God of War : Ghost of Sparta est un jeu vidéo PSP publié en 2010 .

  • 2010
  • Beat them all

Test du jeu vidéo God of War : Ghost of Sparta

2.5/5 — Moyen par

En 2005 sortait le premier opus de cette série que je ne vous présente plus. En novembre 2010 paraît ce Ghost of Sparta sur PSP (deuxième épisode de la série sur ce support, après le Chains of Olympus). En cinq ans cinq épisodes, et toujours la même formule…

Le mythe GoW

La série a toujours joué sur deux… allez, trois aspects qui ont fait sa renommée, son charme, son ambiance, à savoir la beauté des graphismes (level design impressionnant et haut en couleur, marqué d’histoire et d’héroïsme, tout comme la musique d’ailleurs), son dynamisme, à savoir la furie des combats - c’est simple : le joueur peut véritablement se déchaîner, passer ses nerfs sur une manette pendant quelques heures - ce qui amène au troisième point : le sang qui coule à flots.

Bref c’est beau, c’est fun, c’est gore, que demander de plus ? À croire que c’est exactement ce que se sont dit les développeurs qui, depuis le premier épisode, n’ont pris aucun risque, gardant cette bonne formule bien grasse de base qui fait rêver bon nombre d’entre nous.

Il faut dire aussi que cette série a véritablement dépoussiéré le genre du beat them all, on est d’accord. D’ailleurs c’est simple : dès qu’un jeu se rapprochant de près ou de loin de GoW sort (Dante’s Inferno, Bayonetta, Castlevania : Lords of Shadow etc.), il a le droit à la comparaison et est toujours noté un cran en dessous, à croire que jamais l’élève ne surpasse le maître… Perso je trouve ça énervant ; c’est comme si, encore de nos jours, on mettait Mario et n’importe quel jeu de plates-formes dans le même panier.

Les épisodes portables

Il est vrai qu’avoir l’expérience GoW sur portable était quelque chose de presque inconcevable il y a encore quelques années. On ne s’imaginait pas qu’une console portable puisse nous faire vibrer à ce point. C’est d’ailleurs pourquoi, à la sortie du premier épisode Chains of Olympus, j’étais véritablement emballé à l’idée de diriger Kratos, de tuer du monstre gigantesque, bref de revivre la claque du premier épisode, à plus petite échelle mais toujours avec cette même intensité. À l’annonce de ce Ghost of Sparta, je me suis senti moins réjouis. J’étais certes curieux, mais sans cette effervescence qui nous fait cocher les jours sur notre calendrier…

Probablement parce que le temps et l’expérience nous ont révélé la vraie nature de cette adaptation somme toute excellente, à savoir : magnifique mais trop courte, et surtout vide de boss. Pourtant, niveau scénario (qui n’est pas le point fort des autres opus), les développeurs cherchent « l’approfondissement » dans ces versions portables. À savoir, donner à Kratos un aspect plus humain, qui contraste avec son côté barbare et sans pitié un peu trop mis en avant dans la trilogie (GoW 1-2-3). Dans Chains of Olympus on voit notre chauve partir à la recherche de sa fille, tandis que dans Ghost of Sparta il recherche son frère kidnappé… Bref, Kratos a une famille et on est heureux pour lui (à quand la nounou et la mamie gâteuse…).

Bien sûr, jamais un scénario de GoW ne tournera dans le mélodrame, et les scénaristes du jeu, sans doute un peu flemmards malgré toute cette bonne volonté, n’ont jamais voulu développer plus que ça le filon. Oui Kratos a une fille, et on la voit en tout 3 minutes dans le jeu, oui Kratos a un frère… la suite un peu plus loin.

God of Sparta

Avant d’évoquer la tragédie de Kratos (qui vous a sans doute déjà tiré une larme), je vais vous parler du gameplay de ce Ghost of Sparta.

