Grand Theft Auto : Liberty City Stories est un jeu vidéo PSP publié en 2007 .

  • 2007
  • Action

Test du jeu vidéo Grand Theft Auto : Liberty City Stories

3.5/5 — Très bien par

Développé par Rockstar Leeds et Rockstar North, édité par Rockstar Games, paru en Europe le 4 novembre 2005.

A real bad guy

Si comme moi, vous n’êtes pas familier avec l’univers et le concept de Grand Theft Auto (celui-ci est le premier et unique auquel j’ai joué jusqu’ici, mais d’autres devraient suivre), sachez d’entrée de jeu qu’on y incarne bien un méchant. Toni est un exécutant lié à la mafia, et les activités auxquelles il sera amené à se livrer dans ce jeu incluent l’extorsion, le trafic de drogues, le vol de voitures (le nom du jeu ne laisse guère d’ambigüité à ce sujet), les courses-poursuite en auto et à moto avec la police ou des bandes rivales, l’intimidation, et bien entendu le meurtre (commandité ou non, hin hin).

On est en 1998, 3 ans avant GTA III. Toni Cipriani revient à Liberty City, la ville la plus mal famée des États-Unis, après avoir gardé profil bas durant 3 ans suite à un meurtre qu’il a commis pour le compte du parrain local, Don Salvatore Leone. Reconnaissant, « Sal » lui fournit une planque et lui colle Vincenzo Cilli comme point de contact. Ce dernier s’empresse de faire faire son sale boulot par Toni, en lui témoignant peu d’égards. Toni n’aime pas cela et est bien déterminé à faire en sorte de ne plus dépendre de « Vinnie » dès que possible. À vous de vous hisser au sommet de la hiérarchie de la pègre.

Une pléthore de missions et de commanditaires

Bien que Toni commence le jeu comme larbin de Vincenzo, il aura rapidement la possibilité d’exécuter des « tâches » pour d’autres personnages. À commencer par Don Leone, qui a des problèmes avec la dirigeante du syndicat des dockers et aimerait lui ‘envoyer un signal’ ; mais aussi sa propre femme, qui aime voler dans les magasins et se compromettre avec des motards ; ou encore J.D. O’Toole, proxénète notoire pour lequel il devra équiper un véhicule (volé bien entendu) d’une bombe avant d’aller le garer sous le porche d’un club de strip-tease dirigé par un clan rival (la famille Sindacco). Par ailleurs, Toni aimerait aussi remonter dans l’estime de sa mère, qui le méprise, et cela donnera lieu à une participation à une course de caisses sauvage, notamment. Et cela n’est encore que le début du jeu, alors que le champ de jeu est restreint à Portland. Mais le noyau dur du scénario repose sur un enchevêtrement de trahisons et de coups-bas, et Toni ne peut réellement faire confiance qu’à lui et à lui seul.

Liberty City est bâtie sur plusieurs îles. L’aventure débute dans la partie de la ville nommée Portland. Après avoir rempli plusieurs missions, il sera possible de franchir le pont et d’accéder à Staunton, avec une nouvelle planque et de nouvelles possibilités. Enfin on aura accès à Shoreside Vale, où est situé notamment l’aéroport. La ville est très étendue et présente de nombreux endroits variés à visiter, est extrêmement convaincante et on prend beaucoup de plaisir à voler un véhicule et se promener au hasard ; qu’il s’agisse des rues du quartier chaud que l’on arpente pour le compte d’un proxo, des ruelles de Chinatown dont les Triades présentent un obstacle, des docks, du monorail sur lequel on disputera des courses de moto à l’arrache (en en évitant le train), au milieu du parc, le long d’innombrables chaussées, il y a de quoi faire et on ne s’ennuie pas. Les compétences de conducteur de Toni seront aussi mises à contribution puisqu’il sera très souvent pourchassé par la police ou devra participer à des courses, de motos ou de voitures.

Défilé de mode, champ de tir et salon de l’auto

Tout véhicule dans le jeu est volable. Taxis, camions-poubelles, pick-ups, hummers, Harley Davidson, ambulances, vespas, autocars, camionnettes, semi-remorques, breaks familiaux, petites voitures de sport, camions de pompiers, de voirie… même les patrouilleuses des flics (bien qu’il faille d’abord éliminer ses occupants). Les véhicules sont endommagés progressivement au gré des collisions et chocs en tous genres, et deviennent moins facilement maniables, finissant par exploser (heureusement, la fumée qui fuit du moteur nous en avertit de la proximité).

