Bête surpuissante en terme de 2D, mais malheureusement très difficile à programmer en 3D, la Saturn n’a pas eu le succès qu’elle aurait mérité, la faute principalement à de nombreuses erreurs marketing de SEGA et un non-soutien incompréhensible du géant nippon envers sa console. Quel dommage ! Si les premiers jeux 3D n’étaient pas franchement folichons comparés à ceux sur PlayStation, les derniers étaient quant à eux d’une qualité telle qu’ils égalaient, voire surclassaient, les plus beaux titres de la rivale. Parmi ces jeux, l’incontournable Burning Rangers, sans conteste le meilleur jeu d’action de la bécane. Préparez vos casques et vos lances à incendie, il est l’heure de « Sauver ou Périr »…
Pin, Pon… Pin, Pon…
Eh oui, Burning Rangers est un jeu d’action dans lequel vous allez vivre les aventures de pompiers du futur. Outre une idée diablement originale, c’est surtout sa réalisation et son gameplay en béton qui font de ce titre une véritable bombe ! Vous aurez le choix, au commencement du jeu, entre 2 personnages, un homme (Shou Amabane) et une femme (Tillis), les 3 autres membres de votre escouade n’étant là que pour vous apporter conseils et indications. Dans les 2 cas, votre pompier se révèlera d’une docilité déconcertante dans ses déplacements, jouissant d’un saut et d’un double-saut (boutons A ou C) assistés par un jet pack qui vous permettra de faire des bonds d’une dizaine de mètres de haut. Un jet pack qui se révèlera également très utile lorsqu’il faudra esquiver une explosion proche de vous : une simple pression vers l’arrière et votre personnage effectuera un salto arrière afin de vite s’éloigner de la zone de danger. Rassurez-vous, lorsqu’une explosion se prépare vous serez averti par un bruit bien particulier, mais le feu pouvant venir de partout et à tout instant, il faudra donc rester très vigilant et très prudent. Le réacteur dorsal peut également servir à se déplacer rapidement dans toutes les directions ; en appuyant simultanément sur la touche de saut et la direction voulue, le personnage effectuera ainsi une brève accélération. Les touches L et R vous permettent de faire pivoter la caméra à 90° afin de rapidement voir ce qu’il se passe sur les côtés, le bouton Y servant quant à lui à la caméra libre (en vue à la première personne), vous permettant de regarder dans toutes les directions à l’aide du pad directionnel. Les boutons X et Z servent à appeler votre QG afin d’obtenir des informations sur vos objectifs, et enfin, le bouton B est le bouton d’action, servant à utiliser votre blaster ou activer les interrupteurs.
Un équipement moderne
Oubliez la grosse combinaison avec bouteille d’oxygène et autres équipements, oubliez les gros camions-citernes, oubliez les lances à incendie ; dans Burning Rangers, place au moderne, place surtout à la science-fiction. Eh oui, le jeu n’est pas réaliste, et ce côté arcade lui donne une action intense et haletante. Comme déjà cité dans le paragraphe précédent, vous disposez d’un jet pack fort utile qui vous sauvera la mise plus d’une fois. Mais ce n’est pas tout : votre énergie est représentée par un système de bouclier, qui nécessitera de récolter des cristaux disséminés un peu partout dans les niveaux afin de le régénérer. Ne négligez surtout pas ces cristaux, ils sont d’une importance capitale ! En effet, s’ils vous permettront de survivre aux différentes agressions que pourra subir votre personnage, ils vous serviront surtout à téléporter les civils hors de la fournaise des niveaux. Car oui, de nombreuses victimes sont bloquées ici et là, et celles-ci vous demanderont un nombre bien précis de cristaux afin de les sortir du pétrin. Attention aux flammes, car elles vous feront perdre très rapidement vos précieux cristaux, mais en contrepartie, un autre moyen d’en récupérer sera d’éteindre les différents foyers que vous rencontrerez sur votre chemin. Flammes que vous éteindrez désormais à l’aide de votre blaster ! Celui-ci tirant des petites salves autoguidées, vous n’aurez même pas besoin de viser pour étouffer et éteindre les zones incendiées. Vous aurez également la possibilité de charger votre « arme », afin d’éteindre un feu en un seul coup, mais attention : de cette manière, vous ne récolterez aucun cristal ! À n’utiliser donc qu’en cas d’extrême nécessité. Et justement cette attaque sera indispensable pour détruire les boss, seuls ennemis en présence, ou éteindre les flammes spéciales, qui se caractérisent par une couleur différente des flammes traditionnelles.
Une réalisation impeccable
La Saturn est connue et réputée pour la qualité de ses jeux 2D, mais on ne peut malheureusement pas en dire autant de ses titres 3D. Pourtant, elle gagnerait à être un petit peu plus reconnue dans ce domaine-là, car elle accueille quelques jeux d’exception, dont fait bien évidemment partie Burning Rangers. Que dire si ce n’est que les petits gars de la Sonic Team, pour leur dernier jeu sur la bécane, ont réalisé un travail remarquable et de très grande qualité. Graphiquement, on tient là le plus beau jeu de la machine. Les textures sont fines et détaillées, avec des couleurs chatoyantes et agréables à regarder. Les effets de lumière en mettent plein la vue, ceux de transparence sont d’une beauté rare que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans un titre Saturn. Il n’y a ni effet de flou, ni brouillard, ni espaces entre les polygones ; le mélange décors 3D avec flammes en 2D est du plus bel effet, et le tout s’anime parfaitement à l’écran, à un rythme endiablé, sans aucun ralentissement. La grande classe quoi.
Côté sonore, les voix digitalisées en anglais collent bien aux personnages et les bruitages sont réalistes et bien travaillés. Sachant se faire discrètes lorsqu’il le faut, les musiques accompagnent parfaitement les différentes actions à l’écran, même si elles ne marqueront pas vraiment les esprits (excepté celle de l’introduction qui est, elle, purement géniale).
Merci la Sonic Team !
Le jeu compte peu de missions, mais celles-ci sont variées et intenses ; ainsi il vous tiendra en haleine pour une bonne quinzaine d’heures, sans oublier le plaisir procuré par sa rejouabilité. Néanmoins, on aurait aimé un mode 2 joueurs en coopération, ce qui aurait boosté encore un peu plus la durée de vie d’un jeu accrocheur et d’une originalité qui se fait trop rare. La séquence vidéo d’introduction mérite à elle seule le coup d’œil. Burning Rangers est un chef-d’œuvre comme il en existe peu.