Développé et édité par Pow, une boîte spécialisée dans les jeux de réflexion.
Je suis un gars super ouvert d’esprit. Dans la vie il faut tout essayer (certaines choses le plus tard possible, j’ai quelques images en tête…), et en matière de vidéoludisme en tout cas, je ne rechigne devant rien. Après avoir tenté de comprendre comment jouer aux Hanafudas et au Mah-Jong, me voilà lancé dans une partie de Shogi.
DE SHO-QUOI ?
Le Shogi, également connu en tant que jeu d’échecs japonais, est un jeu… comment dit-on déjà…? Ah oui, un jeu de stratégie combinatoire abstrait. En français intelligible, cela veut dire qu’il n’y a pas de place pour le hasard, seule la réflexion compte.
En règle générale, cela se joue sur un plateau de neuf cases sur neuf, avec vingt pièces pour chacun des joueurs. C’est donc un poil plus grand que les échecs occidentaux, et surtout les pièces n’ont pas les mêmes effets. Démonstration :
le ROI : comme chez nous, il se déplace d’une case dans toutes les directions, et c’est lui que l’on doit capturer pour gagner.
les GÉNÉRAUX D’OR : ils sont deux et se déplacent comme le roi, en excluant les deux diagonales arrières. C’est une pièce qui ne peut évoluer.
les GÉNÉRAUX D’ARGENT : ils sont deux et se déplacent comme le roi, en excluant cette fois les côtés gauche et droit. Ils peuvent évoluer (on parle de promotion) en généraux d’or.
les CAVALIERS : ils sont deux et avancent en L, mais seulement vers l’avant. Ils peuvent être promus en généraux d’or.
les LANCIERS : ils sont deux et ne peuvent avancer que vers l’avant, d’autant de cases que souhaité. Ils sont promus en généraux d’or.
le FOU : il n’y en a qu’un, qui se déplace en diagonale d’autant de cases qu’il veut. Il peut être promu en DRAGON CHEVAL, et y gagne les mêmes déplacements que le roi, en plus des diagonales. Un truc de fou, quoi.
la TOUR : pareille que le fou mais se jouant sur les horizontales et les verticales. Elle évolue en DRAGON ROYAL, ce qui lui permet d’obtenir les déplacements du roi en plus de ses déplacements à elle.
les PIONS : il y en a neuf et ils ne peuvent avancer que d’une case vers l’avant. Ils sont promus en généraux d’or.
T’ARRÊTES PAS DE ME PARLER DE PROMOTION, MAIS C’EST QUOI ?
Ahah, bonne question, y’en a un qui suit. La promotion s’effectue lorsque une pièce entre dans la zone de départ adverse. Mais attention ! A la différence des échecs orthodoxes, ce n’est pas une obligation. Certaines pièces peuvent y perdre, notamment le général d’argent qui ne pourra plus reculer aussi facilement une fois transformé (mais en même temps, s’il recule, comment veux-tu… ?).
Cependant, toute règle n’est valable que si elle s’accompagne d’exceptions. Et en effet, certaines pièces sont obligées d’être promues. Il en va ainsi d’un pion, d’un lancier ou d’un cavalier arrivé en bout de parcours : s’ils n’étaient pas promus, ils ne pourraient plus bouger au tour suivant. Or, la mobilité est l’une des règles d’or du Shogi.
Mais la principale différence avec les échecs que l’on connaît, c’est surtout cette histoire de parachutage. « De quoi ? » Ah non, je vais pas encore écrire un inter-titre, faut pas abuser des bonnes choses. Au Shogi, lorsqu’une pièce est capturée, elle n’est pas perdue pour tout le monde : elle entre dans la réserve du joueur qui l’a capturée. Ainsi, À TOUT MOMENT DE LA PARTIE, vous pouvez décider de remettre l’une des pièces de votre réserve en jeu, sur n’importe quelle case vide ! Il existe là encore quelques contre-exemples : ainsi, on ne peut pas mettre un pion sur une colonne avec un autre pion (concrètement, un pion ne peut pas en défendre un autre), on ne peut pas directement placer un pion pour mettre mat le roi adverse… Par contre on peut le mettre mat avec n’importe quelle autre pièce !
IL A L’AIR CHOUETTE TON JEU, EN PLUS ÇA M’A PAS L’AIR TROP COMPLIQUÉ
Oui mais ça, c’est les bases. 4 Nin Shougi se joue selon une variante un peu plus complexe. Car comme son nom l’indique, il se joue à quatre. Du coup il a fallu adapter un peu les règles : chacun des quatre joueurs prend place d’un côté du plateau de neuf par neuf, ses seize pièces formant une flèche. Il y a donc moins de pièces, et leur placement est différent. En dehors de cela les règles sont les mêmes, chacun des participants jouant à son tour, bien sagement. Le gameplay est simplissime : on passe le curseur sur une pièce pour la choisir, A sert à valider et B à annuler. Rien d’autre à signaler, votre honneur.
MOI J’AIME BIEN CE JEU
Oui, moi aussi. Tu vas me dire, c’est un peu normal vu que je suis en train de discuter avec moi-même. Ça m’ennuierait de ne pas être d’accord avec mes propres opinions.
En effet, 4 Nin Shougi est plutôt joli pour un simple jeu de plateau, l’ensemble est coloré et les personnages (on choisit ses adversaires en début de partie) sont mignons. Qui plus est, les petites mimiques qu’ils prennent selon qu’ils gagnent ou qu’ils perdent sont assez amusantes. Par contre, la musique gentiment orientale devient un poil gavante à la longue.
La prise en main est en tous cas aisée, mais parce que le Shogi ne s’appréhende pas forcément aisément et parce que le jeu est intégralement en japonais, il vous faudra d’abord en passer par une longue phase d’apprentissage. On pourra aussi reprocher au jeu ses parties longuettes, alors que le Shogi se joue en général assez vite. La faute à un adversaire virtuel bien peu agressif mais très défensif.
Bref, à tout prendre, mieux vaut se tourner vers le jeu véritable. Mais si vous ne connaissez personne qui ait envie de jouer avec vous, 4 Nin Shougi vous permettra de vous y adonner seul. Avec le risque tout de même, de finir par parler à votre autre vous. Non, c’est toi mon autre moi. Non c’est toi. Non c’est toi. Non c’est toi. Non c’est toi. Non c’est toi….