Chaque personne que l’on croise peut être battue, voire tuée. On abattra ainsi les motards pour leur voler leur engin, on battra à mort les passants innocents pour leur voler du liquide ou par pure méchanceté gratuite (assez gore, avec coups de pied dans l’entrejambe, et que dire des décapitations au sabre !), on abattra les policiers ou truands rivaux lancés à nos trousses.

On dispose pour cela d’un arsenal conséquent, déblocable au fur et à mesure que l’on complète des missions, des tâches secondaires ou que l’on récupère des paquets disséminés partout, nous permettant de nous défendre contre les forces de l’ordre comme contre les caïds concurrents. Armes blanches et contondantes (poignard, coup-de-poing américain, hachoir, matraque, batte, machette, katana, …), armes de poing (pistolet, pistolet-mitrailleur, fusil sniper, riot gun, mitrailleuse, …), armes explosives (lance-roquette, grenades, cocktails Molotov) plus quelques curiosités (tronçonneuse, fusil laser, lance-flammes), sans oublier les véhicules eux-mêmes, puisque l’on peut écraser les piétons.

Certaines missions requerront que Toni soit vêtu de vêtements bien particuliers afin d’être disponible. Par exemple, la bande des ‘Avenging Angels’ ne vous parlera pas si vous portez le costume trois-pièces synonyme d’appartenance à la mafia, mais seulement si vous adoptez leur look en vous fringuant genre caillera. Certaines side quests demanderont pareillement que vous vous habilliez d’une certaine manière. Or, les multiples styles vestimentaires proposés (ça va de la tenue décontractée col ouvert à la salopette avec masque de joueur de hockey en passant par une combinaison jaune fluo du plus bel effet), à l’instar des armes, véhicules ou de la surface de jeu, ne s’agrandira que si Toni remplit certaines missions, principales et secondaires, ces dernières étant même majoritaires (lire plus loin). Tout se fait donc progressivement dans GTA.

Shérif fais-moi peur

Il y a plusieurs bâtiments emblématiques disséminés dans Liberty City, mais certains s’avèrent posséder une fonction bien particulière.

Les sauvegardes s’effectuent dans la planque de Toni (une par île). Il est donc primordial de sauver la partie après chaque mission réussie, car en cas de mort ou d’arrestation, on perd toutes les armes que l’on possède, et c’est particulièrement irritant au début du jeu, lorsqu’on n’a pas encore débloqué la présence permanente d’armes dans les planques et que le magasin d’armes est encore bien vide. Évitez aussi de faire le con comme moi, c’est-à-dire de s’amuser à assassiner des piétons ou de les écraser en bagnole après avoir rempli un objectif mais avant de sauvegarder, pour me faire tuer par les flics et ne plus avoir mon arsenal. Ok, on peut aller le racheter à la même armurerie s’il est disponible, mais c’est bien con de perdre du fric pour une bêtise pareille. D’autant que certains objets comme le katana ou le coup-de-poing américain ne se trouvent qu’en un ou deux endroits en ville, et que c’est galère de se souvenir d’où exactement, parfois.

On trouve aussi l’atelier de peinture ‘Pay ‘n Spray’, qui est en fait un garage où, moyennant finances, on peut venir s’abriter lorsqu’on est pourchassé par les keufs. En effet, non content de réparer tous les dommages que vous pouviez avoir subis, cet endroit repeint votre caisse du moment, ce qui a pour effet immédiat d’éteindre la jauge d’étoiles et donc de désintéresser la police de votre sort… jusqu’à votre prochain méfait ! Apparemment, le même endroit dans des GTA précédents ne permettait pas qu’on l’utilise lorsque les flics grouillaient dans le coin ; c’est le cas ici.

En effet, lorsque l’on commet des crimes, une jauge composée d’1 à 5 étoiles s’affiche à l’écran, qui représente le degré d’alerte ; en fonction du nombre d’étoiles affichées, il y aura un ou deux condés qui vous courront après avec des matraques ou bien vous aurez un escadron complet des forces spéciales aux basques, hélicoptère compris, voire, pire ! le FBI. Et à partir de 2 étoiles, croyez-moi, ils deviennent agressifs, les policiers, établissant des barrages et n’hésitant pas à vous emboutir le moins du monde (pas que ce soit votre véhicule de toute manière). Il est toutefois possible de diminuer cette jauge en récupérant des icônes ‘étoile’ disséminées çà et là (mieux vaut s’enquérir de leur localisation afin de s’en souvenir en cas de besoin).

Hep taxi !

Par ailleurs, comme évoqué plus haut, en dehors des missions principales il est possible de réaliser des actions secondaires vis-à-vis du scénario du jeu, mais indispensables pour débloquer toutes les petites subtilités disponibles (plus de fringues, plus d’armes, pouvoir sprinter sans jamais s’essouffler et ralentir, augmenter sa jauge de santé, …). En particulier si vous voulez compléter le jeu à 100% (ce que je n’ai pas fait) pour pavoiser devant vos connaissances.

