Akumajo Dracula X : Gekka no Yasoukyoku est un jeu vidéo Saturn publié par Konamien 1998 .

  • 1998
  • Aventure

Test du jeu vidéo Akumajo Dracula X : Gekka no Yasoukyoku

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Castlevania est une série phare de Konami qu’on ne présente plus, cumulant les succès depuis la première apparition de la série sur NES mais qui malheureusement, se retrouve aujourd’hui, en 2016 un peu sur le banc de touche. Cependant, comme vous allez le voir, Konami n’a pas forcément fait les choses à moitié au cours de la croisade contre Dracula et nous avoir gratifié d’un somptueux opus PC-Engine à la fois original et de toute beauté, sa suite, connue chez nous sous le nom de « Symphony of the Night » sur Playstation est considérée à ce jour comme l’un des meilleurs Castlevania de tous les temps… Le jeu existe maintenant sur plusieurs supports qui ont plus ou moins modernisé l’ensemble avec entre autre une traduction Française mais qu’en est il de la version la moins connue, celle sur Saturn, de ce titre grandiose ? La réponse ici et maintenant.

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« Symphony of the Night » ou « Akumajo Dracula X : Gekka no Yasoukyoku » pour nos amis Japonais marque un net changement dans la série. Tout d’abord, pour la première fois, le jeu s’imprègne d’éléments tirés des jeux de rôle permettant ainsi d’équiper son personnage et de le rendre plus fort quand auparavant, le tueur de vampires conservait les mêmes aptitudes du début à la fin. En toute logique, ce changement modifie en profondeur le gameplay du titre.

Autre changement de taille, finie l’aventure linéaire ! Cette fois le château ouvre toutes ses portes (ou presque), libre à vous de le parcourir comme bon vous semble et l’édifice est extrêmement vaste pour l’occasion (et souvent ressemblant à celui de Chi no Rondo, forcément). La sensation de liberté est donc totale et pour les amoureux de Castlevania à l’ancienne, le changement va être radical.

Premier point qui qui frappe dès que l’on lance le jeu sur Saturn, c’est l’écran de choix du personnage. En effet et contrairement à la version PS1, il est possible d’entrée de jeu de jouer au choix avec Richter, Alucard ou Maria. Un bon point mais il est néanmoins décevant de voir combien Richter et Maria sont sous-exploités. Contrairement à Alucard, les deux autres protagonistes ne peuvent s’équiper et n’ont bénéficié d’aucun travail scénaristique. En somme, c’est le retour à un jeu plus classique un peu comme sur PC-Engine où on visite/massacre du boss jusqu’à l’affrontement final. C’est agréable pour les fans du jeu NEC, déplaisant une fois que l’on a goûté à l’histoire d’Alucard.Pour ce qui est des personnages, Richter se bat avec son fouet tout en possédant quelques coups spéciaux là où Maria est une plus une karatéka en herbe avec quelques tours de magie (sacrément efficaces ceci dit) qui demandent des combinaisons façon jeu de baston. Bien qu’elle soit en soi beaucoup plus forte que Richter, elle va demander beaucoup plus de technicité à l’usage.

Comme sur Playstation, une fois le jeu lancé, ça démarre en fanfare avec le superbe duel final de Chi no Rondo sur PC-Engine avec le combat Richter / Dracula mais pas de panique, c’est beaucoup plus facile ici. Passé ça, la véritable histoire débute après une petite FMV atrocement mal compressée.

Graphiquement, c’est toujours aussi splendide avec une 2D tout aussi détaillée que sur Playstation. Les pointilleux noteront un léger étirement sur certains plans qui crée une fausse donne dans le dessin. Par exemple, pour deux cierges côte à côte, celui de droite aura un pied de 3 pixels de large quand celui de gauche, identique à la base, en comportera 4. La raison est que le jeu est un chouilla étiré du fait de la résolution d’affichage de la Saturn qui ne supporte pas celle de la PS1. La Saturn supporte au minimum du 320x200 alors que la version PS1 est en deça. Pour ne pas avoir à reprogrammer tout le jeu, les développeurs ont porté l’ensemble un peu à la sauvage. Heureusement, ça reste discret et ça n’empêche absolument pas de profiter de toute la beauté du titre.

