Fate/Extra est un jeu vidéo PSP publié en 2010 .

  • 2010
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Fate/Extra

4/5 — Exceptionnel ! par

Si je dis « Fate Stay Night » tous le monde applaudit, la renommée de cette série n’est plus à faire. On se souvient tous de son origine un peu douteuse (à la base, un jeu « erotic novel »). Mais bon, le scénario étant excellent il était évident que, du simple jeu de c***, cela devienne autre chose d’un peu plus sage… mais touchant un public plus large. À savoir : adaptations en animé, en figurines, en manga, en livres, et bien sûr en JEUX VIDÉO !!!

Synopsis

Bien que je teste ici Fate/Extra, il faut d’abord que je vous parle des grandes lignes de Fate Stay Night, pour les personnes qui ne connaîtraient pas encore. Tout droit sorti de l’imagination du studio Type Moon (Melty Blood), l’histoire se déroule plus ou moins à notre époque, alors qu’une guerre sainte s’apprête à être déclarée. Le but de celle-ci ? L’obtention du Saint Graal, qui permet à son propriétaire de se voir exaucer tous ses vœux. Les participants à cette guerre, les Masters, sont des humains un peu spéciaux, souvent dotés de pouvoirs magiques, et qui peuvent signer un pacte avec un Servant (Champion), tout droit sorti de nos livres d’histoire ou de mythologie et qui se battra avec honneur pour la cause de son Master. Dans Fate Stay Night, le héros, Emiya Shirô, pactisera avec une belle blonde, qui s’avérera être le Roi Arthur, rien que ça !!

Fate/Extra reprend grosso modo les grandes lignes de son aîné Fate Stay Night, reprenant même certains personnages de la série. Vous ne camperez plus Emiya Shirô mais un étudiant lambda (mâle ou femelle) dont vous choisirez le nom ; car en effet, cette fois-ci, la guerre sainte se réduit à l’enceinte d’une école, la Tsukumihara Academy. L’histoire est cependant plus complexe…

La Tsukumihara Academy est une école plongée dans un environnement artificiel, le Moon Cell. Ce dernier créé une réplique de la guerre sainte en utilisant un système de simulation, appelé Serial Phantasm ou SERAPH, qui permet d’invoquer des Servants. La mémoire de ces Servants (eh oui, nous sommes dans un univers virtuel) provient du Moon Cell Automaton, un ordinateur spirituel (hein ?) construit sur la surface de la lune par une civilisation antérieure à l’Humanité, et découvert par les hommes en 2032. Cet ordinateur a en mémoire les faits et gestes de chaque individu né sur la Terre depuis les prémices de la civilisation, y compris ceux des Héros, donc des Servant potentiels.

Tous les Masters proviennent de l’académie et sont au nombre de 128 (128 Masters, donc 128 Servants). Ils devront se battre entre eux dans « l’Arène », où l’échec est synonyme d’effacement des mondes virtuel et réel.

Introduction

Votre personnage participant à la guerre sainte, garçon ou fille, pourra faire équipe avec l’un des trois Servants proposés.

Avant tout, il faut savoir qu’il y a plusieurs catégories de Servants ; tout dépend de l’arme qu’ils utilisent :

  • Saber (épéiste)

  • Archer (archer)

  • Casper (magicien)

  • Lancer (lancier)

  • Assassin (furtif)

  • Berserker (les gros bœufs, généralement très grands et très musclés, très résistants)

  • Rider (disposant d’une monture, animal ou machine)

Saber, Casper, etc. sont aussi bien le nom de la classe que celui du personnage représentant cette dernière, car les Servants, pour plus de mystère, cachent leur véritable identité.

