Arcana est un jeu vidéo Super NES publié par Halen 1992 .

  • 1992
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Arcana

1/5 — Bof… par

Connu au Japon sous le titre Card Master : Rimusaria no Fuuin, Arcana est l’un des tous premiers jeux de HAL Laboratory (les Kirby, les Lolo…) sur Super Famicom. Et probablement l’un des pires.

RPG MAKER, VERSION 1.0

Le scéna qui ? Rio ? Ah, le scénario ? Eh bien Arcana, c’est l’histoire d’un gentil garçon qui va se battre contre un méchant garçon. Ah ben t’es marrant, toi, comme si c’était facile. Alors ici, on incarne Rooks, le dernier des Card Masters. Et on part à l’aventure pour botter le cul du badass local, un sorcier qui veut libérer un gros démon pas gentil. Tiens, ça me fait penser : pourquoi les méchants veulent toujours libérer un démon ? C’est vrai, si on y réfléchit bien : le démon, qu’est-ce qu’il va faire quand il sera libre ? Il va mettre son petit boxon un peu partout, qu’est-ce qu’il y gagne, le méchant ?

UN PARCOURS À LA CARTE

Arcana est un RPG, plus précisément un dungeon-RPG. Le but est donc de visiter des forteresses labyrinthiques et d’y récupérer un objet, sûrement ‘ach’ment important, gardé les trois quarts du temps par un boss.

La vue est à la première personne, comme dans les vieux RPG occidentaux, et on se déplace à la croix, les directions haute et basse servant respectivement à avancer et à reculer (comment veux-tu… ? Oui, je l’aime bien, celle-là) alors que les directions gauche et droite permettent de se mouvoir sur les côtés.

Les combats se déclenchent de manière aléatoire (genre, t’es dans un couloir super long, tu vois rien que des murs à trois kilomètres de distance et malgré tout, tu fais un pas et t’as deux chauves-souris enragées qui te sautent à la gueule sans que tu les aies vues venir) et se résolvent au tour par tour. C’est le personnage, allié ou ennemi, qui a la statistique de vitesse la plus élevée qui a l’initiative, puis c’est chacun son tour, comme à confesse.

Votre équipe comprendra la plupart du temps deux humains et deux esprits (des bestioles qui ont de super capacités magiques), ces derniers se régénérant dès que vous marchez, alors que pour les humains il faut utiliser un objet ou un sort de soin.

Non, en fait ce n’est pas tout à fait exact. Il n’y a ni humains, ni esprits, ni même adversaires. Il n’y a que des cartes, certaines représentant vos alliés et d’autres représentant les ennemis. Cela ne change rien au problème, puisque de toute façon chaque carte attaque quand même à son tour.

Lorsque vient ce tour, donc, un menu apparaît, où vous pourrez choisir (A pour valider, B pour annuler) une action à réaliser parmi celles-ci : attaque physique (pour une carte, ça fait un peu débile, mais c’est comme ça), magie, objet, défense ou fuite. En fin de combat, vous gagnez des points d’expérience et de l’argent.

Cet argent vous permettra d’équiper vos… cartes, en leur achetant de nouvelles armes et armures. Eh oui. Équipement que vous trouverez dans les magasins des divers villages du jeu. Notez que vous vous déplacez d’une destination à une autre de manière automatique : il n’y a pas d’exploration libre de l’atlas comme dans un RPG normal.

AILLE AVE INE ZE BILOUQUE

Visuellement, le jeu ne s’en tire pas trop mal. Il accuse son âge, mais les couleurs chatoyantes et les environnements assez variés devraient vous convaincre. De même, la partie sonore, sans être spécialement brillante, tient la route le temps d’une partie. Ce qui n’est par contre pas forcément le cas des animations : les déplacements sont hachés comme un lépreux guitariste, et cela fait même mal aux yeux lorsque vous vous déplacez dans des décors aux motifs redondants.

Autre problème, celui-là bien plus énervant : les commandes ne répondent pas toujours du premier coup. Il n’est pas rare qu’il faille appuyer deux ou trois fois sur le bouton A pour réaliser l’action, et cela en devient pénible. D’autant que comme n’importe quel dungeon-RPG, celui-ci est rapidement rébarbatif.

Et assez difficile. Les combats se déclenchent tous les trois pas, la difficulté est très mal dosée, et aucun radar, aucune carte, ne nous vient en aide lors de nos pérégrinations dans ces donjons. Or, qu’est-ce qui ressemble plus à un mur qu’un autre mur ?

Reste le point peut-être le plus important : Arcana a été traduit en français. Mais attention, pas n’importe quel français. Oh ça, non madame ! Le français que l’on obtient lorsqu’on utilise un traducteur en ligne, une espèce de charabia mot à mot en provenance directe du Turkménistan du Sud. Il vous faudra au minimum une licence en langues étrangères pour parvenir à comprendre ne serait-ce que les trois premières phrases du jeu.

Pâle, fade, rébarbatif, complexe et incompréhensible, Arcana n’a décidément rien pour lui. Si on y ajoute les incohérences (du style « j’équipe ma carte d’une épée en fer +3 »), ça commence à faire beaucoup.

Arcana