Asahi Shinbun Rensai : Katou Ichi-Ni-San Shougi - Shingiryuu est un jeu vidéo Super NES publié par Varieen 1995 .

  • 1995
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Asahi Shinbun Rensai : Katou Ichi-Ni-San Shougi - Shingiryuu

1.5/5 — Bof… par

Excellent, petit scarabée ! Dans ce titre à rallonge, tu as réussi à repérer le mot « Shougi », ou shogi selon les errances de la traduction. Ah, le shogi ! La version japonaise des échecs, tellement peu orthodoxe… Eh bien nous voilà donc au pied du mur, y’a plus qu’à attraper la truelle.

RAPPELLE-MOI UN PEU LES RÈGLES DU JEU ?

Le Shogi, également connu en tant que jeu d’échecs japonais, est un jeu de stratégie combinatoire abstrait. J’adore cette expression qui pète plus haut que son cul. Comme quoi y’en a qui adorent coller des étiquettes à tout, quitte à déborder dans la marge. Pour le commun des mortels, il s’agit d’un jeu où seule compte la réflexion et où il n’y a pas de place pour le hasard (pas de dés, ou de distribution de cartes, ou quoi ou qu’est-ce).

Le jeu se pratique sur un plateau de neuf cases sur neuf, avec vingt pièces pour chacun des joueurs. Pour comparaison, nos échecs orthodoxes se jouent sur un plateau de soixante-quatre cases (8x8) et avec seize pièces. Mais surtout, les pièces ici, sont différentes des nôtres.

  • à l’exception du ROI (parce qu’il faut une exception à chaque règle) : comme chez nous, il se déplace d’une case dans toutes les directions, et c’est lui que l’on doit capturer pour gagner.

  • les GÉNÉRAUX D’OR : ils sont deux et se déplacent comme le roi, en excluant les deux diagonales arrières. C’est une pièce qui ne peut évoluer.

  • les GÉNÉRAUX D’ARGENT : ils sont deux et se déplacent comme le roi, en excluant cette fois les côtés gauche et droit. Ils peuvent évoluer (on parle de promotion) en généraux d’or.

  • les CAVALIERS : ils sont deux et avancent en L, mais seulement vers l’avant (ils ont donc seulement quatre points de chute possibles, contre huit en occident). Ils peuvent être promus en généraux d’or.

  • les LANCIERS : ils sont deux et ne peuvent avancer que vers l’avant, d’autant de cases que souhaité. Ils sont promus en généraux d’or.

  • le FOU : il n’y en a qu’un, qui se déplace en diagonale d’autant de cases qu’il veut. Il peut être promu en DRAGON CHEVAL, et y gagne les mêmes déplacements que le roi, en plus des diagonales. Il devient alors une vraie bête de combat, surveillez-le de près.

  • la TOUR : pareille que le fou mais se jouant sur les horizontales et les verticales. Elle évolue en DRAGON ROYAL, ce qui lui permet d’obtenir les déplacements du roi en plus de ses déplacements à elle. Idem, c’est une pièce capitale.

  • les PIONS : il y en a neuf et ils ne peuvent avancer que d’une case vers l’avant. Ils sont promus en généraux d’or.

ET LA PROMOTION, C’EST QUOI DÉJÀ ?

Ahah, il y’en a quelques-uns qui n’ont pas suivi le précédent cours. La promotion s’effectue lorsque une pièce entre dans la zone de départ adverse. Mais attention ! A la différence des échecs orthodoxes, ce n’est pas une obligation. Certaines pièces peuvent y perdre, notamment le général d’argent qui ne pourra plus reculer aussi facilement une fois transformé (et on sait tous que s’il recule, comment veux-tu… ?).

Cependant, certaines pièces sont obligées d’être promues (si seulement ça existait dans la vraie vie…). Il en va ainsi d’un pion, d’un lancier ou d’un cavalier arrivé en bout de parcours : s’ils n’étaient pas promus, ils ne pourraient plus bouger au tour suivant. Or, la mobilité est l’une des règles d’or du Shogi.

Mais la principale différence avec les échecs que l’on connaît, c’est surtout cette histoire de parachutage.

ALLEZ, UN AUTRE INTER-TITRE POUR VOUS FAIRE PLAISIR

Au Shogi, lorsqu’une pièce est capturée, elle n’est pas perdue pour tout le monde : elle entre dans la réserve du joueur qui l’a capturée. Ainsi, À TOUT MOMENT DE LA PARTIE, vous pouvez décider de remettre l’une des pièces de votre réserve en jeu, sur n’importe quelle case vide ! Il existe là encore quelques contre-exemples : ainsi, on ne peut pas mettre un pion sur une colonne avec un autre pion (concrètement, un pion ne peut pas en défendre un autre), on ne peut pas directement placer un pion pour mettre mat le roi adverse… Par contre on peut le mettre mat avec n’importe quelle autre pièce !

T’ES PAS UNE FLÈCHE, TOI

Ici c’est à la version de base du shogi que nous sommes conviés. Il s’agit de parties en un contre un, chronométrées. Il est cependant possible d’effectuer un tournoi, mais de toute manière ledit tournoi ne sera constitué que de matches en un contre un (je dis ça parce que le seul jeu de shogi que j’ai testé jusqu’à présent se jouait à quatre).

Contrairement à 4-Nin Shougi, ce titre est franchement austère. Le plateau n’est pas très sexy, les avatars des divers adversaires sont sérieux comme des papes et plus immobiles que Michael Jackson, et la musique, aux sonorités japonisantes, finit par casser la tête au bout de quelques minutes.

En outre, Asahi Shinbun Rensai : Katou Ichi-Ni-San Shougi - Shingiryuu est un titre clairement destiné aux professionnels, ou en tout cas aux amateurs avertis, de ce divertissement. Le jeu n’est pas didactique (par exemple, ils auraient pu souligner les déplacements possibles des pièces lorsqu’on les soulève, il n’en est rien) et la difficulté est carabinée.

Disons qu’en terme d’apprentissage, je vous recommande plus volontiers 4-Nin Shougi. Celui-ci, vous pouvez l’offrir à quelqu’un que vous n’aimez pas, ça lui fera les pieds.

Asahi Shinbun Rensai : Katou Ichi-Ni-San Shougi - Shingiryuu