Galaxy Fight : Universal Warriors est un jeu vidéo Saturn publié par Sunsoften 1995 .

  • 1995
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Galaxy Fight : Universal Warriors

1.5/5 — Bof… par

Avec un titre pareil, on aurait pu s’attendre à un shoot ‘em up. En lieu de quoi c’est à un beat ‘em up que nous convie Sunsoft. Un beat ‘em up sur la console qui a fait roi ce genre de jeu ? La prise de risques est minime, mais il est difficile de se démarquer du lot lorsqu’on a en face de soi des King of Fighters, des Fatal Fury ou encore des Samurai Spirits. C’est sans doute pourquoi Galaxy Fight n’a pas convaincu sur Neo-Geo. Alors il était temps qu’il vienne faire un tour sur une autre console, au nom prédestiné.

JÉSUS, REVIENS PARMI LES TIENS

Il est question de nombreuses légendes, sur de nombreuses planètes de notre galaxie, qui toutes évoquent la résurgence d’une entité divine connue sous le nom de Felden. Sans ce Dieu, tout n’est que ténèbres. Il n’est ni bon, ni mauvais : il est simplement omnipotent. Et puisqu’il doit ressurgir tous les mille ans, et que justement le millénaire touche à son terme, de nombreux fervents sont venus l’accueillir comme il se doit. Avec les poings.

A LONG TIME AGO, IN A GALAXY FAR FAR AWAY…

Galaxy Fight : Universal Warriors est un beat ‘em up en deux dimensions qui prend pour cadre un univers typé space-opera. Un contexte qui lui donne une légère originalité vis-à-vis de ses concurrents, quand bien même cela ressemble plus à un patchwork d’idées qu’à quelque chose de construit. Ainsi on trouve aussi bien une planète aquatique peuplée d’hommes-lézards qu’une autre, forestière, abritant des sortes d’ewoks. Ou bien encore une planète surpeuplée constituée de mégalopoles façon New York, une d’orientation japonaise (qui permet de mettre en scène l’indécrottable ninja de service), une station orbitale et tout un tas d’autres clichés qui n’ont pas beaucoup de sens.

De base le jeu propose huit combattants, auxquels s’ajoutent deux boss, un boss caché et un personnage bonus (qui s’appelle Bonus, d’ailleurs). Humains, hommes-lézards, robots, il y a même une demoiselle avec de grandes oreilles pointues pour faire plaisir aux trekkies les plus acharnés. Sans oublier des combattants un peu plus loufoques, comme le Bonus suscité (qui réapparaîtra dans Waku Waku 7) qui est un punching-ball vivant, ou encore un lapin métamorphe.

Les combats se déroulent en deux rounds gagnants, chronométrés, durant lesquels vous devez vider la jauge de vie adverse avant qu’il ne vide la vôtre. Notez que Galaxy Fight ne propose aucun système utilisant des jauges d’énergie, à l’instar des jeux de son époque : c’est un jeu à l’ancienne, quoi. La seule originalité du titre provient de ses décors complètement ouverts : il n’y a pas de bords, et si vous vous dirigez tout le temps vers la droite ou la gauche, l’écran défilera sans cesse, ne cherchant jamais à vous arrêter. Le jeu utilise également un système de zooms et de contre-zooms selon l’éloignement entre les combattants.

Vous disposez d’une palette de quatre boutons, comme c’est souvent le cas sur les jeux en provenance de la Neo-Geo. Seulement ici, ils sont définis de manière assez surprenante, puisque trois d’entre eux sont dévolus aux coups (faibles, moyens et forts) alors que le dernier permet de se protéger des attaques adverses. Vous pouvez réaliser des chopes (avant plus coup) au sol ou dans les airs, des dash (deux fois avant ou arrière) et bien entendu, toute une gamme d’enchaînements et d’attaques spéciales suivant des manipulations plus ou moins complexes.

POURQUOI EST-IL AUSSI MÉCHANT ?

À moins d’être un amoureux inconditionnel de Sunsoft ou un collectionneur compulsif de jeux Saturn, Galaxy Fight ne mérite que tout juste un bref regard en coin dans la vitrine du bouclard qui a osé l’y mettre. Même son principal point fort, son univers, n’a rien de très cohérent. Kitch, intégré à la mords-moi-le-zob, le background du jeu est loin des références cinématographiques auxquelles il se mesure.

Visuellement, ce n’est pas non plus très joyeux. Les personnages manquent de finition, sans même parler de leur absence de charisme, et les décors sont tous plus vides les uns que les autres. Les animations sont saccadées, les temps de chargement sont nombreux, et tant qu’à tirer sur le pianiste, la bande-son, pour réarrangée qu’elle soit, ne nous emporte toujours pas vers des sommets de lyrisme.

Ajoutons des contrôles mal pensés, un roster terriblement pauvre pour un jeu de 1995, un système de jeu plus décrépi qu’Annie Cordy et une difficulté abusivement élevée (l’adversaire prend un malin plaisir à contrer toutes vos attaques), et nous tenons là le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière de jeux de baston.

C’est marrant, parce qu’au final aucun des beat ‘em up que j’ai pu essayer et qui se déroulaient dans l’espace ne m’a convaincu (j’ai encore de très vagues souvenirs d’un certain Cosmic Carnage sur 32X). Peut-être que les deux genres ne s’accordent pas entre eux. Peut-être aussi que leurs créateurs n’ont pas pensé à les développer correctement. Non, puis ça fout les boules aussi, de se faire latter les amygdales par un lapin blanc.

Galaxy Fight : Universal Warriors