En revanche et c’est là que le bât blesse énormément concernant la version Saturn, l’animation est tout simplement calamiteuse dès qu’il y a trop de monde à l’écran et en particulier quand un ennemi explose dans tous les sens ou que des effets 3D se glissent au milieu… car oui, malgré les apparences 2D du titre, il y a tout un moteur 3D qui tourne en arrière plan et qui est bien lourd pour notre Sega (ou plutôt bien mal optimisé). On s’y fait vite et ce n’est pas non plus dramatique mais c’est franchement désagréable quand on sait que la Saturn est quand même capable d’encaisser ce jeu sans souffrir un instant.

Dernier aspect notable (et négatif) côté graphismes, les effets de transparence sont tout simplement quasiment inexistants (pas tous mais grosso modo les plus jolis). Ainsi la cape transparente d’Alucard devient blanche (affreux) et les chutes d’eau des souterrains font grise mine (elles perdent tout l’effet de bruime qui rendait si bien sur PS1). Ca n’enlaidit pas forcément les lieux mais d’un autre côté, il valait peut être mieux faire ce sacrifice que risquer de flinguer une animation déjà bien mise à l’épreuve par moments et surtout transparence et Saturn ne font pas vraiment bon ménage.

Parlons de choses agréables maintenant en traitant de l’aspect sonore. Pour le coup, Konami a frisé l’excellence. Cette fois-ci et contrairement aux graphismes, la Saturn se montre sous son plus beau jour avec des thèmes musicaux très bien rendus, une bonne qualité des effets et une image stéréo absolument parfaite. Image stéréo que je trouve d’ailleurs un peu plus fine que sur PS1. A noter qu’à l’écran titre, vous avez la possibilité d’accéder à un « Music Hall » qui vous permettra d’écouter la BO du titre en plus de quelques inédits (comptez une quarantaine de pistes). De nouvelles musiques font pour l’occasion leur apparition, se joignant à l’ajout de nouveaux environnements pour la version Saturn : « Cursed Prison » et « Underground Garden ».Si les musiques qui les accompagnent sont belles et intéressantes (surtout celle de Cursed Prison), les environnements, eux, le sont moins. On y trouve de nouveaux ennemis comme des fantômes ou des arbres maléfiques mais ces nouvelles zones sont loin d’être essentielles à l’histoire et ne constituent que des passages à boucherie supplémentaires pour faire grimper l’XP. Elles ne restent pas comme les plus belles zones du jeu mais les jardins sont l’occasion de découvrir un nouveau boss sur un joli fond végétal. Bref, des zones pas exceptionnelles de qualité mais sympathiques tout de même, toujours bonnes à prendre dirons-nous.

Après avoir passé en revue le côté technique du jeu, qu’en est il du gameplay ? Ca commence bien puisque les commandes répondent bien et les protagonistes se manient avec aisance. L’unique problème majeur se situe en fait au niveau de la carte du château. Pour y accéder, il faut passer par le menu d’inventaire et on a en prime droit à un mini-chargement (très très court) avant de voir la carte. Un peu déstabilisant quand on est habitué à la version PS1 mais peu gênant au final.Les chargements sont d’ailleurs assez nombreux. En effet à chaque changement de zone, nous avons toujours le passage dans le fameux couloir de transition mais nous avons aussi droit à quelques secondes de chargement supplémentaires. Là encore, un défaut d’optimisation est certainement à l’origine de l’affaire car le lecteur de la Saturn est tout aussi rapide que son homologue sur PS1 mais bon, passons.