Eh bien, attention les yeux et les oreilles, c’est - et ça va vous épater - le même que n’importe quel GoW !!! À savoir : vous butez du monstre à coups de Lames d’Athéna (voir plus bas pour les incultes) et d’autres armes dévastatrices, vous explorez les niveaux à la manière d’un jeu de plates-formes, vous sautez par-dessus des ravins, escaladez des murs, résolvez quelques énigmes très simples (genre actionner un levier…) et affrontez quelques boss, le tout enrobé de QTE, marque de fabrique de la série. D’accord, je ne réclame pas de RPG GoW (quoique) mais tout de même… un peu d’originalité, d’innovation, ne fait pas de mal.

Au niveau de l’arsenal (très important), Kratos dispose cette fois-ci (attention spoil) de :

  • les traditionnelles Lames d’Athéna (fameuse épée double du début, présente dans chaque épisode) ;

  • l’Œil de l’Atlantide (genre d’arme de Poséidon qui envoie de la foudre, parce que c’est bien connu, Poséidon c’est le dieu de la foudre, tssss…

  • le Fléau de Théra, (disposant de sa propre barre d’effet), qui entoure vos Lames d’Athéna d’une aura volcanique, augmentant la force et permettant de détruire certains éléments du décor (vous ouvrant le chemin) et certains ennemis ne craignant pas les attaques normales ;

  • le Fléau d’Érinyes (pouvoir balançant un trou noir qui, en plus de toucher et de paralyser vos adversaires, vous redonne partiellement de l’HP) ;

  • la Corne de Borée (pouvoir qui glace vos ennemis) le truc ultra classique ;

  • et enfin, cerise sur le gâteau, les Armes de Sparte (lance et bouclier, une dans chaque main), sans doute les plus classes des armes du jeu.

Ces armes peuvent, comme dans tout GoW, évoluer en se voyant attribuer des points d’XP, que vous gagnerez en tuant des ennemis et en ouvrant des coffres généreux.

Au fond du gouffre

Cet épisode entraînera votre héros dans les profondeurs de l’Atlantide, au cœur d’un volcan en éruption, sur les rivages de l’île de Crète, dans une montagnes enneigée, dans la ville de Sparte (ville natale de Kratos) et enfin, dans le royaume des morts (attention, pas l’enfer : le royaume de Thanatos, entre notre monde et l’enfer, un genre de Purgatoire). Vous allez me dire « on voit du pays ». Effectivement, comme dans tout bon GoW, on ne fait pas du sur place. Il faut quand même nuancer : d’abord, chaque niveau est assez court ; du coup, la transition d’un lieu à un autre n’est pas forcément bien établie. Ensuite, le jeu vous invitera à retourner dans certains lieux déjà visités comme la cité de l’Atlantide, qui constitue vraiment le cœur du jeu selon moi. Jeu d’ailleurs très marqué par l’eau et le feu, ce qui permet le contraste assez esthétique entre la pluie torrentielle (Atlantide) et la lave en fusion (volcan).

Les niveaux bénéficient évidemment d’un rendu plus que satisfaisant, splendide même, parfaitement mis en scène (je pense aux passages sur les bateaux). Ça donne presque envie de prendre des photos. Je vous ai dit plus haut que le jeu se déroulait essentiellement dans l’Atlantide. Du coup, les phases sous-marines - absentes dans Chains of Olympus, il me semble - sont ici très présentes, ce qui fait assez plaisir.

La linéarité des GoW, par contre, n’est plus à préciser. Il n’y a pas d’exploration, et ce ne sont pas les quelques yeux de gorgone (augmentant votre barre de vie), queues de phénix (augmentant la barre de magie), cornes de minotaure (augmentant la jauge du fléau de Théra) et autres reliques à dénicher (objets aux effets divers, comme vous rendre immortel ou vous donner de la magie illimitée, mais que vous ne pourrez utiliser qu’en finissant une fois le jeu) qui vont changer la donne.

Les boss imposants qui peuplent chaque niveau du jeu sont toujours vides de personnalité, et surtout très peu présents (je sais, encore). Exemple avec le niveau de l’Atlantide, pourtant noyau du jeu, où l’on n’en affronte aucun (comme le temple d’Hélios dans Chains of Olympus). Les développeurs avaient pourtant promis de faire un effort à ce niveau ; à croire que ce n’était que des belles paroles. Seul le combat contre Erinyes est tout ce qu’il y a de plus splendide, jouissif, épique… Même le dernier boss ne rivalise pas d’autant d’ardeur. Dommage !!

