Repens-toi, fan de Saturn !
Toi qui adore ta 32 bits, de quel droit oses-tu ne pas avoir d’autel shintô bondé de photos de Segata ?????
Flashback…
Nous sommes en 1997.
L’écrasante supériorité de la Playstation fait son office partout dans le monde, ce à cause d’un Sega trop peu réactif, et d’éditeurs concentrés sur la bête grise de Sony…
Néanmoins, au japon, Sega s’est trouvé une figure de proue, un personnage emblématique japonais qui appuiera la campagne de publicité Saturn, mais uniquement au japon, car la Saturn est d’ores et déjà morte ailleurs… Ainsi, Sega tente une dernière campagne, avec un héros emblématique : Hiroshi Fujioka.
Hiroshi Fujioka est un acteur culte, celui qui a joué le rôle de Kamen Rider, l’un des premiers sentaî japonais. Autant dire qu’il a autant de popularité au japon que le héros de Thierry la Fronde ici… (ou Bioman, pour les moins vieux).
Bourrés d’humour, à prendre au dernier degré, les spots japonais de Segata Sanshirô (nom de scène de Hiroshi Fujioka, Note de Pouyou : qui parodie le film japonais Sugata Sanshirô d’Akira Kurosawa) ont une approche particulière, en effet Segata FORCE les enfants à jouer à la Saturn… Parfois même contre coups et insistance ! Humour, second degré, attachement ont fait de Segata l’emblème de la Saturn au Japon…
De là à dire qu’il a sauvé la Saturn du naufrage et lui a donné ses titres de noblesse, il n’y a qu’un pas que je franchirai allègrement, tant cet acteur est reconnu au japon…
Tout cela devait bien se traduire par un jeu… Ce fut fait dès 1998 par Sega. Voilà donc la mascotte inopinée de Sega ayant son propre jeu… Imaginez-vous : c’est comme si on décidait que Pierre Richard ferait la promo de la PS3, et qu’il aurait droit à son propre jeu… Enorme capital sympathie donc, indispensable à l’essai de ce jeu.
Qu’en est-il donc ?
Shinkenyugi est à prendre au second degré.
Il n’exploite pas les capacités de la Saturn, il se contente de mettre en scène le héros de Sega sous forme de mini-jeux plus débiles les uns que les autres. Lorsqu’on allume la Saturn, on se trouve face à un jeu regroupant des tonnes de mini-jeux qui prônent le héros.
Animations ? Rares.
Digits ? Mauvais, à l’image d’un vieux Mortal Kombat.
Mais l’intérêt est ailleurs.
Passé ces menus obscurs japonais où on clique au petit bonheur pour trouver un jeu, on se retrouve face à des petits jeux frais, étonnants, qui ne sont pas si faciles à dompter.
Jugez plutôt :
Vous devrez lancer des cadeaux dans des cheminées en conduisant un traîneau piloté par Segata sous forme d’un shmup.
Reconnaître Segata parmi des dizaines de photos du héros grimé à l’aide d’un postiche.
Jouer à une sorte de Tetris qui empêchera Segata de se noyer dans des eaux.
Casser des briques, se sauver d’un immeuble en flammes…
Tout est prétexte ici à retrouver notre héros.
Evidemment, tous ceux dont le nom de Segata n’évoque rien n’y verront qu’un jeu amusant cinq minutes.
Mais l’intérêt est ailleurs… retrouver la nostalgie du personnage qui a incarné la Saturn…
Graphismes : 4/10
Avec un regard autre, difficile de surnoter des graphs 2D à peine dignes d’une Master System…
Sons : 7/10
De nombreuses répliques de Segata parfaitement digitalisées, des invitations au jeu dynamiques… L’environnement sonore emballe, hélas seulement pendant les menus…
Durée de vie : 5/10
Malgré la quinzaine de mini-jeux disponibles, ceux-ci sont vite lassants, on ne recommence pas un mini-jeu de sitôt…
Bref, vous l’aurez compris, si ce jeu avait eu un parfait inconnu comme personnage principal, nul doute qu’il aurait fini dans l’oubli le plus total…
Mais Segata est là.
Et sa présence suffit à dire au fan de Saturn la nécessité de ce titre.
Soyons honnêtes : ôtez 3 points de ma note si vous n’aimez pas la Saturn, ce qui sera plus juste.
Plus que jamais, Segata Sanshirô…