Garou Densetsu 3 : Road to the Final Victory est un jeu vidéo Saturn publié par SNKen 1996 .

  • 1996
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Garou Densetsu 3 : Road to the Final Victory

3/5 — Très bien par

Précisons que sur Saturn le jeu ne se nomme que Garou Densetsu, puisqu’il n’a pas vu le jour en occident. Point de furie fatale, donc.

Autant le shoot ‘em up a vu s’affronter des tonnes de concurrents au cours des années, autant en ce qui concerne le beat ‘em up 2D, les jeux sont faits depuis belle lurette. Il y a deux écoles (et quelques challengers, mais de moindre importance) : Capcom et SNK. Les deux se tirent la bourre depuis des années, et alors que les Fatal Fury ont déjà donné naissance à un spin-off du nom de King of Fighters, la série poursuit tout de même son bonhomme de chemin avec un troisième épisode qui s’annonce copieux. Miam, j’ai faim !

C’EST LA LUTTE FINALE…

La série prend toujours pour cadre la mégalopole fictive de South Town, désormais débarrassée du chef de la pègre Geese Howard. Du moins c’est ce que croyaient les frères Bogart et leur compère Joe Higashi, jusqu’à ce que le vilain refasse surface. Déchu, il n’en est pas moins toujours vivant. Et la ville est de toute façon tombée de Charybde en Scylla, puisque le parrain des yakuzas, un certain Yamakazi, vient de débarquer accompagné de ses deux sbires.

LE MÊME EN MIEUX ?

Fatal Fury 3 : Road to the Final Victory est un beat ‘em up en 2D qui, comme ses ancêtres, aime nous faire le coup de la fausse 3D qui bute. Mais de cela, nous reparlerons d’ici quelques lignes, puisqu’il est grand temps maintenant d’aborder le fameux Who’s who.

Aux côtés des vieux de la vieille, à savoir les trois héros et Geese (directement jouable), on retrouve Mai Shiranui, apparue un peu plus tard, et tout un tas de nouveaux venus. Sokaku Mochizuki est un vieux bonze avec tout l’attirail du bonze, à savoir la canne de Madame Michu, les tongs en peau de rhinocéros et le chapeau qui fait wok. Blue Mary est une fliquette, et la remplaçante officielle de Mai en matière de BOING-BOING mammaire, cette dernière ayant hélas perdu quelques bonnets lors de cette troisième itération. Bob Wilson est le mec cool de la bande, un danseur de capoeira. Hon-Fu est flic lui aussi, et expert en nunchakus. Et Franco Bash est un gros catcheur italien. Les amateurs les plus avertis auront sans doute reconnu dans cette description sommaire des clones de Raiden (aïe, v’là la référence !), Cammy, Dee Jay, Fei Long et du Hagar de Final Fight.

Bref, qu’importe le flacon pourvu que la cruche n’aille pas à l’eau avant les bœufs. Quoi qu’il en soit Fatal Fury 3 reprend le système de jeu, ou peu s’en faut, de ses aînés. Vous disposez donc, en plus du stick ou de la croix pour vous mouvoir en tous sens, de deux boutons pour les coups de poing (faibles et forts) et deux pour les coups de pied. Et comme dans tout beat ‘em up qui se respecte, une savante combinaison de directions et de pressions sur les boutons vous permettra de réaliser diverses attaques, projections, des coups spéciaux ou encore des enchaînements.

Appuyer sur deux boutons en même temps vous permettra également de changer de plan, soit vers le fond de l’écran, soit vers l’avant-plan selon les boutons. En effet, si Fatal Fury 3 se joue principalement sur le plan du milieu, il est possible d’en changer pour esquiver une attaque adverse et/ou pour contre-attaquer. De manière assez amusante, si vous battez un adversaire avec une attaque venue d’un autre plan, vous le ferez soit tomber vers le fond de l’écran, soit vous le projetterez au premier plan, avec un énorme zoom qui rappellera de bons souvenirs aux joueurs de Turtles in Time sur Super NES.

En plus de cette augmentation du nombre de plans (puisqu’auparavant il n’y avait que le plan principal et l’arrière-plan), Fatal Fury 3 introduit plusieurs petits systèmes sympa comme la garde en l’air, et les Combination Arts. Ces derniers sont des combos spéciaux qui permettent d’en annuler d’autres. N’y ayant pas tout saisi, je ne développerai pas plus, mais soyez sûrs que je suis de tout cœur avec eux.

Enfin, abordons le cas des coups spéciaux. En plus des coups spéciaux… on va dire de base, chaque personnage dispose d’un Super Special (qui jusqu’alors s’appelait Desperate Attack) qui ne peut être déclenché que si la jauge de vie est au bord de la rupture. Jusque là, rien de neuf. Mais Fatal Fury 3 introduit également la notion de Capacité Cachée. Dans la pratique, une fois sur 1024, vous avez une chance que votre Super Special soit encore plus ravageur que le Super Special de monsieur tout le monde qui, déjà, déboîtait quelques gencives.

LA ROUTE EST LONGUE ET LA PENTE EST RAIDE

Le premier Fatal Fury garde un certain succès d’estime, en tant que patriarche. Mais en ce qui concerne les versions suivantes, il a fallu attendre à chaque fois le « patch correctif » pour vraiment en profiter : Fatal Fury Special était la version plus mieux bien de Fatal Fury 2 par exemple. Il en va de même pour ce troisième opus, qui ne deviendra véritablement génial qu’avec son correctif, le fameux Real Bout.

En l’état il est tout de même sympathique, mais perfectible. Déjà il faudra vous faire à la nouvelle orientation graphique (et aux petits seins de Mai…), encore plus orientée manga que précédemment. Malgré tout, d’un point de vue purement technique, ça pète la classe. La 2D est fine, les couleurs vives, les effets visuels nombreux et impressionnants. Quant à la bande-son, je l’ai trouvée plus punchy que celle des précédents volets.

À jouer, seul l’ajout d’un troisième plan (et des manips un peu plus complexes pour en changer) est un minimum bouleversant, les autres nouveautés n’étant qu’anecdotiques. Un petit temps d’adaptation sera nécessaire, mais l’amateur de la saga s’y retrouvera vite. Par contre, dix personnages de base, c’est peu. Disons qu’on en fait assez vite le tour.

Ça a l’air bel et bon, jusque là, hein ? Je me dois donc de vous filer un bon gros jet d’eau glacée, histoire de calmer vos ardeurs. Car cette conversion Saturn est proche de la catastrophe. D’abord, du fait des limitations techniques de la machine (une mémoire bien inférieure à la Neo-Geo), la vitesse d’animation est d’une lenteur insupportable ; la comparaison avec la version arcade lui fait vraiment du tort. Mais pire encore, les temps de chargement sont nombreux et longs eux aussi. Bref en un mot comme en cent, si vous découvrez ce jeu sur ce support, vous le trouverez franchement sympathique ; mais si vous avez usé vos pouces sur la borne originelle, vous serez forcément déçus.

Garou Densetsu 3 : Road to the Final Victory