Développé par Affect et édité par KSS.
J’en ai déjà marre. Mon tour du monde de la Super NES à peine commencé, j’ai l’impression que le voyage tourne déjà au calvaire. Non mais vraiment, entre les licences bidons, les jeux de sport… Les jeux de sport à licence bidon… Ah, je crois qu’on parle de toi, là.
OLIVE ET TOM ? DÉJÀ FAIT
Aoki Densetsu Shoot! est à la base un manga, puis une série télévisée, reprenant un peu le concept d’Olive et Tom, à savoir parler de foot sans en connaître vraiment les tenants ni les aboutissants. Dans le détail, c’est l’histoire du jeune Tanaka qui intègre le club de foot de son école. Bien évidemment, personne ne croit en lui, et bien évidemment, il va mettre tout le monde d’accord en s’imposant comme le meilleur joueur du club depuis un certain Yoshiharu Kubo. Ce dernier étant bien évidemment l’idole de Tanaka, qui l’a poussé à intégrer le club.
SECRET DÉFENSE
Aoki Densetsu Shoot! est donc un jeu de foot. Enfin, jeu de foot si on veut, on est à peu près aussi loin d’un ISS que la série est loin d’un documentaire sur ce sport. Disons que ça en a vaguement l’aspect, mais qu’on attend les résultats de l’analyse d’ADN pour confirmation.
Le menu de base propose trois options : jouer, régler divers paramètres (je ne sais pas lesquels, puisqu’encore une fois, rien n’a été traduit dans une langue que je comprends, pas même en ouzbek) ou regarder des matches types entre deux équipes jouées par l’ordinateur, l’intérêt de la chose me laissant perplexe.
Choisissons donc la première option. Dans ce cas place à un nouveau menu, bien plus complet mais pas beaucoup plus parlant. Il propose sept possibilités : commencer le match, lire les conseils de Tanaka (en japonais également), changer de joueurs, changer de formation (4-4-2, 4-2-3-1, 5-3-2 et j’en passe), positionner les joueurs sur le terrain (non, pardon, un peu plus à l’ouest), et deux autres possibilités dont je n’ai pas compris l’utilité.
Une fois dans le match à proprement parler, les contrôles sont relativement simples. En défense, vous prenez le contrôle du joueur le plus proche du ballon, goal compris (ce n’est pas vous qui choisissez le joueur, l’ordinateur s’en charge) et vous pouvez effectuer un tacle glissé au moyen du bouton A. En attaque, vous contrôlez le porteur du ballon, forcément. Vous tirez au moyen du bouton A, centrez avec B et passez avec X.
J’ARRÊTE LES FRAIS
Partant d’une histoire pas assez imaginative pour intéresser qui que ce soit, le jeu est d’une laideur assez incroyable. Les différentes surfaces (terre, herbe…) ne sont rien d’autre que des fonds unis, les joueurs sont petits et informes, et l’ignoble zoom effectué au coup d’envoi est… ben ignoble, comme je disais. Les thèmes musicaux ressemblent à ceux de n’importe quel dessin animé de seconde zone, et les bruitages sont quelconques.
A cette réalisation rachitique s’ajoutent de graves problèmes de jouabilité. Tout d’abord, marquer un but s’avère très compliqué : impossible de doser sa frappe, et la plupart du temps le ballon part complètement dans les airs, probablement pour tuer quelque pigeon qui se sera trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Ensuite, le choix automatique des joueurs est franchement pénible, parce que l’ordinateur n’est pas très réactif. Lorsqu’il vous donne la main sur un joueur, c’est généralement trop tard, le ballon étant passé par là trois secondes plus tôt. Et enfin, il est également très difficile de viser, que ce soit pour faire une passe ou même pour piquer le ballon à l’adversaire. Ceci étant dû à une très mauvaise gestion des collisions.
Terminons en apothéose : il n’y a pas de mode deux joueurs. Non, il n’y a pas. C’est un jeu de foot où l’on ne peut que jouer seul. Oui. Seul. Et même seul, on est obligé d’en passer par l’unique mode de jeu, le mode scénario : impossible de faire un simple match d’exhibition.
Vous comprendrez au vu des charges qui pèsent sur ce jeu qu’il vous faudra, autant que faire se peut, l’éviter à tout prix. Sisi, vous allez voir, c’est bien plus facile qu’il n’y paraît.