Street Fighter Alpha : Warrior's Dream est un jeu vidéo Saturn publié par Capcomen 1996 .

  • 1996
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Street Fighter Alpha : Warrior's Dream

2/5 — Presque bien par

À un moment donné, il y en a eu marre. Cela faisait quatre ans que la série des Street Fighter restait bloquée sur le chiffre deux, avec nombre de moutures pas forcément novatrices au passage. Les joueurs attendaient Street Fighter III. Ils ont eu Street Fighter Zero. Ah bah pourquoi pas, c’est un chiffre différent au moins.

JE SUIS LA RUE, LA MÈRE DES ENFANTS PERDUS…

En guise de suite, Street Fighter Zero (ou Alpha tel qu’on le connaît en Occident) fait plutôt office de préquelle. Le jeu est censé se dérouler après le premier tournoi de Street Fighter, mais avant le second. Ryu et Ken sont encore jeunes et parcourent le monde, histoire de défier les meilleurs combattants du globe. Parmi ceux-là, ils découvriront des adversaires bien connus de la saga, comme Chun Li, Akuma, Mike Bison et Sagat, mais aussi issus de Final Fight (c’est le cas de Sodom ou de Guy), et d’autres entièrement nouveaux.

…QUI SE CHAMAILLENT ENTRE MES VICES ET MES VERTUS…

Au total, ce sont donc treize personnages qui prennent par à ce beat ‘em up en deux dimensions, même si seulement dix d’entre eux sont sélectionnables d’office. Il faudra donc débloquer messieurs Akuma, Bison et… Dan, la fameuse parodie de SNK.

En ce qui concerne le jeu, de nombreuses évolutions sont à mettre à l’actif de Capcom, même si toutes ne sont pas bonnes. Avec cet épisode les Street virent au grand portnawak visuel, au détriment de l’aspect technique.

Enfin bref. Pour commencer, Street Fighter Alpha reprend la principale innovation du précédent opus, Super Street Fighter II Turbo, à savoir la jauge de Super Combo. Cette jauge se remplit à mesure que vous réalisez des attaques normales ou spéciales. Mais désormais elle va plus loin puisqu’on peut la remplir sur trois niveaux. Une fois qu’elle est pleine, le joueur peut déclencher son Super Combo. Ce dernier sera plus ou moins puissant selon que vous utilisez un, deux ou trois boutons d’attaque pour le réaliser. Par exemple, le Shinkuu Tatsumaki Senpuu Kyaku (le super hélico, quoi) de Ryu se réalise par deux quarts de tour arrière plus pied. Avec un bouton de coup de pied, vous réaliserez un combo de niveau 1. Avec deux, niveau 2 et avec les trois boutons de coups de pied, un combo de niveau 3. La jauge se videra alors d’un, deux ou trois crans selon la puissance de votre attaque. Notez en outre que vous pouvez consommer un cran de la jauge pour effectuer une super contre-attaque, nommée Alpha Counter.

Street Fighter Alpha propose également deux modes de jeu : le manuel et la version pour les nuls, l’automatique. Si vous choisissez auto, vous ne pourrez plus faire grimper la jauge que sur un niveau, mais en contrepartie il vous suffira d’appuyer sur deux boutons pour déclencher un Super Combo ! En outre votre personnage se protègera automatiquement face aux attaques normales !! En gros, c’est la version Adibou de Street Fighter, ou pour être plus juste la version Mortal Kombat (c’est gratos).

Histoire de bien vous montrer que la série part complètement à la dérive dans un mode « de 7 à 77 ans », laissez-moi vous dire que d’autres aberrations de la sorte sont également présentes. Désormais les parades peuvent s’effectuer dans les airs, ce qui nous promet un beau ballet de danseuses de la part des néophytes. Il est également possible de se relever rapidos (Recovery Roll), ainsi que, seule chose véritablement agréable parmi ces nouveautés, de feinter l’adversaire en lui faisant croire qu’on va l’enchaîner de telle manière, alors qu’en fait on a prévu de faire complètement autre chose. En gros, il est possible de stopper son attaque pour la remplacer par une autre, de puissance supérieure ou égale.

…JE SUIS LA RUE, CELLE QUI T’ENSEIGNE LA RUSE…

Quatre petits points pour un jeu qui a autant marqué son époque, c’est pas cher payé c’est sûr. L’ennui, c’est que quasiment toutes les nouveautés m’ont déplu, à commencer par les personnages. Hormis l’indéboulonnable quatuor Ryu-Ken-Akuma-Chun Li, les autres persos sont sans relief. Alors si, y’a Sodom qui vous fera rire un temps, de ce rire stupide de celui qui croit avoir découvert le jeu de mot du siècle, mais à part ça…

Visuellement c’est une catastrophe. Non pas techniquement ; le CPS-2 nous a mis une baffe et la version Saturn y est extrêmement fidèle. Mais artistiquement par contre… C’est une question de goûts, c’est certain, mais personnellement ce style disproportionné et ces couleurs flashy me donnent la nausée.

Quant à la jouabilité, là encore le cauchemar n’est pas loin. C’est totalement subjectif une fois de plus, mais un jeu qui donne la part belle aux noobs, au détriment des fans de la première heure qui ont supporté inconditionnellement les précédentes itérations, ça fait un peu mal au cul. Street Fighter Alpha, c’est l’avènement de ce que j’appelle les pop-corn beat ‘em up, ces jeux où l’on peut faire tout et n’importe quoi et où de toute façon, on arrivera forcément à sortir le gros coup qui en mettra plein les mirettes et plein les gencives. Technicité zéro, intérêt zéro : finalement ce volet porte bien son nom.

Street Fighter Alpha : Warrior's Dream