Le prologue introduit l’histoire de manière dynamique puisque vous y participez. Lors de l’exploration d’une grotte, Ardy découvre un ancien manuscrit qui attire immédiatement son attention. Il le prend et le montre ensuite au doyen du village qui réussit à le traduire. Le texte se réfère à une légende qui révèle l’existence de pierres magiques donnant la puissance à quiconque en possède une. Peu après la lecture du récit, une explosion retentit et fait trembler la maison. Les occupants de la bâtisse sortent et regardent avec effroi le village qui brûle sur la montagne. Ardy part sur les lieux du désastre et s’efforce de sauver la population.
Lorsqu’il atteint l’entrée de la bourgade, il essuie les tirs d’une verte bestiole ronde qui largue des bombes depuis une sorte d’aéroplane. Le village en flammes a été attaqué par ces monstres qui présentent pourtant une apparence inoffensive. Ardy, jeune chien courageux, se déplace avec un petit animal bleu et blanc aussi mignon qu’un chat mais aussi féroce qu’un lion. Après avoir été lancée, cette boule de poil avale les méchantes bêtes sur son trajet. Le compagnon d’Ardy, qui se nomme Pec, le suit partout en sautant à la manière d’un lapin. Très mignon. Il se transforme en boule rose lorsque Ardy ouvre un coffre contenant des bouteilles spéciales. Cette métamorphose ne dure qu’un court laps de temps et permet au couple de voler dans les airs. D’autres pouvoirs apparaissent dans l’aventure, mais ils se font rares. Pec, allié très serviable, ne reste pas toujours auprès de son ami. Si ce dernier se fait toucher, Pec disparaît. Si Ardy se blesse une nouvelle fois, il perd une vie. Quand la petite boule de poil a disparu, le canidé se défend grâce à sa queue. En appuyant sur le bouton B, il saute, puis en pressant de nouveau sur la même touche, il déploie sa queue vers le bas qui devient maintenant une arme. Pour comparer, Ardy utilise sa queue comme Picsou se sert de sa canne dans Duck Tales. Il rebondit sur les ennemis et saute plus haut. Il ne peut éliminer les adversaires comme Mario le ferait en leur tombant simplement sur la tête.
Ardy Lightfoot se présente comme un jeu de plates-formes tout mignon avec une ambiance enfantine. La plupart des protagonistes sont des animaux personnifiés qui ont une gueule sympathique. L’île où vit le héros concentre différentes zones qu’un continent aurait du mal à accueillir. Elle abrite des villages très western, une forêt profonde et étonnamment belle, une pyramide au milieu d’un désert et bien sûr des bords de plage. Cette variété engendre bien évidemment des situations diversifiées. Le jeu commence comme un titre classique de plates-formes, ensuite arrive une course en charriot dans une mine, plus loin la victoire passe obligatoirement par la résolution d’énigmes, ou encore certains passages atroces de plates-forme pure et dure nécessitent une mémoire d’éléphant. Galvanisant pour les sados. Ardy Lightfoot renferme nombre de situations riches et inventives.
La force de cette cartouche provient de l’agencement des niveaux. Elle ne se contente pas d’être un jeu vidéo, elle raconte une histoire. Les transitions entre les stages donnent de la profondeur au produit. Les personnages et boss rencontrés ne proviennent pas de nulle part, ils sont introduits par de petites cinématiques. Ainsi, un ersatz d’Indiana Jones, à vrai dire de la veine de Flagada Jones, atterrit à point nommé pour sauver notre jeune héros d’un mauvais pas. Une carte en 3D isométrique montre les déplacements des protagonistes dans ce monde mystérieux et magique. Voilà le mot adéquat, Ardy Lighfoot est un petit conte magique.
Réalisation :
Graphismes : Sans cracher tout ce qu’elle a dans le ventre, la console affiche un visuel correct et fort agréable grâce au ton employé résolument naïf et non violent, presque serein. Les graphismes ne proposent pas des décors fournis avec une multitudes de détails, pourtant ils ont quelque chose de magique.
Animation : Aucun problème à signaler. Les scrollings fluides suivent avec aisance les mouvements du personnage. L’écran ne se charge jamais en sprites. Au maximum, on comptabilise 2 ennemis affichés simultanément. D’ailleurs les monstres ne foisonnent pas dans le jeu. Quelques bestioles se trimbalent ici et là. De plus leur diversité est très réduite. Le bestiaire se limite à 2 boules de poil : les petits dragons verts et les poussins jaunes, et puis il y a aussi les boules grises qui peuplent les entrailles d’un ver géant, et puis les squelettes, et… enfin bref, l’aventure contient à tout casser une dizaine d’espèces. Cette réduction renforce l’aspect enfantin et paisible de l’univers d’Ardy Lightfoot.
Son : Pile poil dans le ton. La plupart des niveaux possèdent des musiques douces et mystérieuses qui se marient parfaitement avec l’ambiance générale. Parfois, au cœur des grottes, le lexique musical devient plus sombre à l’image des graphismes.
Jouabilité : Un bouton pour le saut et 2 boutons pour lancer le brave Pec. Pourquoi 2 touches assignées à la même fonction ? Pour placer vos doigts sur la manette selon votre convenance, soit verticalement, soit horizontalement. Le maniement d’Ardy manque quelque peu de souplesse et paraît légèrement raide. Il arrive qu’il faille s’y reprendre à plusieurs reprises avant de réaliser l’action désirée.
Durée de vie : Malgré le peu de méchants et l’atmosphère toute gentille du jeu, ne pensez pas qu’il soit facile de le terminer. En effet, de purs passages de plate-forme machiavéliques retarderont même les joueurs entraînés. Ardy risque de perdre de nombreuses vies à cause des multiples pièges, cependant le jeu distribue moult vies en compensation. Enfin certains boss vous feront souffrir car ils ne laissent passer aucune erreur. Ardu mais si bon. De longues heures en perspective.