The King of Fighters '96 est un jeu vidéo Saturn publié par SNKen 1996 .

  • 1996
  • Beat them up

Test du jeu vidéo The King of Fighters '96

4.5/5 — Exceptionnel ! par

On ne la présente plus. Réponse la plus probante (plus encore que Fatal Fury) de SNK au succès insolent du Street Fighter de Capcom, la série des King of Fighters est encore pratiquée à l’heure actuelle. Avec son rival de toujours, elle représente la quintessence du jeu de combat en 2D, et ce millésime 1996 est loin d’être l’épisode le plus négligeable du lot.

TU QUOQUE, MI FILI ?

Après la victoire de Kyo Kusanagi lors du dernier King of Fighters, un nouveau tournoi est organisé. Derrière ce nouvel évènement se cache Chizuru Kagura, prêtresse d’un vieux clan de mystiques qui avait vaincu il y a des éons le démon-serpent Orochi. La jeune femme tente, par le biais du concours, de recruter les deux meilleurs guerriers du monde, ceux à même de l’aider à vaincre le monstre une bonne fois pour toute : Kyo et son éternel rival, Iori Yagami. Mais Orochi a lui aussi placé ses pions, et le terrible Goenitz promet de grandes souffrances à qui l’affrontera…

TABULA RASA

The King of Fighters ‘96 est un beat ‘em up en deux dimensions qui s’inscrit dans ce que j’appellerais la « baston-champagne » : on en met plein la vue et le nombre de personnages jouables est proprement hallucinant. Ici, ce sont rien moins que vingt-sept combattants qui vous sont proposés, plus deux personnages cachés.

Je ne vous sortirai pas la traditionnelle liste complète, vu que ça peut vite devenir rébarbatif pour qui ne connaît pas les séries SNK. Par contre je vais vous faire un topo sur les nouveaux venus, et les nouvelles, puisque le beau sexe se voit désormais un peu mieux représenté.

Geese Howard (ah, mauvais exemple) : eh bien oui, jusque là le charismatique boss final de Fatal Fury n’était pas jouable. C’est désormais chose faite, et il est membre d’une équipe qui a de la gueule, puisqu’elle compte également :

Wolfgang Krauser (décidément…) : l’imposant boss gothique de Fatal Fury 2 n’était pas non plus représenté. Il nous revient dans toute sa splendeur, la moustache plus frétillante que jamais.

Mr. Big (bon, t’arrêtes, oui ?) : le presque boss des deux premiers Art of Fighting complète le trio des vilains pas beaux, son manteau de proxénète sur les épaules et ses matraques dans les mains.

Kasumi Todo (ça c’est une fifille) : protagoniste d’Art of Fighting 3 et petite-fille du big boss du premier AOF, elle pratique toujours l’aïkido et prend place dans l’équipe des gonzesses en remplacement de Yuri Sakazaki (qui pour sa part rejoint son frangin et évince son père Takuma).

Leona : elle remplace son père Heidern dans l’équipe Ikari, sous-entendant qu’elle fait partie du jeu Ikari Warriors. Perso, je me souviens pas d’elle dans ce jeu, n’empêche que la petite mercenaire a de sérieux atouts.

Vice et Mature : deux des « secrétaires » de Goenitz. Elles sont également des espionnes, des tueuses, et elles sont censées veiller au grain lorsque leur patron n’est pas là. Ça me fait penser aux clones de Cammy dans Street Fighter Alpha 3 : deux personnages sans grand intérêt et au maniement semblable.

Chizuru Kagura : l’instigatrice du tournoi est un nouveau personnage. C’est aussi l’avant-dernier boss du jeu, et elle mérite son grade tant elle peut être une vraie plaie.

Goenitz : le patron, c’est lui. Sbire du démoniaque Orochi, il est aussi zen en apparence que puissant lorsqu’on le défie. Un boss peu charismatique mais dans la veine des boss SNK : sans aucune pitié.