Parmi ces activités, vous aurez la possibilité de voler des voitures pour le compte d’un receleur, ou les conduire à la casse pour recevoir la valeur de leur métal ; de vider plusieurs bennes à ordures au volant du camion approprié, le tout aussi avec une limite de temps (ce qui, personnellement, m’énerve) ; de livrer des nouilles pour un bouge de Chinatown ; d’aller essayer des véhicules avec des acheteurs potentiels, et les persuader de les acheter… Sans oublier la quête (idiote, je trouve) des 100 paquets éparpillés aux 4 coins de la ville, et qu’il faut tous collecter pour faire spawner des armes en permanence à vos planques ou débloquer encore un truc ultime de la mort qui déchire sa race de ouf que c’est trop d’la balle. Je préfèrerais que cela s’effectue en remplissant des missions normales ; pour moi c’est du gonflage artificiel de la durée de vie. Et certains sont franchement chiadés à dénicher sans soluce.

Citons encore, parmi ces ‘quêtes annexes’, les courses en taxi : après avoir volé un taxi on peut débuter la mission éponyme, qui consiste à charger des clients et à les conduire où ils le désirent, en essayant d’éviter les collisions mais tout en gardant à l’œil le chronomètre qui défile. Il y a ainsi plusieurs ‘livraisons’ à effectuer en un temps imparti afin de terminer cette sous-mission, qui débloquera assurément quelque chose. ;-) Une autre consiste à faucher une ambulance et à jouer à l’ambulancier, en embarquant des victimes de la route et en les conduisant à l’hôpital. Le principe est le même. On peut aussi faucher un camion de pompiers et circuler à la recherche de véhicules en feu à éteindre.

Pour clore ce point, je mentionnerai les activités de rampage, consistant le plus souvent à abattre un certain nombre d’individus d’un clan donné, avec une limite de temps. Il y enfin des lieux où l’on peut se livrer à des acrobaties à moto, avec des sauts particuliers à réussir.

Il y a donc beaucoup de ces missions secondaires, indispensables à terminer pour débloquer tous les items et bonus possibles, mais certaines sont gonflantes (livraison de nouilles, certaines courses, …) et au final, ça rallonge la durée de vie plutôt artificiellement (encore une fois, j’aurais préféré plus de missions principales, ou encore que certaines missions secondaires incluent des activités plus liées au grand banditisme : assassinat, livraison de drogue, … des tâches plus résolument criminelles dans leur esprit, sans pour autant faire partie du scénario proprement dit).

Aspect technique

Le jeu présente une vue en 3D, et est particulièrement bien modélisé. Que ce soient les bâtiments, les piétons, les véhicules, les décors naturels (parcs, zones herbeuses, littoral…), on se laisse volontiers à croire que l’on arpente réellement les rues dangereuses de cette cité qui ne l’est pas moins. Les couleurs bien choisies augmentent ce sentiment de réalisme. Les cinématiques qui précèdent l’attribution d’une mission aident encore un peu plus à s’immerger dans cet univers où tout le monde se tire dans les pattes. Les ‘acteurs’ sont crédibles, même si leurs mouvements demeurent empreint d’une certaine raideur. Les dialogues usent intelligemment des clichés auxquels les films de gangsters nous ont habitués (accent italien, termes familiers et colorés, hypocrisie ambiante…). On a quand même droit à quelques soucis d’affichage de temps à autre, mais rien qui plombe le jeu. La gestion du jour et de la nuit est intelligente et graphiquement bien rendue.

Du point de vue sonore, c’est aussi du tout bon. Les exclamations des passants, les tirs d’armes à feu, les explosions, les dérapages, les bruits du trafic sont bien rendus et participent à immerger le joueur dans cette ville du crime.

Cependant, force est de constater que la ville est peuplée d’être décérébrés. En effet, ils répètent inlassablement les mêmes gestes, et aucune surprise n’est à attendre de ce côté-là. Bien sûr, si on commence à tirer sur les gens, ils s’égailleront en poussant des cris, mais on n’y croit pas trop, et ça fait sourire (ce qui est déjà bien, remarquez). Les véhicules poursuivent leurs trajets alors même que l’on vient de semer le chaos en emboutissant plusieurs voitures. Il m’est arrivé qu’un policier n’intervienne pas alors que je volais un véhicule sous son nez. Ceci dit, si l’on commence à donner des coups de pied dans un véhicule arrêté à un feu rouge, son conducteur s’extraira de la file sans se soucier de froisser de la taule et filera sans demander son reste, mais tout cela est tellement identique d’une situation à la suivante qu’on n’y prête même plus attention, tellement on sait ce qui va se passer.

