Mais qu’est-ce qu’il va bien pouvoir se passer en 2020 ? Pourquoi des tas de développeurs ont-ils intégré cette date dans leur titre (G-Stream 2020, Hero 2020, Raid 2020…) ? C’est Paco Rabanne qui leur a soufflé la date, ou alors c’était marqué en bonus dans le calendrier inca ? Bref, toujours est-il que dans les années 80 et 90, 2020 ça fait très futuriste. Même lorsqu’il s’agit de parler d’un jeu on ne peut plus contemporain.
YOU’RE OUT (OF TIME)
2020 Super Baseball se déroule donc en 2020, on l’aura compris. A la base c’est un jeu Neo-Geo qui transpose le baseball, célèbre sport aux États-Unis et au Japon, dans un cadre futuriste, mais sans intégrer d’éléments de science-fiction pour autant.
BATTE-MAN
L’avantage de me mettre aux jeux de sport, c’est que je vais pouvoir tester tout un tas… de jeux oui, mais je m’en fous. Non, je vais pouvoir tester tout un tas de nouveaux calembours pour mes inter-titres, plus ou moins en rapport avec le sport en question.
Après, bien obligé, il va falloir aussi parler dudit sport. Le baseball se joue à deux équipes de neuf joueurs. Le truc marrant dans ce jeu, c’est que les deux équipes ne jouent pas en même temps mais l’une après l’autre. L’autre truc bizarre, c’est que l’on joue sur un terrain carré, mais seulement dans l’un des angles de ce carré. Ouaip en fait, il est vraiment étrange ce jeu, il serait pas anglais par hasard ?
Bref, une partie se déroule de la sorte : un joueur armé d’une batte prend place dans un coin du terrain, avec le « goal » (je sais pas si on dit comme ça) adverse derrière lui (Note d’Angus : il s’agit du receveur, ou « catcher »), qui lui fait des oreilles d’âne dès qu’il a le dos tourné. Au milieu du carré, y’a un autre gars de l’équipe d’en face, qui lui a un gant façon chistera à la pelote (c’est plus couleurs locales, pour moi) et une balle en cuir planquée dedans (NdA : le lanceur, ou « pitcher »). Le but pour le batteur (NdA : plus exactement le frappeur, ou « hitter »), est de frapper la balle pour l’envoyer le plus loin possible, alors que le but pour le lanceur est que son receveur, plutôt que le frappeur adverse, rattrape la balle. Du coup, il existe tout un tas de lancers avec effets qui n’ont pour seul but dans la vie que d’emmerder le frappeur.
Et comme la vie de frappeur n’est pas simple, il a droit à plusieurs essais. S’il touche la balle, très bien, on verra un peu plus loin ce qui se passe. S’il la rate par contre, ou qu’il ne tente pas de la frapper (parce qu’il la considère impossible) alors que l’arbitre l’estimait bonne, il est déclaré « out ». Au bout de trois « outs », il est éliminé.
Mais admettons qu’il la touche. Dans ce cas-là, n’allez pas imaginer qu’il fume sa clope et boit sa bière pendant que le chien lui rapporte la baballe. Eh non, son rôle n’est pas terminé : il doit encore faire le tour du terrain dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et en touchant chacun des coins (appelés bases). S’il revient à son point de départ, il marque un point. D’où l’intérêt pour lui d’expédier la balle très, mais alors trèèèèèèèèèès loin (on parle de home run), parce que si l’un des rattrapeurs adverses, postés un peu partout autour, rattrape la balle et la renvoie sur l’une des bases avant que le frappeur y soit passé, il l’a dans l’cul lulu ! Eh ouaip, même si tu touches t’es pas sûr de gagner…
Par contre, d’autres joueurs de son équipe peuvent aussi le suivre pour essayer de s’arrêter sur l’une des autres bases. Ainsi, au prochain coup réussi, il pourront tous passer en file indienne devant l’adversaire écœuré pour marquer deux, trois ou quatre points d’un coup, selon les cas. Une demi-manche dure le temps que trois frappeurs soient éliminés, une manche complète lorsque les deux équipes sont passées en attaque et en défense. Un match dure neuf manches (!), plus prolongations en cas d’égalité.
Nota Bene : si vous n’avez rien calculé à ce que je viens d’expliquer ou si, au contraire, vous constatez que je n’ai dit que des âneries, il est bon pour moi de signaler que je n’y connais rien, n’y comprends rien, et ne me base, pour mes explications, que sur mes parties de Wii Sports. Ceci explique peut-être cela.
DANS LE FUTUR, RIEN DE NOUVEAU
2020 adapte tout de même certaines règles. Pour commencer, vous dirigez des équipes qui comprennent parfois des robots. Ceci a son importance puisqu’ils finissent par être vidés de leur énergie au bout d’un certain temps, bien plus vite que les humains, et ne vous serviront donc plus à rien. En contrepartie, lorsqu’ils sont en forme, ils frappent plus fort que les humains.
Ensuite, lorsque vous jouez seul vous gagnez des pépettes. Cela permet d’acheter des améliorations : vous frapperez mieux, rattraperez mieux la balle ou courrez plus vite sur le terrain.
Enfin, il me faut signaler que le jeu est nettement plus orienté arcade que simulation. De fait il conserve un gameplay très simple, le joueur se contentant soit de lancer la balle, soit de la frapper. Pour tout ce qui est course autour du terrain, vous ne voyez qu’un schéma représentant ce dernier, avec des petits casques symbolisant les joueurs, qui tournent autour dès que le balle est bonne.
2020 : OK. BASEBALL : OK. SUPER ?
Super Baseball a pour lui un cadre assez original, qui n’est pas sans rappeler quelques films futuristes-à-l’ancienne, tels Rollerball ou Running Man, pour leur côté dystopique. Néanmoins, ça reste un bête jeu de baseball.
Un joli jeu quand même. S’il n’est peut-être pas aussi fin qu’en arcade, il reste coloré, avec des personnages assez grands, un effet de profondeur réussi et une animation sans failles. Les musiques, très fashion à l’époque, ont par contre bien mal vieilli aujourd’hui.
A jouer, Super Baseball est très simple puisque seul le bouton A est utilisé, pour frapper comme pour lancer (rattraper se fait en automatique si le frappeur adverse rate la balle, la course aussi est automatique). Le jeu est par contre assez corsé lorsque l’on joue contre l’ordinateur, et pas très long puisqu’il ne propose que deux modes de jeu : une ligue en solo (avec un choix de douze équipes) ou un match à deux.
En bref, 2020 Super Baseball sent l’arcade à plein nez, SNK s’étant contenté du minimum lors du portage de son jeu. Reste plus qu’à attendre onze ans pour savoir si les designers avaient vu juste.