Inspiré d’un animé japonais que la postérité n’a guère reconnu, Metal Jack se déroule, à l’instar d’un bon milliard d’autres trucs venus de l’archipel, dans un futur proche où des guerriers mi-hommes mi-robots combattent les forces du mal, aident les grand-mères à traverser la rue et sauvent de petites orphelines aux grands yeux humides. Comme tous ces laborieux lampistes de la grande fraternité des Super-Héros que l’Occident n’a jamais daigné reconnaître à leur juste valeur, un jeu vidéo s’inspirant de leurs facéties est sorti au Japon à l’époque où la série était diffusée. Voici donc trois nouveaux combattants sans peur et sans reproches, avec un devise du genre « Force et honneur », qui font régner la justice dans une grande métropole du futur. Différenciés de manière prévisible suivant le schéma gros costaud/p’tit plein de nerfs/médian sans charisme, les trois robocops nippons (dont l’un s’appelle Gou Gouda, sans doute un Hollandais…) ont une immense culture vidéoludique, à tel point qu’ils ont entièrement pompé leur manière d’agir sur trois célèbres jeux vidéo du début des années 90. Voilà donc l’édifiante histoire de trois flics du futur, persuadés de tenir le premier rôle dans E-Swat, qui se frittent avec des ennemis ridicules tout droit jaillis d’Ultraman et qui n’hésitent pas, quand il faut passer aux choses sérieuses, à enfiler une énorme armure de plaques style jouet Bioman d’importation pour faire ployer le genoux à des boss transfuges de la même série (bon d’accord, dans le dernier cas, c’est pas un jeu mais c’est kitch quand même).
Et en pratique, ça donne quoi ? On avance avec le personnage sélectionné, on frappe les ennemis (un coup unique, plus un coup en sautant), on saute sur trois malheureuses plates-formes et on arrive au boss. La transformation en mecha-warrior a de la gueule mais on ne dispose toujours que d’un seul malheureux coup. Une fois le méchant étalé, on passe au stage suivant… où le processus recommence. Vous voilà à présent initié aux multiples subtilités de ce soft d’exception.
Réalisation technique :
C’est un jeu Nes ce Metal Jack, dites moi..? Non mais je veux dire, si c’était pour se taper des décors pourris en deux couleurs qui se répètent tous les demi-écrans, des clignotements dans tous les coins et des ennemis qui, une fois tués, disparaissent purement et simplement (on s’attend presque à entendre un petit bruit style « Pop ! »…), je n’aurais pas dépensé toute ma paye à acheter une 16-bits. La maniabilité est pourrie autant qu’une maniabilité puisse être pourrie (mouvements imprécis, lenteur alarmante,…), il ne se passe rigoureusement rien au fil des stages et les possibilités d’actions (baffe ou pas baffe ?) rappellent à quel point Popeye ou Duck Hunt étaient des réalisations d’une grande complexité. Et puis, comme s’il s’agissait d’éviter qu’on tire une impression totalement négative de Metal Jack, la bande sonore se révèle de bonne qualité… du moins si on aime le style ronflant des B.O. de sentaï…
**En bref : 02/20 **
Daubesque, médiocre, moche, doté d’un intérêt qui frôle le zéro absolu, plus simpliste que les plus basiques des jeux 8-bits…. vous voyez le tableau ? Un jeu Metal Jack offert à celui qui me trouve vingt cinq autres qualificatifs exprimant toute la nullité gluante de ce soft !