En me lançant dans mon marathon Super NES, je ne m’imaginais pas que je commencerais mon périple par une adaptation de 3x3 Eyes, un obscur dessin animé de notre enfance (enfin même pas, de la demi-génération d’après). Mais bon, à cheval donné on ne regarde pas les dents, paraît-il…
OULÀ, ATTENDS UN PEU, RÉCAPÉPETTE DEPUIS L’BÉDU ?
Alors pour vous parler du scénar’, ça va pas être simple ! Déjà le jeu est intégralement en japonais, il n’existe aucune traduction. J’ai jamais vu le dessin animé, et même de ce que j’en ai lu sur la Toile, j’ai rien capté…
Bon, pour commencer vous incarnez Yakumo Fujii. Le jeune homme était paraît-il un travesti jusqu’à sa rencontre avec Paï, une immortelle qui veut devenir humaine et qui a besoin de lui pour ce faire. Lorsqu’il se retrouve mortellement blessé, la jeune femme fait appel à son troisième œil et révèle sa vraie personnalité, la Sanjiyan Parvati. Elle sauve Yakumo et en fait son wu, son guerrier immortel. A partir de là ça part encore plus en quenouille, avec des tas de démons qui cherchent à s’approprier l’immortalité du duo.
MARCHE À L’OMBRE
3x3 Eyes Juuma machin est un jeu d’action/aventure avec tout de même un côté réflexion, un peu limité ; vous pouvez rassurer vos trois neurones qui surchauffaient déjà rien qu’à l’idée. Le jeu se déroule en vue de côté le long de quatre chapitres, et on y incarne uniquement Yakumo. De Hong-Kong à l’Égypte, en passant par le Népal, le Tibet et l’autre monde (yup, comme dans « Je rêvais d’un… »), vous allez voir du pays.
Il y a très peu de combats dans ce 3x3 Eyes, et ceux-là consistent uniquement à choisir une attaque parmi trois dans un menu dédié. Par contre, il y a des tas de choses qui peuvent vous blesser : pièges, gaz brûlant, chutes…
L’aventure joue beaucoup sur l’effet de profondeur des décors. Ainsi, vous utiliserez la direction basse pour ramasser un objet au sol, mais la direction haute servira à la fois à choper des trucs accrochés aux murs, et aussi à vous diriger vers le fond de l’écran (à condition qu’il y ait quelque chose au fond, genre une porte à ouvrir ou un perso à qui parler). Pour le reste, les touches A, B et Y sont utilisées respectivement pour valider un choix, sauter et utiliser un objet de l’inventaire. Inventaire qui s’appelle au moyen de la touche Start ; on peut ensuite faire défiler les objets avec les flèches droite et gauche, et seul l’objet visible sera utilisable.
Le gros de l’aventure consiste donc à ramasser ceci et cela afin de l’utiliser un peu plus loin. Une sorte de point ‘n click, mais sans pointer et sans cliquer.
TROIS FOIS TROIS : NEUF ?
Eh non, rien de neuf ! 3x3 Eyes est peut-être un jeu passionnant pour qui comprend la langue de… euh… de qui au fait ? On dit la langue de Molière, la langue de Shakespeare, mais pour le japonais, on parle de qui ? Enfin bref, pour qui comprend cette langue, l’aventure est peut-être géniale.
Mais pour tout le reste, il y a Eurocard-Mastercard. Visuellement déjà, on ne peut pas dire qu’il soit somptueux. Oui, bon, OK, les décors sont assez détaillés, les sprites sont plutôt gros et la profondeur est pas trop mal gérée. J’ai envie de dire : c’est le minimum syndical pour un jeu de 1995.
A côté de cela, les animations sont très molles (notez qu’on peut courir en appuyant deux fois sur avant, c’est toujours ça de pris), les couleurs sont ternes - on se croirait sur Mega Drive, c’est dire ! - et si la musique est parfois sympa, les bruitages sont ridicules, façon bidibidip, clong clong et autres grzzzzz.
« Ouaouh ! Tu fais vachement bien le chat ! »
« Ouaip, sauf que c’était une canalisation d’égouts en fait… »
Pour le reste, le héros répond avec un temps de retard à toutes les injonctions, mais ce n’est pas trop grave puisque l’aventure ne requiert pas de réflexes surhumains. La difficulté est d’ailleurs assez basse, il est rare de se retrouver coincé et, de toute manière, la quête s’avère plutôt courte.
En matière d’adaptation, on a vu nettement pire, c’est certain. Mais ça ne fait pas de Juuma truc un bon jeu pour autant.