Deep Fear est un jeu vidéo Saturn publié par Segaen 1998 .

  • 1998
  • Action

Test du jeu vidéo Deep Fear

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Deep Fear était la réponse de Sega au Resident Evil de Capcom. Sega, ne voulant pas laisser ses joueurs sur le carreau, sortit donc ce titre, un jeu dans la même veine que le survival-horror de Capcom mais exclusif à la Saturn (Resident Evil sortira bien après la version PS1 sur Saturn).

Le cours d’histoire passé, entrons dans les détails…

Venons donc à l’histoire : un objet non identifié, mais qui s’apparente à une capsule spatiale, s’écrase au fin fond de l’océan Pacifique. Immédiatement, le sous-marin nucléaire Sea Fox est dépêché sur les lieux pour remonter le mystérieux objet et le ramener à la base sous-marine, appelée Big Table. Alors que l’acheminement semble se passer sans encombre, très vite tout se dérègle : Big Table perd le contact radio avec le Sea Fox, celui-ci voit ses amarres se briser et le sous-marin s’échoue dans les profondeurs abyssales. Pour couronner le tout, une torpille vient d’être mystérieusement lancée, touchant la centrale d’oxygène de Big Table. Et cerise sur le gâteau, les missiles nucléaires sont prêts à être lancés à tout moment, leurs écoutilles étant ouvertes.

Et c’est à vous, John Mayor, ex-membre des forces spéciales recyclé en secouriste de la base, qu’incombe la lourde tâche d’enquêter sur les lieux, pour comprendre ce qui s’y passe. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises.

La réalisation du jeu reprend le même système graphique établi par le titre de Capcom, à savoir des décors figés (souvent des angles) en 2D, et des personnages en 3D. Le jeu comporte 2 CD qui vont vous donner du fil à retordre ! La vidéo d’intro est longue et très bien faite, de même que toutes les vidéos dans le jeu. D’ailleurs, contrairement à Resident Evil, quasi-toutes les vidéos de Deep Fear sont en images de synthèse et non en 3D temps réel, ce que je préfère 1000 fois pour ma part.

Vous pourrez, au cours du jeu, récupérer différentes armes, grenades (classiques, aveuglantes ou à oxygène) et d’autres objets ! Le système d’inventaire diffère un peu de RE, à savoir que vous ne pourrez porter que 2 armes à la fois ; vous devrez aller à l’armurerie pour changer, et recharger.

Autre grande différence par rapport à RE, et qui est assez appréciable, c’est la possibilité de pouvoir tirer tout en bougeant. Et là ça change carrément tout !! Fini de tirer, de rengainer son arme, de reculer, puis de retirer ; ici, il s’agit de flinguer à tout-va tout en reculant à tâtons (les ennemis sont plus rapides que les zombies, aussi).

Ha oui, les monstres ; et bien ce sont les membres de la base, mais aussi les animaux (chiens, singes, et même une vache !!!).

Je tiens à noter une excellente idée des développeurs, compliquant grandement le jeu : les pièces contiennent une certaine quantité d’oxygène qui vous est indiquée quand vous entrez ; certaines pièces disposent de modules pour remettre le niveau d’oxygène à la normale (ils servent également à sauvegarder et à ré-oxygéner votre masque), tandis que d’autres non ! Ce sera alors à vous d’utiliser des grenades à oxygène pour rentre l’atmosphère respirable ! De même que, grande nouveauté, il vous arrivera de mener des combats sous l’eau ! Comme j’en ai vaguement parlé, les modules d’oxygène servent aussi de points de sauvegarde, ce qui veut dire que vous ne pouvez pas sauvegarder quand vous le voulez ! (Un peu comme le système des machines à écrire de Resident Evil.)

Et l’ambiance dans tout ça ? Superbe ! Je la trouve même plus terrifiante que dans Resident Evil. Les ennemis vous bondiront dessus ou resteront immobiles au plafond pour vous tomber dessus au bon moment ! Quant aux musiques… sublimes !

Mais tout bon jeu a aussi ses revers, et ce jeu a trop voulu rester dans la lignée de Resident Evil (pour plaire au public), et a donc réduit l’impact de son originalité. J’en veux pour preuve les différents types d’ennemis ; dans RE, c’est les zombies et ici, on retrouve les mêmes débiles boiteux. Idem pour les hunters qui retrouvent ici leurs jumeaux (à croire que les mecs de Umbrella venaient eux aussi de l’espace). De plus, je mets un gros blâme à un boss que j’ai trouvé particulièrement RISIBLE : c’est un énorme rat mutant ; il fait beaucoup de bruit mais ne vous touche presque pas (on se demande qui a peur de qui, là…).

Dans survival-horror, il y a le mot ‘survival’ (la survie) ; or pourquoi proposer à volonté des kits de secours et des balles ? Une fois que vous avez trouvé une armoire à pharmacie ou une armurerie, rien ne vous empêche de vous charger au maximum de ce dont vous avez besoin. C’est dommage, car on ne se sent plus trop oppressé, et ça casse l’ambiance…

Autre gros bémol : le jeu est tout en anglais ; donc l’anglophobe risque de ne pas en profiter à fond, ni de tout comprendre…

Graphismes : 94%

Il faudrait que l’on m’explique ; la Saturn est réputée pour ne pas être une bête de la 3D, mais certains jeux (les visages animés de Shenmue beta, ou dans Die Hard Arcade) sont mieux faits que des titres PS1. Les mains sont à 5 doigts et bougent pendant les cinématiques !! Dommage que la 2D soit statique sur les surfaces d’eau alors qu’on entend clairement l’eau clapoter.

Jouabilité : 88%

Les commandes sont comme dans Resident Evil : haut et bas pour avancer/reculer et gauche-droite pour tourner. Le fait de se déplacer en tirant apporte un plus évident.

Bande son : 86%

Les musiques sont assez discrètes dans l’ensemble, et n’apparaîtront que durant certains combats ou les comptes à rebours. Les gouttes d’eau qui suintent dans la base, les râles des monstres… tout est fait pour vous filer la trouille.

Intérêt : 98%

C’est bien simple, sur Saturn vous n’avez qu’Alone in the Dark, qui a lancé le genre, et Resident Evil qui l’a popularisé.

Deep Fear est donc un mets de choix pour votre Saturn.

Note globale : 96%

Un jeu que je mets au-dessus de Resident Evil et qui risque d’en étonner plus d’un ! Une ambiance superbe accompagnée de graphismes somptueux, tout fait de ce jeu un hit ! Il est assez facile à se procurer en version japonaise ; de plus il n’est pas très cher. Par contre vous risquez d’avoir du mal à le finir… La version européenne est quant à elle beaucoup plus rare, il faudra donc y mettre le prix…

Deep Fear