BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero est un jeu vidéo Satellaview publié en 1994 .

  • 1994
  • Action

Test du jeu vidéo BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero

3.5/5 — Très bien par

Si certains pensaient que la série des Schbibin Man/Shockman de NCS, débutée en 1989 sur PC Engine, s’était arrêtée avec la mort de la machine, ils en sont pour leurs frais. Tu vas me dire, il faut déjà connaître, parce que ce clone de Megaman n’est pas un jeu spécialement populaire. Quoi qu’il en soit, cet épisode-ci a donc fait le grand saut pour passer d’un support moyennement vendeur (la PCE, donc), à un support pas du tout vendeur, le Satellaview.

LES BLAIREAUX SONT NOS AMIS, IL FAUT LES AIDER AUSSI

Et avant d’attaquer le test à proprement parler, je m’en vais vous expliquer comment fonctionne la bestiole. En effet, m’étant personnellement fait très légèrement chier à faire tourner le bouzin, et étant d’un naturel plein de compassion envers mes congénères, j’ai décidé de vous éviter de petits tracas.

Alors, lorsque l’on démarre un jeu Satellaview, c’est l’interface de l’accessoire qui se lance, le BS-X BIOS. Ça se présente plus ou moins comme un écran de télévision où tout serait écrit en japonais. Il vous sera tout d’abord demandé d’entrer un nom, puis de choisir votre avatar parmi les deux mascottes de l’appareil. Toutes les validations se font au moyen du bouton A.

Ensuite, vous arrivez dans une sorte de ville stylisée (notez qu’au deuxième démarrage du BIOS, vous arrivez directement dans la ville après un court blabla). Votre avatar se tient devant un immeuble, et pour jouer vous devrez entrer dans cet immeuble (bouton A, toujours).

Vous vous retrouverez alors devant l’écran de télévision pré-cité, et vous pourrez accéder au jeu en pressant deux fois de suite le bouton A. Ça y est, on y est enfin.

C’EST SORTI APRÈS, MAIS ÇA SE PASSE AVANT

Pour cet unique épisode Satellaview (qui, lui, signera bel et bien l’arrêt de mort de la franchise), NCS a opéré un reboot complet. Et pour cause puisqu’il s’agit d’une prequel, donc d’un épisode censé se passer avant les précédents. Tasuke et Kyapiko passent donc à la trappe, de même que le Doc et Dark Skull.

Ici, ce sont les Schbibin Man & Schbibin Woman Raita et Azuki les héros. Mais qu’est-ce que c’est que ces schmilblick machin ? me demanderez-vous. Eh bien ce sont des sortes de cyborgs, des robots avec un esprit humain n’d’dans. Ils sont l’œuvre du professeur Jinguii (ce n’était donc pas le Doc qui les avait créés ? Mais ?! On m’aurait menti ?) et luttent sans merci contre les hordes de soldats aux ordres de Shen Kung Si, alias Bille de Clown. Preuve que l’on peut être mégalomane et ridicule à la fois.

I SHOT THE SHERIFF

Tout jeu Satellaview qu’il soit, BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero est un titre complet (c’est rare sur ce support), un jeu de plates-formes/action composé de huit stages, à traverser en ligne droite en butant tout ce qui se présente, avec des boss à la fin et tout.

Un vrai jeu, quoi, et si j’insiste autant là-dessus, c’est parce que NCS a été l’une des rares sociétés à vraiment croire à ce support et à proposer un vrai jeu complet dessus, là où Nintendo (avec BS F-Zero 2 ou BS Fire Emblem Akaneia Senki) ou Square (avec BS Chrono Trigger) eux-mêmes ne filaient que des démos.

Enfin bref, après ce coup de gueule, revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos boutons, puisque nous allons parler des commandes. Vous pouvez choisir de jouer avec l’un ou l’autre des deux héros (ou à deux si vous jouez avec un ami), chacun ayant ses propres capacités, mais les deux se contrôlant de la même manière : le bouton B permet de sauter et le bouton Y de frapper.

Le gars se bat avec ses petits poings velus, alors que la fille (le meilleur des deux personnages, pour une fois), frappe à l’épée. Par contre, vous pouvez aussi maintenir le bouton Y, et là le résultat sera le même quel que soit le héros : il ou elle balancera une boule de feu, bien pratique pour éliminer les adversaires à distance. En contrepartie, vous ne pouvez pas vous déplacer lorsque vous chargez votre tir. Par contre, cet épisode reprend la bonne idée de Shockman (Schbibin Man 2), à savoir que si vous jouez à deux, l’un peut tirer sur l’autre pour réaliser une méga-attaque en duo.

Les deux héros ont également un coup spécial chacun. Lorsque vous exécutez la commande bas, avant plus Y, Raita déclenche un Dragon Punch ; quant à Azuki, c’est en entrant la combinaison saut puis deux fois Y que vous sortirez un coup de pied sauté ravageur.

Maintenant que vous connaissez vos possibilités, que vous êtes aware comme dirait le compatriote d’Angus, vous voilà apte à traverser les huit niveaux du jeu (le site de construction, le musée, la forêt, la base, l’espace…) en lattant tous les petits soldats et les gros boss, et en ramassant de temps en temps des recharges d’énergie salvatrices.

AUX SOMBRES HÉROS DE L’AMER

BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero est un jeu plutôt agréable. On a souvent tendance à comparer la série à Megaman, la faute à un premier épisode qui n’était qu’une pâle copie, mais difficile de mettre cet opus en vis-à-vis avec Megaman X. C’est pas le même niveau.

Pour autant, Kaisou est mignon, avec ses petits sprites en SD et ses couleurs chatoyantes, ses animations rigolotes, ses dialogues humoristiques (enfin je suppose au vu de la tête des personnages, mais comme tout est en japonais…), sa musique guillerette et ses voix digits amusantes (le héros pousse un petit cri quand il sort sa boule de feu, d’un air de dire « Prends ça ! » avec une voix suraigüe).

Mais il n’est pas non plus exempt de défauts, en témoignent les problèmes de collisions entre le héros et ses adversaires : au corps à corps, il y a plus de chances que ce soient eux qui vous touchent les premiers que vous. Ils ont des coups qui portent plus loin, alors que vous, vous devez quasiment être dessus pour espérer leur coller une mandale. Ce problème est partiellement résolu par la boule de feu, mais comme on ne peut pas à la fois tirer et se déplacer, le déroulement de l’action s’en trouve vite haché.

En fait, le meilleur des compromis reste encore d’incarner la fille, qui a une meilleure allonge avec son épée. Hormis cela le jeu est raisonnablement difficile sans jamais tomber dans l’exagération, et ses huit niveaux lui assurent une durée de vie correcte.

BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero est donc sans doute l’épisode le plus intéressant du quatuor, ce qui a probablement fait enrager les possesseurs de PC-Engine à l’époque. Mais ils sont cons aussi, on vous l’a pas assez répété que la Super NES est la reine incontestée de son époque ?

BS Kaisou Chojin Schbibin Man Zero