bakumatsu Kourinden Oni est un RPG tour par tour des plus basiques. Il vous convie à traverser de nombreuses villes (où vous vous reposerez, discuterez avec les autochtones et achèterez de nouvelles armes et armures) et de tout aussi nombreux donjons (où vous vadrouillerez à la recherche d’un objet important, probablement gardé par un boss).
Les divers sites sont positionnés sur un atlas, et vous parcourrez cet atlas afin de rallier le prochain point de chute. Sur cet atlas comme dans les donjons, les combats sont nombreux.
Ils se déclenchent de manière aléatoire et vous opposent à un ou plusieurs ennemis. Votre équipe de héros comprendra rapidement, elle aussi, plusieurs personnages, et chacun à son tour de jeu effectue une action parmi celles proposées dans le menu de combat : défense, utilisation d’un objet, attaque physique, technique (technique magique, technique à l’épée ou invocation de kami), changement d’équipier ou fuite. Notez que certains combats ont lieu sous l’eau ! Dans ces cas-là, une option supplémentaire vous permet de refaire surface pour aller respirer un bon coup.
En fin de combat, vous gagnez… Eh bien cela dépend, en fait ! En effet, selon vos actions durant le jeu, votre karma évoluera sur une échelle de zéro à cent : un peu comme dans Fable, vous pouvez devenir un bon p’tit gars ou un gros enc…, et cela a une incidence sur tout le jeu.
Si vous êtes un salaud, les combats ne vous rapportent rien, les invocations marchent moins bien et des samouraïs vous attaqueront à chaque village ou presque. Alors que si vous êtes un ange, vous serez bien mieux récompensé. La moyenne de karma est comprise entre quarante-et-un et cinquante points.
Pour augmenter votre karma, vous devrez répondre à certaines questions correctement (ce qui n’a rien de simple lorsqu’on ne comprend pas la langue), éviter de fouiller les maisons des habitants pour trouver des objets (contrairement à un DraQue où le vol est recommandé !), solutionner les problèmes rencontrés par les PNJ en acceptant les quêtes secondaires…
COMME UN BON VIEUX KUROSAWA
Bakumatsu Kourinden Oni est un RPG séduisant. Ses graphismes sont fins, ses couleurs sont belles, et surtout, son ambiance est à nulle autre pareille. Autant la plupart de ses confrères occidentalisent l’action, autant lui se déroule vraiment en plein Japon médiéval.
A titre d’exemple, c’est le seul RPG que je connaisse où le texte s’affiche sur la droite et se lit de haut en bas. Les décors, les personnages, la mythologie du jeu, prennent tous leur inspiration dans la religion shintoïste.
Même la bande-son est orientale en diable ! Quant au système de jeu, la seule gestion du karma est particulièrement bien pensée. Le reste est à l’avenant. Bakumatsu Kourinden Oni se joue simplement mais demeure d’une grande richesse.
Malgré tout l’aventure est loin d’être simple, d’autant que le jeu n’a pas été traduit. Il y a donc de grandes chances que vous vous retrouviez coincé(e) tôt ou tard.
Si ce n’était ce (gros) problème, Bakumatsu Kourinden Oni aurait tout pour lui. Quoi qu’il en soit, les férus de RPG et ceux qui ont la chance de pratiquer cette langue devraient s’y essayer, ça en vaut la peine.