Replay value__, ou pas…

En plus du mode histoire, le jeu vous promet une nouvelle « expérience » avec la possibilité d’utiliser, pour votre seconde partie, les « reliques » (nom mythologique pour les « cheats »), qui permettent de se sentir encore plus proche des dieux, ou les différents costumes de Kratos, qui modifient votre aspect ou vos compétences (ou les deux). À côté de cela, vous avez le traditionnel mode Arène où vous enchaînez plein de défis (battre tant d’ennemis en un temps donné, survivre le plus longtemps possible, etc.) et le Temple de Zeus, où vous pouvez acheter les bonus du jeu avec vos points d’XP en trop. Des petits plus non négligeables, certes, mais qui n’arrivent pas malgré tout à faire mouche.

En conclusion

Graphismes : 19/20. Je ne donne jamais le max, question de principe, mais il est vrai que ce GoW : Ghost of Sparta est ce qui se fait de mieux sur le support.

Jouabilité : 17/20. La même que dans tout GoW. Très précise, dynamique, jouissive, simplissime à prendre en main, elle satisfera aussi bien les noobs du genre que les puristes. Plus très originale, par contre.

Bande-son : 16/20. Même si les thèmes sont épiques et majestueux, ils restent dans la même veine et, du coup, deviennent un peu redondants, surtout si on a fait les 4 précédents opus. Les bruitages, eux, restent au top.

Durée de vie : 8/20. On nous avait promis plus de contenu pour ce deuxième épisode portable, qui devait réparer les bourdes de son aîné. Eh bien si c’est ça qu’on appelle réparer, il va falloir me remontrer la définition dans le dico, car on a là la copie conforme du précédent opus. Allez, comptez 30 minutes de plus de jeu, deux boss supplémentaires, et c’est tout. Moi qui m’attendais à une durée de vie digne du GoW 2, j’ai vite déchanté. Une fois l’aventure terminée, une certitude apparaît : la flemme de recommencer…

Difficulté : 15/20. Pas super bien gérée à mon sens, pas évolutive ; on enchaîne des passages corsés et des passages aisés dans le désordre, avec cet exemple du dernier boss beaucoup trop facile…

Scénario : 8/20. Kratos a une mère et un frère, deux figures absolument pas développées car (spoil) disparaissant beaucoup trop vite. On ne sait rien d’eux, de leur personnalité, et comme l’histoire tourne autour de ça il y a de quoi se poser des questions. On finit le jeu frustré, ni plus ni moins… Le grand méchant de l’épisode, Thanatos, est tout sauf charismatique (c’est le dieu de la mort pourtant, merde !!). Il n’apparaît en chair et en os qu’à la toute fin et finit misérablement (ce combat étant d’ailleurs parmi les moins classes du jeu).

En bref, et malgré ce panel de bonnes et mauvaises notes, Ghost of Sparta reste un jeu magnifique, une vraie expérience vidéoludique pour ceux qui ne connaissent pas ou très peu la série. Les autres y verront un GoW lambda, évidemment moins impressionnant que le dernier sorti sur PS3, mais qui sait tout de même frapper là où ça fait du bien… Pour ma part je joue la carte du blasé, celui qui n’attend plus rien de cette série ou qui, justement, en attendait trop et a été déçu par sa pseudo « évolution » au fil du temps. Imaginez Mario (oui, le même exemple) qui nous sortirait une même version chaque année, avec juste l’écran du fond qui change et certains boss ; et bah voilà, vous avez GoW. Un peu plus d’exploration, un scénario plus poussé - et donc une plus grande durée de vie - auraient suffi à nous faire avaler la pilule. Chains of Olympus, qui normalement aurait dû être rayé de la carte par cet épisode-ci, prend à mon sens plus d’ampleur car son contenu est presque identique et surtout, il s’agit du premier épisode sorti, donc inspirant plus de respect. Laissant ainsi son petit frère (un chouïa plus ambitieux) à l’état de fantôme…. d’où le titre d’ailleurs.

God of War : Ghost of Sparta