Synergistic Software, les concepteurs d’Air Cavalry, c’est la boîte qui avait créé Sylpheed pour le compte de Sierra, Pitstop, ou encore le dyptique Excalibur (Spirit of Excalibur et Vengeance of Excalibur). Plutôt habituée au monde du micro, la société n’a découvert le monde des jeux consoles qu’avec l’arrivée des seize bits, et les deux softs qui avaient résulté de cette rencontre, Super Battleship et Spectre, n’avaient rien d’exceptionnel.
LA CHEVAUCHÉE DES VALKYRIES
Air Cavalry ne nous parle malheureusement pas des si fantasmatiques amazones, mais bel et bien d’avions de chasse, au travers d’une simulation du genre couillue. A vous les joies - ou pas - du maniement de manche (prière de laisser vos allusions graveleuses au vestiaire, la direction vous remercie de votre coopération) à bord d’engins tous plus impressionnants les uns que les autres.
C’ÉTAIT PAS MA GUERRE
Pour en revenir à nos Valkyries, vous vous souvenez probablement tous de l’air de Wagner qui accompagne l’arrivée des hélicos dans Apocalypse Now. Eh bien, Air Cavalry vous propose peu ou prou de revisiter cette scène dans le cockpit du pilote, les envolées lyriques en moins.
Au programme, ce sont trois missions qui s’offrent à vous : le Moyen-Orient, histoire d’aller encore une fois botter le cul de Tonton Saddam, l’Amérique Centrale, parce que les narco-trafiquants aussi ont le droit de se manger des scuds dans la gueule, et l’Indonésie, afin de prouver que vous êtes capable d’aller foutre le boxon n’importe où sur le globe.
Pour chacune de ces missions, vous vous trimballerez dans un hélicoptère différent. Ceci dit rassurez-vous, ils sont tous les trois identiques en termes de maniabilité et de performance, seul leur design les différencie.
Le programme est simple et ne nécessite pas d’explications outre mesure : il faut survoler la zone et vitrifier tout ce qui bouge, et même ce qui bouge pas, ça leur fera les pieds.
Pour ce faire, il faut quand même s’y connaître un minimum en pilotage. Sans atteindre la complexité d’une simulation pointue, Air Cavalry se joue selon des commandes assez précises : vous dirigez votre sèche-cheveux géant sur les côtés au moyen de la croix directionnelle, les boutons X et Y permettant respectivement de prendre de l’altitude ou de redescendre. C’est le bouton A qui sera utilisé pour tirer, votre viseur se verrouillant automatiquement sur la cible la plus proche.
GOOD MOOOOOOOOORNING VIETNAAAAAAAAAM !
Air Cavalry est un jeu plutôt joli dans le genre. Entièrement en vue de dos, le soft simule la 3D grâce au légendaire mode 7 et, si l’ensemble est assez pixelisé, on peut tout de même apprécier les décors un minimum détaillés et colorés.
L’écran-titre s’accompagne du fameux air de ce brave Richard (la Chevauchée des Valkyries, pour ceux qui auraient raté un ou deux cours de musique en primaire), bizarrement attribué à un certain Christopher Baker, le mec qui s’est contenté de le transposer au format MIDI. En cours de jeu par contre, seuls des bruitages assez pourris vous suivront.
Concernant la jouabilité, la visée automatique aurait pu rendre le jeu un peu trop facile. Dans la pratique il n’en est rien. D’une part parce qu’on est suffisamment emmerdé à régler l’altitude du bouzin sans, en plus, se prendre la tête à viser, et d’autre part parce que de toute façon, on a beau cibler l’ennemi, c’est pas pour autant qu’on le touche.
Du coup on est plutôt content qu’il n’y ait qu’une demi-douzaine d’ennemis à chaque fois, parce que vu comment on se casse les burnes à en détruire un, s’ils avaient été plus nombreux ça aurait été catastrophique.
La durée de vie est par contre assez faiblarde. Trois missions, c’est peu, et en même temps c’est suffisant, car il y a vraiment peu de chances que vous y reveniez.
En fait si on y regarde bien, Air Cavalry aurait pu être un bon jeu. Mais pour cela, il aurait fallu améliorer absolument tout. C’est un peu comme la pub pour la 206 indienne.