Partenaire fidèle de SNK, Alpha Denshi (ou plus tard ADK) a réalisé quelques jeux marquants sur Neo-Geo, comme Blue’s Journey, Magician Lord ou World Heroes. L’un des tous derniers jeux de la firme sera Twinkle Star Sprites, et en guise de chant du cygne, il s’agit d’un sacré baroud d’honneur. La Saturn récupère donc un hit en puissance, taillé pour elle.
LA TÊTE DANS LES ÉTOILES
Ran est une jeune sorcière qui a des rêves plein la tête. Tant et si bien que lorsqu’elle entend parler de la Twinkle Star, capable de réaliser tous les vœux de celui ou celle qui la conquerra, son sang ne fait qu’un tour : il la lui faut ! L’ennui, c’est qu’elle n’est pas la seule à la rechercher, et bon nombre d’adversaires vont se dresser sur sa route.
WHO’S THE BOSS ?
Twinkle Star Sprites est un shoot ‘em up vertical que l’on pourrait définir en tant que cute ‘em up, puisque son univers bariolé repose sur la féérie et l’humour. Mais avant toute chose, Twinkle Star Sprites est un puzzle game. Oh là ! Déstresse bonhomme, et récapépète depuis l’bédu ! Eh bien oui, TSS tient à la fois du shmup et du puzzle game façon Puyo Puyo, preuve que les deux ne sont pas antinomiques.
De fait, passé l’écran de sélection permettant de choisir son avatar parmi neuf (si vous jouez en Character Mode, sinon vous incarnez d’autorité la jeune Ran), vous constatez que l’écran de jeu est séparé en deux fenêtres. Vous êtes positionné à gauche, et votre adversaire (le CPU si vous participez aux modes solo, ou un deuxième joueur si vous pratiquez en versus) à droite. Il s’agit donc non seulement de tartiner tous les ennemis qui se présentent à vous, mais aussi et surtout de réaliser des enchaînements pour balancer des crasses à l’adversaire, comme dans nombre de puzzle games.
Si cela semble compliqué à comprendre, vous allez voir qu’il n’en est rien. Basiquement, chacun des compétiteurs a donc droit à sa portion d’écran sur laquelle l’autre joueur ne peut pas aller. Le but du jeu est comme toujours d’éliminer tous les ennemis qui se présentent devant vous. Plus précisément, il s’agit de faire des combos, des chaînes d’ennemis détruits à la suite. Ceci déclenche ce que le jeu appelle une Normal Attack, une boule de feu qui vise l’adversaire. On ne peut mourir en étant touché par un ennemi (ils s’appellent les Zakos) : si l’on se fait toucher, on perd un cœur - qui est alors redonné à l’adversaire - et les mouvements sont ralentis, mais si on n’a plus de cœur la prochaine touche ne fera que ralentir le personnage.
Le seul moyen d’achever l’adversaire est donc d’enchaîner les Attacks. Celui-ci peut néanmoins tenter de tirer sur cette attaque, et s’il parvient à la détruire il déclenche à son tour une Reverse Attack, plus puissante. Il est néanmoins possible de contrer cette attaque aussi, et dans ce cas-là ce que vous renverrez à l’opposant est une Extra Attack : une horde d’ennemis invincibles qu’il ne pourra qu’éviter ! Mieux, si vous renvoyez plusieurs Reverse Attacks d’un coup, vous déclenchez une Boss Attack, soit l’invocation d’un boss qui va pourrir la vie de votre rival ! Le boss dispose de plusieurs attaques spéciales et reste à l’écran une poignée de secondes. Notez que vous pouvez même renvoyer un boss à l’adversaire (Reverse Boss Attack), en réalisant une Boss Attack alors qu’un boss est déjà présent de votre côté !
Et si cela vous semble trop, dîtes-vous que je n’ai fait que vous expliquer les bases ! Parce qu’en plus du bouton vous permettant d’attaquer, vous en disposez également d’un autre pour déclencher vos Smart Bombs (deux pour chaque joueur). Plus ? Vous pouvez récolter des options en réalisant certaines chaînes : de nouvelles bombes, ainsi qu’un orbe qui vous fera passer en mode Fever, vos attaques devenant dès lors encore plus puissantes. Plus ? Si le match s’éternise, la Mort en personne viendra vous achever ! Vous pouvez la détruire, mais plus le temps passe et plus elle devient puissante. Alors, heureux ?
L’ESPRIT DE COMPÈTE
Commençons tout de suite par faire le tour des points noirs, ça ira plus vite. Dans ce court paragraphe, on pourra évoquer l’absence de scénar’ (pas vraiment une tare pour un shoot ‘em up), la durée de vie médiocre et surtout, l’aspect véritablement bordélique du jeu.
Parce que c’est un fait, Twinkle Star Sprites est un foutoir pas possible. Doté de graphismes kawai et de couleurs pastels du plus bel effet, le jeu ne lésine ni sur les détails du décor, ni sur le nombre de sprites affichés en même temps, ni sur les effets visuels clinquants. À tel point que par moments, l’écran est tellement chargé qu’il en devient illisible (surtout que le jeu se jouant en duo, il faut compter le double d’attaques, le double d’effets, le double de sprites, etc., plus les coups spéciaux qui voltigent d’un côté à l’autre).
C’est donc à la fois splendide et complètement saturé d’informations que le cerveau ne peut plus analyser, d’autant que la vitesse de défilement est importante et que la bande-son bien sentie met déjà les nerfs à rude épreuve. À vrai dire, la comparaison la plus juste tendrait à rapprocher TSS de Bomberman, en mettant en rapport l’aspect touffu mais jouissif de leurs modes multi.
Dès lors l’un des défauts précédemment cités, la faible durée de vie, n’a plus lieu d’être puisque l’on peut passer des jours et des nuits à se défier sur des parties certes très courtes, mais très intenses et que l’on peut recommencer à loisir. Tant et si bien que cet exemple unique de shoot compétitif, comme se plaisaient à l’appeler ses concepteurs, devient un modèle en matière de jeu multi.