Gex est un jeu vidéo Saturn publié par Crystal Dynamicsen 1996 .

  • 1996
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Gex

4/5 — Exceptionnel ! par

Quelqu’un se souvient de la 3DO ? Bien sûr, nous sommes sur un site de retrogaming et les vieilles bécanes n’ont plus de secrets pour vous. Mais au vu de la carrière fulgurante qu’a connue celle-ci, laissez-moi simplement vous rappeler deux chiffres : la 3DO, c’est à peine plus de quatre ans d’exploitation, et un total de deux cent trente-huit jeux. Un catalogue restreint, duquel ne se détache qu’une poignée de titres méritant vraiment le détour. Parmi eux, Gex, mascotte officieuse qui, au vu de la piètre envergure de son support, va rapidement aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

GEXTRAORDINAIRE

Le père de Gex était un héros. Premier lézard envoyé dans l’espace, il a malheureusement trouvé la mort dans l’accident de la fusée qui le conduisait sur la Planète X. Gex ne s’en est pas remis, et il noie son chagrin en regardant la télévision, comme un zombie. Sa mère a tout fait pour l’en détacher, quitte à déménager, mais Gex a préféré fuguer, passant un certain temps dans les rues. Il a amassé suffisamment d’argent pour s’acheter le plus gros téléviseur de tous les temps, et compte se remettre à son incoercible passe-temps. Hélas, alors qu’il se prélasse devant la mire, voila-t-y pas qu’une main jaillit de l’écran et le capture : son ravisseur n’est autre que Rez, le tyran de la dimension médiumnique. Maintenant, il va falloir trouver une issue.

GEXPERIMENTAL

Gex est un jeu de plate-forme qui, de manière étonnante pour un titre de l’époque (époque où la 3D est reine), se déroule exclusivement de profil, en deux dimensions. Votre aventure s’étale le long de cinq mondes, comprenant chacun plusieurs niveaux et tous gardés par un boss. Sous certaines conditions, il est également possible de déverrouiller un sixième monde, pour un total de vingt-huit stages, boss compris. Basiquement, il vous faut trouver la télécommande planquée dans le niveau en cours pour débloquer le suivant. Aussi, si les stages sont affichés sur une belle carte à la Mario, le chemin est en vérité des plus linéaires.

En terme de gameplay, Gex se distingue légèrement de la masse des HSJP (Héros Syndiqués du Jeu de Plate-forme), par le fait que c’est un lézard, et même plus précisément un gecko. Dans la vraie vie réelle qu’on peut pas y faire n’importe quoi parce que c’est la vraie vie réelle, la bestiole est pourvue d’une longue queue (comprendre : d’un long appendice caudal), d’une langue extensible (toujours aucun sous-entendu sexuel) et de ventouses aux pattes pour pouvoir s’accrocher à peu près à n’importe quoi. Dans le jeu, Gex exploite ces avantages de manière certes exagérée mais presque crédible, finalement. Il peut ainsi sauter - y compris faire des sauts-ressorts pour blesser ses ennemis - projeter sa langue, donner des coups de queue (comprendre : d’appendice caudal) qui font bien mal parce qu’il l’a bien dure, la queue (comprendre : l’appendice caudal), et s’accrocher aux murs comme au plafond.

En cours de jeu, il devra récupérer les télécommandes qui lui permettront d’ouvrir les niveaux suivants, mais également ouvrir les zones bonus des niveaux pour obtenir des morceaux d’une zapette spéciale, qui une fois reconstituée, ouvre les portes du dernier monde secret. Il trouvera également des VHS (on était pas encore passé au DVD à l’époque) qui lui permettront d’obtenir un mot de passe pour sauvegarder sa progression, des insectes qui restaurent son pourcentage de santé et différents « pouvoirs », si l’on peut dire : il pourra ainsi cracher du feu ou de la glace, se déplacer à une vitesse folle, etc.

GEXCITANT

Si Gex ne suit pas la mode qui consiste à habiller de gros polygones ignobles toutes les séries de jeux de plates-formes, il n’en démontre pas moins la puissance de son support. Les graphismes fourmillent de détails et de couleurs, l’animation est d’une fluidité inatteignable sur la précédente génération de consoles et la partie sonore, qualité CD oblige, nous en met plein les esgourdes.

Bref, Gex est peut-être un jeu de plate-forme sur 32 bits, mais il reste roots au plus profond de son âme, jusque dans son système de sauvegarde par mots de passe qui fait un peu tâche à l’heure des cartes mémoire. C’est qu’en fait, Gex est un hommage au jeu de plate-forme à l’ancienne (ou plutôt une parodie, parce que l’univers est bien barré quand même), en témoigne son level-design intelligent, plein de passages secrets et de zones bonus, et sa jouabilité parfaitement équilibrée.

Le lézard télévore se manie au doigt et à l’œil, mais ce n’est pas pour autant une promenade de santé qui vous attend. Au contraire, la difficulté n’est pas piquée des hannetons, notamment si vous cherchez à compléter l’aventure à cent pour cent. Ceci compense une durée de vie un peu en deçà de ce que l’on peut attendre d’un titre de ce genre, mais qui permet du coup d’y revenir plus souvent.

En un mot comme en cent, Gex est l’un des tout meilleurs représentants de sa famille (celle des jeux de plate-forme en 2D, j’entends), et ce quel que soit le support choisi puisque, qu’il s’agisse de la 3DO, de la Saturn ou de la Playstation, ils sont rares, les bons jeux old school à avoir fait leur trou sur les machines 32 bits.

Gex