Ah je vous vois venir, bande de petits chenapans ! « Ouais, avec un titre comme ça, l’Antekrist il va encore nous sortir une simulation de curling signée par Toto Studio sur Satellaview, il va encore falloir qu’on relise quinze fois le test pour comprendre de quoi ça parle… » Ah, hommes de peu de foi ! Et si je vous dis que ce jeu est signé Squaresoft, les papas de Final Fantasy et tant d’autres, ça vous la coupe, hein ? Bon, par contre ça reste une simulation de drague sur Satellaview, vous étiez finalement pas si loin…
LES BLAIREAUX SONT NOS AMIS, IL FAUT LES AIDER AUSSI
Et avant d’attaquer le test à proprement parler, je m’en vais vous expliquer comment fonctionne la bestiole. En effet, m’étant personnellement fait très légèrement chier à faire tourner le bouzin, et étant d’un naturel plein de compassion envers mes congénères, j’ai décidé de vous éviter de petits tracas.
Alors, lorsque l’on démarre un jeu Satellaview, c’est l’interface de l’accessoire qui se lance, le BS-X BIOS. Ça se présente plus ou moins comme un écran de télévision où tout serait écrit en japonais. Il vous sera tout d’abord demandé d’entrer un nom, puis de choisir votre avatar parmi les deux mascottes de l’appareil. Toutes les validations se font au moyen du bouton A.
Ensuite, vous arrivez dans une sorte de ville stylisée (notez qu’au deuxième démarrage du BIOS, vous arrivez directement dans la ville après un court blabla). Votre avatar se tient devant un immeuble, et pour jouer vous devrez entrer dans cet immeuble (bouton A, toujours).
Vous vous retrouverez alors devant l’écran de télévision pré-cité, et vous pourrez accéder au jeu en pressant deux fois de suite le bouton A. Ça y est, on y est enfin.
PARDON MADEMOISELLE, VOUS NE TROUVEZ PAS QUE CE MOUCHOIR SENT LE CHLOROFORME ?
Koi ha Balance est un jeu un peu particulier, un « concept japonais » comme on dit quand on ne veut pas être malpoli, ou un « truc à la con » quand on ne veut pas se prendre la tête. Il s’agit en fait d’un mélange de jeu de plateau façon jeu de l’oie, et de dating sim ou simulation de drague.
Dans le concret, vous pouvez incarner l’un des quatre garçons dans le vent, héros du jeu. Et des vents, soyez sûrs qu’ils vont s’en prendre quelques-uns. Si vous jouez à moins de quatre, c’est le CPU qui gèrera les autres participants. Le but du jeu est simple : courir vers la fille la plus proche puis répondre favorablement à la moindre de ses suppliques, pour qu’en fin de compte elle réponde elle aussi par un oui à votre seule supplique à vous : « On baise ? » Bon, manque de pot, le jeu ne nous emmène pas jusque là.
T’AS DE BELLES CUISSES, TU SAIS ? À QUELLE HEURE ELLES OUVRENT ?
Alors en gros, vous vous trouvez sur une sorte de plateau où plusieurs chemins s’entrecroisent, chemins constitués de cases. Vous partez tous les quatre du même point central, et devez vous rendre tout d’abord auprès de l’une des filles positionnées aux quatre coins du plateau. La blague, c’est qu’il n’y a que trois filles (ou alors la dernière est tellement bien planquée que je ne l’ai vue nulle part), si bien qu’il y en a un qui va se la carrer derrière l’oreille.
Ceci dit, n’ayant pas expérimenté cette cruelle possibilité, je ne sais ce qu’il se passe alors. Mais parfois, mieux vaut être seul que mal accompagné, parce que sur les trois filles, il y a l’intello-qui-doit-être-bien-chaudasse-parce-que-femme-à-lunettes, la blonde sportive en mini-short, et… un travesti ! Ahah, il a pas l’air con celui qui est tombé dessus ! Bon, jusque-là j’ai eu pas mal de chance, puisque celui-là aussi, je l’ai esquivé. Moi je suis tombé sur l’intello, c’est plutôt une bonne chose.
Ceci dit, je ne vous ai toujours pas expliqué comment cela se joue. Eh bien en fait, c’est tout simple. À chaque tour de jeu, vous lancez une roulette qui affiche un nombre entre zéro et quatre. Cela représente le nombre de cases sur lesquelles vous allez pouvoir vous mouvoir, dans la direction de votre choix. La vue est assez rapprochée, donc on ne voit pas forcément très bien où l’on va, mais l’emplacement des filles (elles ne bougent pas tant que vous ne les avez pas rejointes, j’en déduis donc que ce sont soit des plantes vertes, soit des péripatéticiennes) est indiqué en début de partie, donc on sait quand même à peu près vers où se diriger.
Sur le parcours, il y a aussi des cases bonus ou malus. Sans trop entrer dans les détails (parce que l’explication des cases est truffée de monologues en japonais), certaines vous font rejouer, d’autres doublent votre score, d’autres encore vous font reculer ou passer un tour.
Et puis il y a aussi des cases correspondant à l’entrée de bâtiments (parc d’attraction, musée, cinéma…). Ces cases auront une importance capitale une fois que vous aurez rejoint votre dulcinée, puisque c’est elle qui vous demandera de vous rendre (avec elle bien sûr, parce qu’à partir du moment où vous l’avez rejointe, elle ne vous lâche plus) à tel endroit. Elle vous le demande en japonais, mais comme le jeu a le bon goût de zoomer sur le bâtiment mis en cause, il n’est pas bien dur de comprendre où il faut se rendre.
TU DANSES ? COOL, JE PEUX PRENDRE TA CHAISE, ALORS
Non non, ceci n’est pas un fake. Square, la boîte à l’origine des FF, Chrono, Mana, Front Mission et tout et tout, est aussi à l’origine de cet ovni.
Et à vrai dire, le jeu est plutôt de bonne qualité. Les graphismes sont assez fin, l’univers est joyeux et coloré, et si les animations sont réduites à leur strict minimum, jeu de plateau oblige, la musique est douce et agréable à l’oreille.
Qui plus est le principe de jeu est très simple, et sa mise en œuvre immédiate. Reste que tout est basé uniquement sur le hasard, et que les parties sont fort longues. Mais dans un genre en général particulièrement chiant, Koi ha Balance est certainement l’un des plus agréables titres qu’il m’ait été donné de pratiquer.