Faut vraiment que j’y aille ? T’es sûr ? Ah, parce que j’ai été désigné d’office, en fait, hein ? C’est ça ? Bon ben, j’y vais, alors. Salut tout le monde. Aujourd’hui, je vais me suicider en direct. J’en profite pour suicider également mon correcteur préféré, au passage. L’arme du crime ? All-American Championship Football. Quoi que… T’as pas une corde, plutôt ?
ÇA VOUS LA COUPE, HEIN ?
On va commencer soft, en décrivant un peu ce formidable sport méconnu en Europe. J’ai écrit formidable ? Je voulais dire ennuyeux, sans doute. Le football américain se joue à deux équipes de onze joueurs chacune, avec un ballon ovale (oui, ovale !) de un pied de long, merci à Angus pour la précision. D’où le nom sans doute, parce que le football américain ne se joue quasiment jamais au pied.
Le terrain est rectangulaire et il est découpé en tranches, comme le jambon de Gégé, le boucher-pharmacien de la rue des Lilas. Le plus important, c’est les deux zones situées aux extrémités : c’est là qu’il faut se rendre avec le ballon (qui est ovale je le rappelle, quelle idée de jouer avec un ballon ovale) pour marquer un but. Ces zones comprennent aussi des poteaux en forme de Y. Oui, en forme de Y. Lesdits poteaux permettent de marquer des points supplémentaires en cas de but : il suffit de faire passer le ballon (qui est ovale, ce qui rend l’action beaucoup plus complexe que s’il était rond, comme tous les ballons du monde) entre les deux branches du Y, en lui mettant un grand coup de pied dans la couture (parce qu’en plus d’être ovale, il est couturé, le ballon).
Bien entendu, l’équipe adverse doit tout faire pour vous empêcher de marquer (on parle de Touch Down en cas de but). Comme indiqué précédemment, le football américain se joue surtout à la main : on porte le ballon dans les bras, on se fait des passes à la main… Bah forcément, si tu joues au pied avec un ballon ovale, ça part dans tous les sens. Donc, l’équipe qui attaque fonce vers l’en-but adverse, l’un de ses joueurs tenant le ballon dans ses bras et le passant à l’occasion à son coéquipier. Et l’équipe en défense se doit d’arrêter le porteur du ballon. A chaque contact, le jeu s’arrête, et on verra un peu plus bas ce qu’il se passe à ce moment-là. On parle du football américain comme d’un sport de gagne-terrain : le but de chaque action, avant même de marquer un but, est avant tout de gratter quelques centimètres dans le camp adverse. Mais comme je l’ai dit, le jeu est souvent arrêté.
Dans ces cas-là, les équipes optent pour des tactiques assez poussées pour tenter de tromper la vigilance adverse. Il en existe de nombreuses, et elles consistent surtout, de ce que j’ai pu en voir, à balancer le ballon de telle sorte que ça emmerde le plus possible l’équipe d’en face.
A la lecture de ce paragraphe, deux options s’offrent à vous : ou bien vous n’avez rien pigé, et dans ce cas il ne vous reste plus qu’à reprendre vos cours de lecture de CP, moi je peux pas faire plus simple ; ou bien vous vous dites que le concept de ce jeu vous semble un peu bancal, et je ne peux que confirmer votre impression.
ALLEZ LES BOYS, ON ATTAQUE
Maintenant que nous avons déblayé le chemin qui nous mène droit vers notre échafaud, parlons un peu plus en détail du jeu qui nous intéresse. All-American Championship Football est donc un jeu de foot américain qui, de base, vous propose de participer à un match simple (Exhibition) ou une saison complète. Choisissez ensuite votre équipe, et vous voilà prêt à en découdre (puisque, pour rappel, le ballon est cousu, en plus d’être ovale).
Juste avant chaque match de la saison, vous pourrez visualiser - mais pas modifier, de toute façon je vois pas ce que vous pourriez modifier - le classement des équipes et le calendrier de chaque journée (qui rencontre qui, quoi), puis vous vous lancerez dans le match.
Alors concernant le match, j’ai pas trop compris grand-chose. C’est assez bizarre. Vous faites votre engagement avec le bouton B, et en vérité après, il n’y a plus qu’à laisser tourner ! C’est bien simple : les mecs courent tous seuls ! En attaque, l’ordinateur cherche par tous les moyens une faille dans la défense adverse, et en défense il se jette à corps perdu sur l’adversaire.
Comprenons-nous bien : vous, vous ne pouvez diriger qu’un joueur à la fois. Celui-là, vous le dirigez vraiment, avec la croix et tout, mais pendant ce temps l’ordinateur gère les vingt-et-un autres mecs sur le terrain, et c’est eux qui font le gros du boulot.
Concernant les arrêts de jeu, vous pourrez choisir entre trois tactiques différentes, l’une passant par les côtés, l’autre qui tente de percer la défense adverse et la dernière qui essaie de leurrer l’ennemi. Chacune de ces tactiques est attribuée à l’une des touches X, A ou B, et l’adversaire choisira ensuite en conséquence.
VA JAYCE, CONQUÉRANT DE DEMAIN
C’est déjà mon deuxième test d’un jeu de football américain (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup), et j’ai l’impression que je ne comprendrai jamais l’intérêt de ce sport.
En tout cas, ce jeu en particulier est laid. La vue de trois-quart-haut-un-peu-de-côté-et-en-diagonale a quelque chose de très perturbant, le terrain ressemble à un bête rectangle vert et les joueurs sont tout petits et pixellisés à mort. Les animations sont hachées au possible, il n’y a pas de musique et les bruitages sont soit ridicules, soit insupportables (soit les deux) : la réalisation est donc un peu déconnante sur les bords, quoi.
La jouabilité ? Ben en gros, on ne peut pas vraiment dire que l’on joue. On regarde l’ordinateur jouer, surtout, et au final c’est toujours lui qui gagne.
Du coup c’est bon, je peux maintenant quitter ce monde en toute quiétude, certain d’avoir atteint le fin fond de l’ennui. Finalement, je vais peut-être opter pour la défenestration, c’est à la mode en ce moment.