Développé par Konami et édité par K. Amusement.
Ashita no Joe était un manga super connu quand j’étais gamin. Il y eut même un dessin animé, traduit chez Dorothée en « Joe 2 ». C’est Konami qui a hérité de l’adaptation en jeu vidéo mais, sans doute peu fiers de leur résultat, ils ont préféré laisser l’édition à K. Amusement (qui, eux, ne sont pas à une honte près) et ne sont même pas crédités à l’écran-titre.
T’ES LE PLUS GRAND DES CHAMPIONS, JOE !
Joe Yabuki est un jeune orphelin bagarreur. Son talent inné pour le combat à mains nues attire l’attention de Tange Danpei, un vieux boxeur alcoolique qui compte en faire son poulain. Mais Joe n’est pas très intéressé et a, de plus, des soucis avec les autorités.
Le jeu prend l’histoire en cours de route puisque Joe a fini par relever le gant, si je peux dire, et qu’il grimpe sur le ring pour y défier ses premiers adversaires.
CAR LA BOXE EST TA PASSION, JOE !
Simulation de boxe ou beat ‘em up arcade ? Il n’y a pas à tergiverser, Ashita no Joe n’est aucun des deux. Ça a le mérite d’être clair. Ce titre n’est qu’une succession de combats en un contre un, jouables seul ou à deux.
Il n’y a pas de mode tournoi ou que sais-je, rien, que dalle. Les combats sont vus de profil et sont chronométrés. Chacun des deux protagonistes dispose d’une jauge de vie de couleur bleue. La première fois qu’il ira au tapis, la jauge passera au jaune. La deuxième fois, elle virera au rouge. Enfin, au troisième knock down, elle sera entièrement vide et le combat sera perdu.
Le héros se dirige à la croix (gauche et droite pour se déplacer, et bas pour se pencher) et le joueur n’utilisera que deux bouton : le A pour frapper et le B pour garder.
Dans la pratique, lors des premiers combats il suffit de marteler A jusqu’à ce que l’adversaire tombe. Ensuite, la tactique consiste à se protéger et à contre-attaquer. C’est aussi bête que ça.
T’AS PAS LE DROIT DE TOMBER, JOE !
Quitte à faire un jeu de boxe, autant s’appuyer sur une licence importante à l’époque, et Ashita no Joe ne déçoit pas en la matière. Le style graphique est fidèle au design de Tetsuya Chiba (le dessinateur), et les personnages sont suffisamment grands et détaillés pour que l’on y reconnaisse Joe et ses opposants sans avoir à lire les noms.
Il n’empêche que le jeu est foutrement limité. Techniquement, tout d’abord. Le décor est toujours le même (ce qui n’aurait pas forcément été gênant s’il avait été joli, mais là c’est juste un fond noir avec trois pèlerins pour simuler la foule en délire), les animations sont aussi trépidantes que le meilleur épisode de Derrick (là encore c’est bien dommage, puisque le dessin animé montrait des actions vives et limite violentes) et il n’y a aucune musique d’accompagnement, uniquement des bruitages qui, du reste, n’ont rien de transcendant.
Et puis c’est quoi ce jeu, d’abord ? La quasi-totalité des simulations de boxe, comme des beat ‘em up, sont mille fois plus riches et techniques que ce navet. La difficulté est aux abonnés absents, la durée de vie est médiocre…
Il n’y a rien à sauver de cette adaptation catastrophique, en dehors de son sympathique héros. Et capitaliser uniquement sur le personnage principal, c’est un peu maigre…