Ceci mis à part, King of Fighters ‘96 fonctionne grosso modo comme ses aînés. Vous choisissez trois personnages, soit d’une même équipe, soit d’équipes disparates (ici, il n’y a plus besoin de passer par le mode libre pour avoir le droit de piocher dans n’importe quelle équipe). Vous affronterez alors des équipes de trois personnages également. De fait, à la différence de la plupart des beat ‘em up, KOF ne propose pas de combats en deux rounds gagnants, mais en trois : chaque personnage vaincu est définitivement éliminé et laisse sa place à l’un de ses partenaires. Il faut battre les trois pour gagner le combat.

Si l’on regarde le système de jeu dans sa globalité, peu de choses ont changé. KOF ‘96 se joue à quatre boutons, héritage de la version Neo-Geo : deux pour les coups de poing (faibles et forts) et deux pour les coups de pied. Et pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, tout a changé ! Les manipulations nécessaires pour réaliser coups spéciaux et enchaînements sont quasiment toutes changées, la parade traditionnelle a été remplacée par des roulades, vers l’avant ou l’arrière…

En outre, si les King of Fighters conservent les Desperate Moves de Fatal Fury, il y a dans la série deux manières de réaliser ces super coups spéciaux : soit en attendant, si l’on peut dire, que notre jauge de vie soit dans le rouge, soit en remplissant une jauge de puissance située en bas d’écran. Nouveauté de cet épisode, si vous parvenez à remplir les deux conditions, votre attaque sera alors encore plus puissante ! Bien entendu, les manipulations visant à sortir ces coups spéciaux vous coûtent un pouce à chaque fois, mais elles en valent la peine.

ALEA JACTA EST

Je me fais l’effet du roi Loth dans Kaamelott, à sortir des phrases en latin qui ont rien à voir avec la choucroute. Mais que ceci ne vous empêche pas, chers amis, de vous jeter séance tenante sur The King of Fighters ‘96. Et si je ne saurais que trop vous conseiller l’original en arcade, cette version Saturn est proche de ce que l’on appelle arcade perfect.

Ce millésime avait pourtant pris un pari pour le moins osé, puisque les graphistes avaient entièrement redessiné l’intégralité des sprites des précédents opus. Le résultat est tout aussi convaincant, si ce n’est plus. Concernant les arrière-plans par contre, je préférais la variété des premiers (dans l’épisode ‘95, la cascade ou le cimetière étaient somptueux), même s’ils étaient techniquement moins détaillés que ceux de cet épisode.

Continuons sur une bonne note, puisque la conversion Saturn a le bon goût de proposer la même fluidité, et surtout quasiment la même vitesse de jeu, que l’original. Seuls les temps de chargement, nombreux, vous rappelleront que vous n’êtes pas sur Neo-Geo. Et quand bien même les artworks qu’ils affichent sont superbes, on se demande un peu à quoi sert la cartouche mémoire. Le support CD permet en tous cas de profiter des musiques dans des versions réarrangées. Et là pour le coup, c’est une foutrement bonne nouvelle, parce que certains thèmes, insupportables en arcade, sont désormais tout à fait potables.

Quant au renouveau du gameplay, il demande beaucoup d’efforts. Certains renâcleront un peu, puisqu’il faut pratiquement tout réapprendre, mais au final ça fonctionne bien une fois que l’on s’y est fait. La balance des personnages est bien équilibrée, et tout juste pourra-t-on peut-être regretter le manque de « sensations arcade » manette en main. Ceci dit, il me semble qu’il existait des sticks pour Saturn.

Mais quoi qu’il en soit, ne faisons pas la fine bouche. Avec ses vingt-neuf personnages jouables et la refonte totale qu’il impose à la série, The King of Fighters ‘96 est l’un des épisodes les plus marquants. Jusqu’au mythique volet ‘98, bien entendu.

The King of Fighters '96