Edité par Software Toolworks, développé par Radical Entertainment.
La vérité n’est pas une et indivisible. Par exemple, certains vous diront que Road to the Top est un jeu de karts, d’autres que c’est un jeu de motos-neige, et d’autres encore que c’est un jeu de voitures. Et ils auront tous raison, mais en même temps ils auront tous tort : parce qu’avant toute chose, Road to the Top est un jeu de merde.
SCHUMACHER ÉTAIT PAS ENCORE NÉ
Je ne sais pas. Peut-être bien qu’à un moment donné, dans une dimension donnée et pour une peuplade donnée, Al Unser a été quelqu’un de connu. Moi en tout cas, ce mec-là me dit rien du tout. A priori il a été champion de kart, mais son faciès vous rappellera surtout Bill Murray, ce qui n’aide pas forcément en terme de crédibilité.
LA COURSE DE TONDEUSES À GAZON
Al Unser Jr’s Road to the Top est un jeu de courses. De courses au pluriel, parce qu’il permet de s’adonner aux joies du karting, du scooter des neiges, du coupé-cabriolet et de la formule 3. Théoriquement, on a donc devant nous un jeu super complet et super riche. Las, l’écart entre théorie et pratique est ici particulièrement conséquent.
Pour commencer, le jeu vous propose un menu de base avec quatre options : 1P, Practice, Medium ou Sound Effects. En pratique, les quatre choix aboutissent au même résultat ! Il n’y a en vérité qu’un seul mode de difficulté, et même en choisissant les effets sonores vous atterrirez au même endroit qu’en ayant choisi l’une des autres options !
Bon, on va pas se mettre martel en tête pour un oubli de programmation, on va être sympa et on va passer à la suite. Deuxième menu, vous choisissez le type de compèt’ (kart, moto-neige, voiture ou F3), ensuite vous choisissez le circuit parmi trois différents à chaque fois, et enfin vous avez le droit de concourir.
Pour ce qui est de la course, c’est très simple. La caméra est placée dans votre dos, le jeu simulant plus ou moins la 3D, et cinq autres concurrents viennent se tirer la bourre avec vous. Vous utilisez la croix pour vous diriger sur les côtés, et pour accélérer, il faudra rester le doigt enfoncé sur la touche Y. Mais attention ! Au moindre accroc avec un autre véhicule, votre véhicule ralentira, allant jusqu’à s’arrêter, même si vous avez gardé Y enfoncé. Le plan, c’est donc de relâcher Y si vous vous faites toucher, et de tout de suite rappuyer pour repartir.
T’ES QUI, TOI, DÉJÀ ?
Ce qui me fait le plus chier dans l’histoire, c’est que les gars de chez Software Toolworks ont dû payer une licence la peau du cul pour s’octroyer une tête d’affiche de l’époque (j’ose croire qu’au moins en 94, ce mec était connu), privilégiant la publicité à court terme - parce que bon, aujourd’hui c’est un peu flambé - au fond de jeu.
Ah ben oui, on peut pas tout avoir. On a déjà Al Unser, on peut pas non plus se permettre d’en faire un bon jeu. Visuellement, c’est pathétique. La pseudo-3D est repoussante tant elle est pixellisée, tant elle manque de détails, tant elle manque de couleurs aussi. Seule la tronche digitalisée du « héros » du jeu nous rappelle que le jeu tourne sur une seize bits. Les animations sont à l’avenant, minimalistes et même pas fluides.
L’aspect sonore est tout aussi pathétique (je trouve que ce mot colle bien au jeu) : il n’y a pas de musique et les bruitages stridents censés simuler le bruit d’un moteur vous rappelleront surtout le dentier de mémé quand elle grinçait des dents.
Tant qu’à faire, la jouabilité est foireuse aussi. Le coup de la collision qui vous oblige à lâcher l’accélérateur, c’est quand même fort de café. Pas de différences de conduite sur neige, sur terre ou sur goudron, des menus foireux qui fonctionnent pas, une difficulté proche du zéro absolu et une durée de vie pas beaucoup plus élevée…
Ceci dit, il faut reconnaître qu’Al Unser ou un autre, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. On le verra dans le test d’André Agassi Tennis, dès que les développeurs s’intéressent à une célébrité en particulier, ça tourne généralement à la catastrophe. Quoi qu’il en soit, ce sous-clone de Mario Kart ne mérite même pas que je mette une vanne à la fin du test. C’est dire si c’est grave.