Gekirindan est un jeu vidéo Saturn publié par Virginen 1997 .

  • 1997
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Gekirindan

4/5 — Exceptionnel ! par

Parfois accompagné de son sous-titre explicite Time Travel Shooting, Gekirindan est un des nombreux shoot ‘em up à ambiance qu’a proposé Taito au cours de sa longue carrière, et en particulier tout au long des années 90. Avec de faux airs de Musha Aleste et d’autres shoots de Toaplan, Gekirindan préfère faire honneur à la vieille école qu’aux manic qui fleurissent à l’époque. Un choix qui n’est pas sans décontenancer les joueurs.

SOLDE DE TOUS COMPTES

En l’an de grâce 3195, les savants terriens sont parvenus à créer une machine à remonter le temps qui, comme toute avancée scientifique notable, va être utilisée à mauvais escient. En l’occurrence, une entité robotique connue sous le nom de Huge-Boss vole la machine et s’en sert, comme il se doit, pour réécrire près de trente-trois siècles d’Histoire (visiblement, ce qu’il y avait avant l’an zéro, elle s’en fout). Seule une poignée de pilotes venus de différentes époques peuvent peut-être l’arrêter…

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Gekirindan est un shoot ‘em up vertical qui a le bon goût de nous faire voyager à travers les époques, thème ô combien fédérateur pour les amateurs de science-fiction. Ainsi, en partance du quatrième millénaire, nous allons revenir en pleine seconde guerre mondiale. Mais une guerre légèrement remaniée, où les nazis disposent de jets surpuissants et de zeppelins transformables. Suite à quoi notre prochain saut temporel nous conduira à la toute fin du XXe siècle, là encore face à des avions de chasse et autres navires de guerre qui n’ont plus rien à envier aux vaisseaux spatiaux de nos amis d’outre-espace. Les trois derniers niveaux sont situés dans des futurs de plus en plus lointains et désenchantés, ce qui nous fait regretter quelques hypothétiques anachronismes qui auraient pu avoir de la gueule : des vaisseaux de pierre préhistoriques, une Renaissance où Da Vinci aurait construit tout un tas de machines de guerre, des combats aériens en plein Moyen-Age… Quitte à partir dans un délire, autant aller jusqu’au bout, non ?

Enfin bref, l’aventure se compose donc de cinq niveaux d’une longueur fort correcte, qui se terminent tous par le combat contre un boss gigantesque, quand ils n’en comprennent pas un autre à la moitié du parcours. En dehors de ces mastodontes, une armada d’ennemis s’abattra sans cesse sur votre frêle esquif depuis les airs comme depuis le sol. Ce qui ne change rien pour vous puisque vos tirs sont capables d’abattre n’importe quelle opposition, à n’importe quelle altitude.

Et en parlant de tirs, le choix de votre pilote a une importance capitale puisqu’il sous-tend la manière même de jouer. En effet, chaque pilote dispose de son propre vaisseau, avec ses propres caractéristiques. Le héros est un jeune androgyne du XXXIIe siècle dont le vaisseau spatial offre une grande puissance de feu mais dont les tirs sont concentrés. À l’inverse, les tirs du vaisseau du rockeur des années 50 couvrent une grande partie de l’écran mais sont plus faiblards, alors que l’hélicoptère de la Madame Ingalls du début du XXe siècle offre un bon compromis. Le deuxième joueur aura droit aux mêmes types de vaisseaux, mais avec trois nouveaux pilotes : un mec super sérieux et austère qu’il ne doit pas faire bon ennuyer, une séduisante mécanicienne du futur et un duo d’elfes joyeux et niais.

Le système de jeu est quant à lui on ne peut plus simple. Vous disposez de deux boutons, l’un dédié au tir de base et l’autre aux rares Smart Bombs, qui nettoient une très grande portion de l’écran mais sont comme toujours en quantité très limitée. Vous pourrez néanmoins en obtenir de nouvelles en récoltant l’option adéquate, alors qu’une autre capsule permet d’augmenter la puissance du tir de base. Il sera également possible de récupérer des tirs autoguidés, ou encore des modules qui accompagnent votre vaisseau et tirent en même temps que lui.

UN TRAIN-TRAIN D’ENFER

La grande force de ce Gekirindan, c’est bien entendu le fait qu’il propose des voyages dans le temps. Sans bien entendu posséder quelque caractère historique que ce soit, il se permet des facéties steampunk dans les premiers niveaux avant de retomber dans un grand classicisme. Il offre en outre une demi-douzaine de personnages bien clichés mais qui ont un certain charme.

Ceci probablement grâce au design manga qui rappelle un peu Cow-Boy Bebop par certains côtés, et qui baigne tout le jeu dans une sorte de réalité virtuelle ma foi fort réussie. Les graphismes sont fins, les proportions volontairement exagérées, les couleurs chatoyantes à l’excès. Le tout se met en mouvement de manière très fluide, quel que soit le nombre (souvent élevé) de tirs et de sprites qui parsèment l’écran. Et que dire de la bande-son, si ce n’est qu’elle donne envie de tout péter ?! Pour les amateurs, elle est signée Zuntata, le célèbre groupe maison qui avait réalisé entre autres les parties sonores des Darius ou de Rayforce.

Pour le reste, le connaisseur est en terrain conquis. Gekirindan ne surprend guère, si ce n’est par le faux rythme qu’il instaure parfois, alternant passages à vide et déluge de feu. Le joueur oscille donc entre léthargie et épilepsie, mais dans l’ensemble il passera un bon moment devant un shoot court et sans fantaisie, mais très correctement réalisé.

Concernant le portage, on notera une légère diminution de la vitesse de jeu, sans qu’elle ne devienne problématique, et surtout un compromis visuel bien vu. Plutôt que de proposer un plein écran qui aurait perturbé l’habitué de l’arcade, ou un mode tate qui aurait manqué de clarté sur l’écran de la chambre du fond, Taito a tenté une vue intermédiaire, avec deux grosses bandes noires, mais un peu plus large que le vertical standard.

Gekirindan