Albert Odyssey. Ça fait un peu comme « L’incroyable aventure de monsieur Pignon », non ? Ça fait plus titre de comédie que de RPG épique. Et pourtant au Japon comme en Angleterre à une époque, les prénoms français ont la cote et les héros qui les portent sont « cool ». Bref, tout ça pour dire que ce jeu n’a rien de suranné, malgré un titre qui pourrait nous paraître un rien décalé.
LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI COMMENCE À SENTIR LE MOISI
Tout commence il y a dix ans, dans le village de Goto. Là est cachée la Clef de Résurrection, un puissant artefact qui suscite bien des convoitises, à commencer par celles d’Oswald, seigneur des gobelins et des dragons qui envoie donc ses hordes raser le bled. Trois chevaliers (c’est peu) tentent de sauver la ville, et l’un d’eux est abattu. En ville, sa femme et sa fille essaient d’échapper à l’oppresseur mais seule l’enfant survivra à l’attaque.
Retour au présent. L’enfant est devenue femme, et elle est nommée sorcière à la cour du royaume. Elle n’a pas oublié sa vengeance, mais elle a besoin d’un puissant chevalier pour la servir. Eh, ça tombe bien : y’a Albert qu’a rien à fout’ ! Le jeune homme, seize printemps et toutes ses dents, est entraîné depuis son plus jeune âge à devenir l’un des nouveaux guerriers du royaume. Sa destinée va irrémédiablement se lier à celle de Sophia (c’est la magot du début).
COURS, FORREST
Albert Odyssey est un RPG assez classique dans son déroulement, et d’ailleurs assez linéaire. Il y a en gros une vingtaine de destinations et les allers-retours sont rares. Les boss également sont assez peu nombreux, et même les combats. Il faut dire qu’Albert Odyssey privilégie le rythme au détriment de la difficulté, ce qui n’est pas forcément un mal.
Concrètement, vous mettrez régulièrement les pieds dans des villes où vous pourrez taper la discute avec des tas de personnages non-jouables, ce qui a un intérêt des plus limités puisque, malheureusement, le jeu est intégralement en japonais et personne ne s’est penché sur sa traduction.
Pour ce qui est des combats, cela se déroule au tour par tour, mais absolument pas comme dans un DraQue ou un FF. Non, Albert Odyssey fait sa sauce à lui, en s’inspirant un peu des RPG tactiques et beaucoup de Tales of Phantasia.
Dans la pratique, cela se traduit par une première phase où vous choisissez votre victime potentielle et où vous décidez ce que vous allez lui faire (attaque physique, magie…), puis une seconde phase où votre personnage se jette sur son opposant et lui tartine la gueule. A un moment donné, j’ai supposé que l’on pouvait tenter de contrer une attaque adverse, mais à ce jour je n’ai pas encore compris comment.
Lors de la première phase, le placement a une grande importance. Vous n’êtes pas obligé de vous jeter sur le premier mob venu, ce serait même mal avisé. Au contraire, positionnez-vous de sorte à resserrer vos rangs, parce que les ennemis arrivent en nombre et que jeter chacun de ses équipiers dans l’arène l’un après l’autre tient plus du suicide collectif que d’autre chose.
Hors des combats, le menu permet sans doute plein de choses. N’entravant que dalle à la langue maternelle du jeu, je ne saurais trop me prononcer mais je suppose que les grands classiques sont toujours là, à savoir la gestion des objets, des sorts et de l’équipement.
T’AS L’BONJOUR D’ALBERT
Albert Odyssey est, pour autant que j’en sache à la lecture des différents résumés que j’ai pu trouver, un RPG qui ne marquera pas les annales pour son histoire. Le concept du vilain streum qui fout son petit boxon et du héros qui part se venger, c’est quelque chose d’à peu près aussi vieux que Valéry Giscard d’Estaing.
Par contre, il faut reconnaître que le jeu est bien plus agréable à regarder que VGE. Un peu pauvre en couleurs, il dispose tout de même d’environnements richement détaillés, d’un design général globalement satisfaisant et de quelques effets de bon goût, comme l’ombre des nuages ou les jeux de parallaxes provoquant un certain effet de profondeur. En outre les animations sont fluides et dynamiques, des qualificatifs qui peuvent également s’appliquer à la bande-son, de bon aloi.
Reconnaissons également que le jeu est plutôt agréable à prendre en main. Le système privilégie la stratégie au bourrinage, la montée en niveaux n’est vraiment pas primordiale et l’aventure n’est ni très longue, ni très compliquée.
Seul bémol, quand on ne parle pas la langue on se retrouve tôt ou tard bloqué. Tourner en rond parce qu’on ne comprend pas les indications, c’est ballot pour un RPG.
Alors si une équipe de trad’ lit mon test, ça serait vraiment sympa qu’elle s’intéresse à ce jeu, parce qu’il en vaut la peine.