La maniabilité est cependant aisée à prendre en main. On dirige Toni à l’aide du stick, si on recule puis se retourne (par exemple pour s’enfuir), la caméra tourne automatiquement pour se replacer dans le dos du mafioso. Sinon, on recadre avec L et le stick. En exerçant une pression plus importante sur le stick, Toni se mettra à courir, mais s’essoufflera assez vite et devra ralentir pour reprendre des forces. Jusqu’à ce qu’il obtienne des bonus en réalisant ceci ou cela. Les touches gauche et droite servent à sélectionner l’arme à équiper, on fait feu avec le cercle, on court / accélère avec le X, on saute / freine avec le carré, et le triangle sert à hijacker les véhicules. Lorsqu’on est à pied, les touches gauche et droite permettent de faire défiler les armes ; en conduisant, elles changent les stations de radio disponibles (une astuce existe pour intégrer ses propres morceaux favoris, vous trouverez les infos sur internet).

Au volant ou au guidon on accélère avec X, on freine / recule avec le carré, le cercle autorisant à faire feu lorsqu’on pilote un 2-roues, le triangle à entrer / sortir d’un véhicule. La gâchette R sert à réaliser des freinages au frein à main, bien pratiques pour prendre un virage serré sur les chapeaux de roues. Il faut noter à ce sujet qu’en dépit d’un nombre de véhicules divers somme toute restreint, leurs différences de comportement (vitesse de pointe, accélération, tenue de route, etc.) sont elles bien diversifiées, ce qui fait plaisir.

Au niveau de l’affichage des informations (jauges, etc.) à l’écran, le tout est clair et pratique à utiliser. Mention particulière au GPS qui permet de se repérer d’un coup d’œil lorsqu’on est pourchassé et de se diriger en conséquence.

Quelques couacs quand même

On regrettera de prime abord l’impossibilité de sortir de l’eau lorsqu’on quitte la route au volant d’un véhicule et qu’on va boire la tasse. C’est la noyade d’office, ce qui me porte à croire que Toni ne sache tout simplement pas nager. Hem… mouais.

Le ciblage lors des combats / fusillades est aussi largement perfectible, et on doit parfois appuyer plusieurs fois sur R avant que l’ennemi dont l’on souhaite abréger l’existence en particulier soit verrouillé. Cela pose bien sûr le problème que l’on peut soi-même se faire dégommer pendant ce temps, bref mais ô combien précieux parfois. De même il arrive parfois que l’on ait du mal à se diriger avec précision lorsque l’on court, notamment dans les espaces exigus comme les escaliers.

Les temps de chargement qui ponctuent chaque début et fin de missions, qu’elles soient secondaires ou principales, sont irritants, c’est peu de le dire. En particulier lorsqu’on doit chaque fois retourner dans la planque après en avoir terminé une afin de sauvegarder.

Et puis personnellement, les missions secondaires ne m’ont guère emballé, au contraire elles m’ont beaucoup frustré et énervé. Devoir dépendre des courses en taxi ou des livraisons de nouilles pour augmenter mes chances de résister aux tirs ou autre, c’est chiant. J’aurais mille fois préféré (je l’ai déjà dit 2 fois je crois) plus de missions principales. Néanmoins, je dois reconnaître que ces activités en pagaille demandent d’explorer les rues et ruelles de Liberty City, ce que l’on ne ferait sans doute pas de manière si étendue sans ces missions secondaires.

En bref

Une plongée amusante et bien réalisée dans le milieu de la pègre, Grand Theft Auto : Liberty City Stories a beaucoup d’atouts : richesse et variété de la zone de jeu, scénario évolutif et agréable à découvrir, prise en main rapide (bien qu’il soit plus ardu de maîtriser la conduite automobile, surtout pour les non-fans de jeux de course comme moi), liberté de mouvements rafraîchissante, situations, missions, véhicules (un peu moins) et armes variées, ambiance sonore bien ficelée. On regrettera les temps de chargement, la non-possibilité de sauvegarder hors des planques, la répétition des mêmes mouvements des PNJ qui finit par lasser, de l’importance – à mon sens - disproportionnée des missions secondaires. Il n’en reste pas moins que l’on a ici un très bon jeu, techniquement abouti et immersif en diable, et proposant un voyage du côté du crime urbain assez jouissif. Heureusement, ce n’est qu’un jeu !

Verdict : 7/10

Grand Theft Auto : Liberty City Stories