Hexen est un jeu vidéo Saturn publié par GT Interactiveen 1997 .

  • 1997
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Hexen

2/5 — Presque bien par

Hexen…..

Si je n’en avais eu qu’un backup sans livret, je n’aurais jamais su que ce jeu possédait une histoire, assez riche de surcroît, qui est en fait la base d’un univers dans lequel la quasi-totalité des jeux heroic fantasy de Raven Software puisent, et construisent une légende ma foi assez complète et suivie, riche en références et en bifurcations…

La célèbre série des Heretic sur PC est un pan total de l’histoire du monde d’Hexen. Pour faire on ne peut plus simple, Korax, un méchant, a pris le contrôle par la religion et l’assouvissement du monde où vous vous trouvez, celui de Cronos.

Vous pouvez choisir entre 3 personnages, un guerrier (le bourrin de service), le clerc (agile aussi bien aux armes qu’avec la magie) et le mage, faible mais maniant les sorts avec une redoutable efficacité.

Hexen est un FPS, ou Firt Person Shooter, jeu où l’on voit à travers les yeux du combattant pour errer dans un monde en 3 dimensions. Il est la conversion directe du même jeu sorti sur PC en 1993.

En effet, les consoles 32 bits offrant enfin le potentiel pour accueillir des portages PC, c’était une raison suffisante pour sortir quelques conversions à moindre coût pour les éditeurs… Il utilise l’archi-célèbre moteur 3D de Doom (également adapté sur Saturn, tiens tiens !).

Le jeu s’ouvre sur une vidéo, tout de même réussie pour l’époque, qui plante l’histoire et vous en apprend un peu plus sur Cronos… Le X sanglant de l’écran-titre ne laisse aucun doute : nous avons affaire là à un jeu brutal, sanglant et violent. De plus, un rapide coup d’oeil sur la jaquette nous apprend qu’il est interdit au moins de 18 ans chez nos amis teutons amateurs de bière et de choucroute, donc on n’est vraiment pas là pour cueillir des fleurs et caresser des moutons…

Après un chargement plutôt court, nous voilà devant la bête. Ou plutôt ce que son âge antédiluvien a bien voulu nous laisser… Dès les premières secondes, on est obligé de passer par les options pour augmenter la luminosité de l’écran tant on n’y voit strictement rien, le syndrome Tomb Raider 3 faisait déjà effet….. On parvient enfin à distinguer une masse d’arme que l’on contrôle, et des décors d’une pixellisation outrancière nous rappelant à tous nos pires moments de puberté. Le tout baigne dans une atmosphère extrêmement glauque. Arbres desséchés, éclairs, têtes de morts, représentations démoniaques et mystiques sur les décors, le ton est donné. Devant moi une espèce de fouine à 2 têtes avec le corps d’Arnold Schwarzenegger (en 1993, bien sûr !) « smurfe » vers moi (j’aime employer cette expression pour décrire l’animation en 2 temps des vieux jeux …). Très vite, je m’aperçois que la maniabilité est d’une imprécision effarante. A plusieurs pas des terminafouines, j’arrive à les toucher, il me suffit juste d’être tourné dans leur direction… Je veux feinter et éviter les dégâts en tournant autour. Une fois sur deux mon coup de masse manque sa cible, mais les terminafouines ne me ratent pas. Après ce petit carnage sympathique, je me rends dans une salle ornée de symboles ésotériques où après une autre bagarre je me fais littéralement exploser par des têtes de morts sur le mur… Suite à plusieurs essais infructueux, je m’aperçois que ces murs débloquent le passage qui me fera sortir de cet enfer, à condition de survivre…

Ma progression est d’une difficulté décourageante. Passages cachés, terminafouines par milliers, emplacements de clés qu’on croirait cachées par des psychopathes… C’est un jeu à la difficulté démentielle, et placer le curseur sur le niveau le plus bas ne changera que le degré de résistance des monstres. Lâchement, je l’avoue, et par souci de vous en apprendre plus, je saisis un code pour me balader dans d’autres niveaux, juste le temps de m’apercevoir que le nombre de monstres n’était rien par rapport aux autres niveaux.

Fait gênant également, d’énormes ralentissements surviennent lorsque trop de monstres vous attaquent. Le jeu en tombe parfois aux alentours de 20 FPS…

Un regret de plus, la musique est assez mauvaise. Une sorte de mix dance du début des 90’s couplé à des sons, des tournures qui sont censés faire peur. Les bruitages sont sous-échantillonnés, et peu ressemblant à ce qu’on attend. Le constat sera sévère : s’il fut une véritable killer app en 1993, il a beaucoup trop vieilli pour susciter un quelconque intérêt. Hideux, injouable, et d’une difficulté à s’arracher les cheveux, il ne reste aucun point positif à cette antiquité vidéoludique.

La seule chose qui pourrait susciter la motivation est paradoxalement sa difficulté. En effet,les hardcore gamers, ceux qui sauront passer outre les graphismes et la maniabilité, trouveront là un challenge à la hauteur de leurs espérances les plus folles, et donc une durée de vie conséquente. Mais c’est hélas le seul point positif que j’ai pu trouver à ce soft… par dépit ?

GRAPHISMES : 3/10

Ultra pixellisés, sombres, basiques. La Saturn a prouvé qu’elle savait faire de bien plus belles choses.

ANIMATIONS : 2/10

Difficile de mieux noter, d’énormes ralentissements surviennent, les monstres disposent de 2 animations maximum… On est renvoyé à l’âge de pierre du FPS.

SONS : 4/10

Même le fabuleux processeur sonore de la Saturn ne parvient pas à rehausser une musique insipide et des bruitages sous-échantillonnés qui ne ressemblent absolument pas à ce que l’on voit sur l’écran.

JOUABILITE : 4/10

Complètement à l’ouest, on parvient parfois à toucher ses ennemis, et d’autres fois pas du tout, pourtant dans des situations identiques ! J’ai même réussi l’exploit de tuer des monstres à plusieurs mètres d’eux à travers une grille avec mes poings ! Le hasard est de mise, impossible d’essayer la moindre tactique.

DUREE DE VIE : 8/10

A coup sûr Hexen est un jeu qui vous tiendra longtemps en haleine à cause de ses niveaux torturés et de son incommensurable difficulté…

Hexen