Comme dans la plupart des RPGs dont le jeu s’inspire d’une certaine manière, certaines armes seront plus ou moins efficaces sur certains ennemis. En général, les armes les plus lourdes sont les plus efficaces… mais pas toujours ! Certaines d’entre elles occuperont vos deux mains empêchant l’utilisation d’un bouclier par exemple face à des ennemis armés de fusils. N’hésitez pas à faire bosser vos familiars (des êtres qui nous suivent et qui nous aideront lors des combats). Plus ils se battent, plus ils gagnent de l’XP et plus ils seront forts. A noter aussi qu’une différence scénaristique cruciale avec la version PS1 attend les joueurs vis à vis de Maria pendant que vous jouerez avec Alucard mais je n’en dirai pas davantage, à vous de le découvrir. ;)

Toujours au niveau de l’inventaire, Konami n’a pas fait les choses à moitié… Entre armes, objets, reliques et pouvoirs magiques, il y a de quoi faire ! La plupart des objets ont une finalité mais d’autres ne servent à rien comme les lunettes de soleil. La version Saturn s’est malgré tout vue dotée d’un contenu exclusif. Ainsi on y trouve aussi quelques objets, reliques et familiars supplémentaires ou encore un costume inédit pour Richter.La relique la plus intéressante est la paire de bottes qui permettra à Alucard de courir une fois que vous aurez fini le jeu car oui, il ne se déplace pas très vite ce vampire tout de même. Les nouveaux familiars quant à eux sont sympathiques mais trop ressemblants à ceux du démon et de la fée, ils sont donc presque inutiles. Au final, seules les bottes tirent leur épingle du jeu et une fois essayées, il sera difficile de s’en passer.

Dernier point abordé dans ce test, la durée de vie du jeu. Elle ne change pas de son homologue Playstation concernant Alucard et Richter, on gagne quelques minutes supplémentaires grâce aux deux nouvelles zones et on retrouve toujours le fameux château inversé avec le véritable boss de fin ce qui garantit de belles et longues heures de jeu et ce en dépit de la difficulté du jeu, pas terriblement élevée mais plutôt bien dosée.

En revanche, la version Saturn prolonge le plaisir de par la présence de Maria. Toute une bonne raison de re-parcourir le(s) chateau(x) une nouvelle fois !

Vous ne vous ennuyerez pas et vu la côte du jeu assez élevée à l’heure actuelle, vous en aurez pour votre argent.

Parlons des points extérieurs…

Une sauvegarde occupe 77 blocs dans la mémoire de la console (qui en compte 512 pour rappel). Si vous vous créez donc une partie pour chacun des personnages, prévoyez donc 3 fois 77 blocs pour votre jeu.

Niveau émulation, le jeu fonctionne parfaitement sur SSF et est partiellement émulé par Yabause.

Cependant, si vous avez un bon PC (pas bien dur de nos jours), émuler le jeu sur SSF supprime tous les problèmes d’animation que l’on connait sur la console. Le jeu est alors aussi fluide que la version Playstation et croyez-moi, on s’y fait vite, à tel point que ça fait presque chier de rejouer à ce jeu sur la console… mais jouer sur la console d’origine, n’est-ce pas ce qui fait tout le charme du jeu ?? ;-)

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On arrive au bout… Alors que penser de ce Castlevania « Symphony of the Night » version Saturn ? Tout simplement magique ! Le jeu est un chef d’oeuvre absolu et la version Saturn est de loin la plus complète mais aussi la plus chère, la moins fluide et le jeu est de surcroît sorti uniquement au Japon. La langue n’est heureusement pas une barrière au jeu mais il faut quand même un brin de jugeote pour savoir à quoi correspondent les items et trouver le nécessaire indispensable lorsque vous rencontrerez le bibliothécaire dans le jeu…

C’est définitivement un jeu à posséder en dépit de ses carences techniques et est une superbe pièce de collection, tant le jeu lui-même que sa Bande Originale à se jeter dans les étoiles. A noter la présence d’artworks sur le CD du jeu si vous l’insérez dans votre ordinateur. N’hésitez pas au passage à relier votre Saturn à un ampli pour profiter du spectacle, vous n’en reviendrez pas ! =)

Akumajo Dracula X : Gekka no Yasoukyoku