Le problème quand on arrive après la bataille, c’est qu’on n’a plus rien d’autre à faire que de compter les morts. Ce constat amer, c’est Tomy qui a dû l’expérimenter avec cet Akazukin Cha Cha, sorti sur Super Famicom à l’heure où la belle était plus qu’en fin de vie (ouais, là en fait, elle était déjà morte et enterrée).
C’EST PAS PARCE QU’ON A RIEN À DIRE QU’IL FAUT FERMER SA GUEULE
Ce principe, je l’ai fait mien depuis longtemps, et je compte bien une nouvelle fois en tirer avantage. Comprenez-moi : d’habitude je parle dans ce premier paragraphe de l’histoire du jeu. Manque de pot, celui qui nous intéresse aujourd’hui est tout en japonais.
Tout ce que j’ai pu en tirer c’est que vous incarnez Cha Cha, une sorcière habillée d’un chaperon rouge, et ses deux amis Shiine (une autre sorcière) et Riiya (un gars qui se transforme en loup ; un peu comme qui dirait une sorte de loup-garou, quoi).
UNE PETITE FILLE S’ENVOLE DANS LE CIEL : GIGI, OH GIGI !
Akazukin Cha Cha est un soft un peu hybride entre le jeu d’aventure à la Zelda et le RPG allégé en sucre. Il s’agit de diriger Cha Cha et ses potes (enfin juste Cha Cha, les deux autres blaireaux vous suivent quoi que vous fassiez) au travers de huit chapitres, chacun se concluant par l’affrontement contre un boss.
De base, vous pouvez vous balader un peu comme bon vous semble, parler aux gens, ouvrir des coffres… Bref, tout ce que fait n’importe quel héros de jeu vidéo. Les sauvegardes s’effectuent soit en fin de chapitre, soit en parlant à des espèces d’oiseaux mauves.
Les contrôles sont simples au possible : vous vous baladez à la croix directionnelle, et le bouton A permet de tout faire (parler, ouvrir, lire…). Le bouton B sera utilisé pour vous déplacer plus vite. Plutôt que de courir, les deux sorcières sortent leur balai magique et… ben elles font avec ce que font toutes les sorcières… ben tu sais, quoi… ben elles le chevauchent, banane. Tu t’attendais à quoi ? Quant au loup-garou, il court derrière sous sa forme lupine (non, ce n’est pas sale non plus).
Pour ce qui est des combats, on se rapproche du concept des RPG. Ils s’effectuent au tour par tour, héros comme ennemis frappant selon leurs statistiques de vitesse : celui qui a la vitesse la plus élevée jouera en premier. Il n’y a pas de menu d’action, mais chaque touche a une vocation précise, un peu comme dans Xenogears : le bouton A est dédié aux attaques physiques, le B à la garde, le X à la magie et le Y aux objets.
A propos des objets, vous pourrez utiliser des items d’attaque ou de soin, comme d’habitude. Avec Cha Cha, vous pourrez également utiliser son médaillon, qui permet de la transformer en… je sais pas, en Super Cha Cha.
Quant aux magies, si Cha Cha et Shiine ont accès à des tas de sorts offensifs et défensifs, cette commande permet à Riiya de se transformer en loup. Notez que Super Cha Cha a des sorts plus puissants que Cha Cha normale.
T’ES MIGNON MAIS T’ES UN TOUT P’TIT BRETON
Les détracteurs de l’ambiance généralement bon enfant des jeux sur consoles Nintendo vont pouvoir s’en donner à cœur joie : Akazukin Cha Cha dispose d’une ambiance manga mignonnette et simpliste, du même genre que les dessins animés de Magical Girls de notre enfance. Tout est gentil, dégoulinant de bons sentiments, mièvre : manga, quoi. On aime ou pas, n’empêche que c’est finalement assez original pour un jeu vidéo.
Les graphismes sont également d’une grande finesse. Couleurs pétaradantes, soin apporté aux détails, jeux d’ombres, tout y est. Les animations sont fluides, nombreuses et souvent humoristiques, et la bande-son est à l’avenant, guillerette et mélodieuse.
A cette très bonne réalisation s’ajoute une jouabilité simple qui me conforte dans mon idée première, à savoir que le jeu était surtout destiné à une clientèle jeune. D’autant qu’il n’est ni très difficile, ni très long.
Reste qu’il est entièrement en japonais, par contre. Ça ne vous empêchera pas trop de jouer, mais vous passerez forcément à côté des traits d’humour qui font de ce jeu ce qu’il est : un bon petit jeu d’aventure pour les plus jeunes, qui n’invente rien mais qui met tout en œuvre pour se montrer plaisant.