Sengoku Blade est un jeu vidéo Saturn publié par Atlusen 1996 .

  • 1996
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Sengoku Blade

4/5 — Exceptionnel ! par

La trilogie des Sengoku Ace représente à elle seule tout le travail de Psikyo, même si l’on devra à la firme d’autres célèbres shoot ‘em up. Le premier volet, connu également sous le titre de Samurai Aces, sera le second jeu de la marque et son premier shmup. Ce Sengoku Blade, également connu sous le titre de Tengai, sera son premier shoot horizontal. Enfin, Sengoku Cannon sera l’un des tous derniers jeux de Psikyo, quand bien même la boîte a déjà été rachetée par X-Nauts deux ans plus tôt.

LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS ET AUTRES BABIOLES DU MÊME GENRE

Je ne connais pas le scénario de Sengoku Blade. À vrai dire nul ne le connaît, peut-être même pas ses propres développeurs. Pour autant, le titre, et plus généralement la trilogie, n’est pas dénué d’intérêt. L’aventure se déroule dans un Japon traditionnel pour le moins bercé de mysticisme mais également peuplé de créatures mécaniques. Chose assez étonnante, ce mélange de films fantastiques nippons et de robots anachroniques fonctionne plutôt bien, et on ne sera dès lors pas plus étonné que cela de contrôler non pas un vaisseau, mais bel et bien un personnage volant.

I BELIEVE I CAN FLY

En effet, à la manière des Gunbird (autre courte mais intéressante série de Psikyo), ce sont des avatars humains que l’on contrôle, ces derniers semblant capables de faire abstraction des lois de la physique les plus élémentaires, et notamment de la gravité. Ici, le joueur a la possibilité d’incarner six personnages parmi lesquels une accorte voleuse (qui deviendra le personnage emblématique de la série, son tour de poitrine y étant sans doute plus pour quelque chose que sa manière de jouer), un samouraï, un bonze ou encore une ninjette.

Pour le reste, Sengoku Blade vous ressemblera identique trait pour trait à Sengoku Ace… tout au moins si vous souffrez d’un grave torticolis vous obligeant à incliner la tête de quatre-vingt dix degrés ! En effet, si le premier opus était un shoot vertical, celui-ci se déroule bel et bien à l’horizontale, une rareté chez Psikyo.

L’aventure comporte sept niveaux, mais le parcours est, comme toujours avec la firme, bien plus long qu’il n’y paraît au premier abord. Pour commencer, l’avant-dernier stage est à choisir parmi deux différents, gardés par deux boss sans rapport l’un avec l’autre. Ensuite, une fois que vous aurez vaincu le boss final, la traditionnelle seconde boucle s’offre à vous, avec comme dans le premier Gunbird, un premier niveau inédit qui remplace l’un de ceux que vous aurez traversés durant votre premier passage. Cette deuxième tournée est optionnelle (la véritable fin intervient après la première boucle) et elle se montre bien entendu bien plus complexe que la première.

Et pourtant vos armes seront toujours les mêmes : un bouton de tir que l’on peut maintenir enfoncé pour réaliser une attaque spéciale, et un autre bouton servant à déclencher votre Smart Bomb. Pour le reste, les parchemins marqués d’un P augmentent votre puissance de feu et ceux marqués d’un B vous offrent une bombe supplémentaire. Les pièces, enfin, ne servent qu’à accroître votre score. Comme dit précédemment, chaque personnage dispose de son propre type de tir, et donc de sa propre manière de jouer.

LES SAMOURAÏS DE L’ÉTERNEL

Pour commencer, signalons que le jeu était vendu à l’origine avec un disque bonus rempli à craquer de fan arts permettant d’admirer Koyori (et les autres, mais surtout Koyori) sous toutes les coutures. Autant dire que ce sympathique ajout a dû jouer fortement en la faveur de ce shoot ‘em up.

Parce qu’en dehors de cela, Sengoku Blade ne se distingue pas énormément des autres jeux Psikyo. Cependant, nul besoin de faire dans l’original lorsqu’on est réussi, et ce titre l’est assurément. Les graphismes, par exemple, sont plutôt séduisants. La 2D est fine, les couleurs chatoyantes et cette ambiance de Japon médiéval réinventé, décalé, rétro-futuriste également, surprend par sa cohésion.

Les animations sont également d’une grande fluidité, et les effets visuels, s’ils n’impressionnent pas plus que cela, sont très corrects. Entre autres, l’effet de zoom lors du déclenchement des Smart Bombs permet de mieux profiter du détail des sprites, par ailleurs assez petits (une nécessité afin que le jeu reste parfaitement jouable). Enfin, la bande-son est elle aussi fort satisfaisante, sans forcément se montrer trop volumineuse.

Pour ce qui est du jeu en lui-même, pas de surprise. C’est du Psikyo cent pour cents pur jus, avec simplement une orientation à l’horizontale plutôt qu’à la verticale. Par contre la difficulté est également faite maison, et autant dire que c’est un gage de challenge. Sans même parler de l’épuisante seconde boucle, les ennemis sont précis dans leurs attaques. Loin des motifs géométriques des manics de l’époque, Sengoku Blade nous fait souffrir à l’ancienne, au cours d’une aventure longue et dépourvue de la moindre trace de pitié.

Moins farfelu que Gunbird, moins austère que Strikers 1945, plus attachant que Zero Gunner (pour moi en tout cas, pour qui la 2D reste plus attrayante que la 3D), Sengoku Blade représente la quintessence du travail de Psikyo. Si vous préférez les shmups verticaux, vous vous rabattrez plus volontiers sur le premier épisode, mais en dehors de cela il n’y a aucune raison que vous passiez à côté de celui-ci.

Sengoku Blade