A l’évocation de ce titre, j’en vois déjà parmi vous qui salivent abondamment, et je me dois donc de briser au plus vite ces fragiles espérances. Non, il ne s’agit pas ici du portage console du fameux beat them all d’arcade signé Capcom mais d’un jeu de baffes de série Z que l’on doit à Activision, éditeur qui nous avait malheureusement habitué à beaucoup mieux. En forant une galerie minière, les colons terriens de Vega 4 ont mis à jour un nid d’Aliens. Les bestioles, obéissant à leur instinct atavique, se mettent immédiatement à vandaliser l’implantation humaine. Désemparés, les colons envoient un SOS en direction de la Terre mais en fait de secours militaire, c’est un vaisseau Predator qui accoste sur le spatioport de Neo Shangaï. C’est la saison de la chasse pour nos amis dreadlockés et plutôt que d’aller taquiner l’humain dans son milieu naturel, les Predators n’ont pas pu résister à l’idée de casser du xénomorphe, gibier autrement plus méritoire que les bipèdes sans poils. En gros, vous incarnerez un des traqueurs Predators et irez donc affronter des légions d’aliens dans les ruines de la colonie humaine, comme ça, juste pour la gloriole et le fun.
Personne ne risque de se perdre dans les commandes : peu au fait des dernières tendances en matière d’arts martiaux, les Predators préfèrent se fier à la bonne vieille recette de l’enchaînement de beignes et du coup de pied en sautant, technique sans doute assimilée en jetant un oeil aux premières moutures de Double Dragon. S’il est possible de récupérer quelques armes typiques de la culture Predator (épieux, rotors circulaires, …), il est proprement scandaleux qu’on ne puisse pas les utiliser comme arme de mêlée. La seule possibilité offerte au Predator est de s’en servir comme projectiles… et encore ces projectiles sont-ils limités à cinq exemplaires (après quoi, il faut retrouver une nouvelle arme).
Réalisation technique :
On sauvera, du naufrage total que constitue ce soft, ses graphismes. Les décors, futuristes et glauques, restent fidèles à l’atmosphère des films hollywoodiens mettant en scène les deux protagonistes… ce qui n’empêche malheureusement pas le Predator de ne pas ressembler à grand chose, ni les adversaires d’être épouvantablement répétitifs. L’animation est très bof… pas repoussante en soi mais pas franchement inspirée ni variée. Même remarque pour la bande sonore dont on ne retiendra que les petits cris d’agonie des xénomorphes. Pour ne rien arranger, la jouabilité est plutôt médiocre. Si les commandes répondent globalement bien et si on ne risque pas de se perdre dans les trois coups et demi dont dispose le Predator, la progression est à peu près dépourvue de rythme. Les niveaux sont beaucoup trop longs et ennuyeux et il faut se taper un nombre impressionnants d’ennemis identiques avant de pouvoir passer au stage suivant. De quoi couper rapidement toute envie de s’accrocher (personnellement, j’ai tenu jusqu’à avoir vaincu le premier boss… mais j’ai franchement été obligé de me faire violence…).
En bref : 3/20
Fade, mou, ultra-limité et pour synthétiser, complètement dispensable, Alien Vs Predator est un beat them all aussi insignifiant qu’ennuyeux et ce, dès les premières minutes de jeu. Au moins ne perd-on pas de temps à se rendre compte de l’intense vacuité de ce soft. Avec de tels personnages, il y aurait pourtant eu moyen de concocter quelque chose de grandiose. Mais pour cela, il fallait s’appeler Capcom.