Mais non. Franchement, enlevez-moi donc ce plastron et cette jupette, vous êtes ridicule. Non mais ne le prenez pas mal, vous avez de la gueule en rétiaire, mais American Gladiators n’a rien à voir avec les guerriers des jeux antiques. Créé par Imagetec et édité par Gametek, le jeu a connu un franc succès sur les consoles du moment, mais bizarrement, surtout aux États-Unis.
TU AIMES LES JEUX DE GLADIATEURS ?
American Gladiators est directement tiré du show éponyme, un jeu télévisé bien débile qui n’a pas eu l’heur de connaître une diffusion par chez nous. A priori, il s’agit d’une émission réunissant des « gladiateurs » des temps modernes, des espèces de lutteurs du dimanche, qui se livrent à diverses épreuves ridicules pour une gloire éphémère.
TU AIMES LES TORSES LUISANTS DE SUEUR ?
American Gladiators, le jeu, est une sorte de prototype de Wario Ware, une suite de mini-jeux d’un intérêt tout relatif. Il y a en tout et pour tout sept épreuves, auxquelles vous pouvez participer en un-contre-un ou lors d’un tournoi, sachant que si vous optez pour cette dernière solution cela ne changera rien, puisque les gladiateurs (filles ou garçons d’ailleurs, mais il n’y a pas de duels mixtes) continueront de se défier deux par deux. Ça sera juste plus long.
La première épreuve ressemble un peu à la scène de Full Metal Jacket dans la ville en ruines, quand les boys se font flinguer par une salope de snipeuse. Vous traversez une piste vue de dessus en vous faisant canarder par l’adversaire. Pour arriver jusqu’en haut, vous devrez vous planquer derrière des plots. Vous avez quarante secondes pour y arriver, et vous n’utiliserez pour ce faire que les directions de la croix.
La deuxième épreuve est encore plus minable. En vue subjective (vous ne voyez que vos jambes), vous vous balancez à l’élastique et devez frapper l’adversaire qui se tient perché sur un pylône. Vous devez doser votre élan en arrêtant la jauge adéquate au bon moment (il faut appuyer sur le bouton A), et balancer votre coup de pied (encore avec A) lorsque vous êtes sur l’adversaire.
La troisième épreuve rappelle un peu la phase d’autos tamponneuses de Full Throttle. Engoncé dans une immense boule de métal, vous parcourez, encore à la croix, une piste vue de haut et devez passer sur des plots pour marquer des points. Vous jouez cette fois-ci en même temps que l’adversaire, et d’autres boules humaines sont là pour vous faire chier et vous empêcher d’atteindre les plots.
La quatrième épreuve, tout le monde l’a déjà vue, ne serait-ce que dans Intervilles ou une connerie du genre. C’est un combat de cotons-tiges géants vu de profil. Le but est d’appuyer comme un bourrin sur tous les boutons de la manette afin de filer des chtars à l’adversaire, jusqu’à vider sa jauge de vie.
Pour la cinquième épreuve, vous êtes sur un terrain vu de haut. En haut et en bas se trouvent des bornes où vous devez aller chercher un bidule (c’est le terme adéquat lorsqu’on ne sait pas à quoi ça ressemble), pour les placer sur des plots situés un peu partout au milieu. Pour corser le jeu, des robots vous foncent dessus et s’ils vous touchent, ils vous font paumer votre bidule et vous avez tout à recommencer. En plus de cela, il faut à chaque fois aller chercher votre bidule à une borne différente (un coup en haut, un coup en bas, un coup en haut…). Vous jouez en même temps que votre adversaire et utilisez la croix pour vous diriger et le bouton A pour prendre le bidule et pour le poser.
La sixième épreuve est une bête escalade. Il faut marteler le bouton A pour avancer et vous diriger à la croix en suivant le parcours formé par les prises. Vous jouez en même temps que votre adversaire (mais sur deux murs différents) et pour rendre la chose un peu plus difficile, un mec vous suit avec un léger temps de retard : si vous traînez, il vous rattrape et vous fait vous péter la gueule, l’enfoiré.
Dernière épreuve, le parcours du combattant. Vu de profil, il faut traverser un parcours d’obstacles en jouant en même temps que l’adversaire. Alors là je sais pas, j’ai essayé d’appuyer sur tous les boutons, sur toutes les directions, et rien. Nada. Que dalle. Nibe. Il ne s’est rien passé.
TU AIMES PERDRE TON TEMPS ?
D’American Gladiators, on ne retiendra que le principe des mini-jeux, qui aurait pu s’avérer excellent. En l’état, c’est loin d’être le cas. Le jeu est affreusement laid (redondance ne nuit pas en l’occurrence, j’aurais même pu dire que le jeu était d’une laideur affreusement moche), et s’accompagne d’une seule et unique musique, à 50% martiale et à 50% chiptune, mais à 100% chiante.
Mais surtout, le soft est complètement injouable. Le perso ne répond qu’avec un temps de latence incroyable - et pourtant… - et la plupart des épreuves n’ont aucun intérêt.
Gametek (un peu le Davilex de l’époque) nous pond un nouvel étron avec cette licence bâclée dérivée d’un show sans intérêt. Comme quoi les mecs qui nous sortent des jeux Loft Story ou Star Academy aujourd’hui, n’ont rien inventé.