Vous aurez le choix entre trois personnages, de trois classes différentes : Saber, sosie de la Saber de Fate Stay Night ; Archer, le même Archer que dans la série ; et Casper, une fille avec des oreilles de renard, cette fois-ci totalement inédite. Les autres seront vos ennemis. Petite nouveauté : si normalement, dans la traditionnelle guerre sainte, chaque classe est représentée par un Servant, dans le jeu il y aura plusieurs Servants de type Archer ou Saber, etc. Archer contre Archer sera donc inévitable. Bon ou mauvais point, à vous, fan, d’en juger…

STYLE DE JEU

Votre personnage évoluera au sein de l’académie. La guerre sainte ayant commencé, il vous sera impossible d’en quitter l’enceinte. Vous pourrez cependant explorer les différentes parties du campus en contrôlant votre personnage, parler avec les différents étudiants et autres personnages clés, … cette étape étant indispensable pour le déroulement du scénario, bien évidemment.

À côté de ça il y aura l’arène, où vous ferez XP votre Servants…

1) Le détective

Le jeu reprend les bases du jeu érotique d’origine (sans détails graveleux, dommage…), à savoir le digital novel, basé essentiellement sur du dialogue et des choix divers.

L’histoire se divise en chapitres et à la fin de chacun vous devrez combattre un Master et son Servant, sur lequel vous devrez avoir enquêté au préalable, comme un détective.

Le jeu inclut une horloge interne ; vous disposerez de 6 jours pour vous préparer aux prochains combats de Masters. Ces jours défileront au gré de vos conversations dans le campus et de vos séjours dans l’arène. Les conversations clés sont marquées par un point d’exclamation au-dessus des personnages et des objets que vous devrez consulter. Ces enquêtes dans le campus sont indispensable car elles permettent de découvrir la véritable identité du Servant que vous affronterez, mais aussi d’obtenir des informations sur votre propre Servant, qui garde, rien que pour vous embêter, son identité secrète.

Lors de vos différentes discussions vous aurez des choix à faire. Certains pouvant vous amener à une dead end, (à savoir un game over), mieux vaut donc être prudent.

En dehors de cette parlotte indispensable, tout ce passage hors arène vous permettra aussi de sauvegarder votre partie, d’acheter des objets en magasin, de discuter avec votre Servant ou d’augmenter ses aptitudes.

2) L’aventurier

L’arène est une sorte de donjon virtuel constitué de couloirs informatiques, au design, il faut bien le dire, peu inspiré et surtout peu varié. Le but du jeu est d’explorer ces arènes de fond en comble pour trouver un passe, qui vous permettra d’accéder au niveau suivant. Chaque chapitre dispose de deux niveaux d’arène et, enfin, du combat contre le Master ennemi. Pour combattre celui-ci, vous devrez impérativement obtenir les deux passes des deux niveaux d’arène, tenez-le vous pour dit !! Vous ne pourrez aller dans l’arène qu’une fois par jour ; une fois sorti, vous passerez automatiquement au jour suivant.

Les couloirs de l’arène seront parsemés de monstres eux aussi peu variés, au design « cubiste » étrange, l’archétype même du virus informatique que l’on doit détruire à coups de latte. Bon ok, certains ressemblent à quelque chose ; y’aura une sorte de taureau, un centaure et un genre de phénix… je crois. Enfin, il faut vraiment bien chercher… Tuer des monstres = level up, points d’expérience, parfois acquisition d’objets, objets que vous retrouverez aussi dans les quelques coffres généreux du niveau.

Ces passages en arène seront aussi agrémentés de quelques défis vous opposant à votre rival du chapitre, le fameux Master à affronter, qui ne vous facilitera pas la tâche. Les buts de ces défis sont assez variés. Vous devrez par exemple tuer un certain nombre de monstres avant votre rival, ou jouer à cache-cache avec lui dans le labyrinthe des couloirs, etc.

3) Le duelliste

Chaque fin de chapitre est marquée de notre victoire sur un Master adverse. Ces combats Servant contre Servant seront extrêmement corsés, une véritable épreuve à surmonter : les Servants rivaux auront dix fois plus de HP et de MP que vous et seront en général bien plus puissants et résistants. Comment gagner ? Eh bien, en la jouant fine… Eh oui, car ce jeu possède une dimension tactique insoupçonnée !!

GAMEPLAY

1) JANKEN !!

Les combats sont du tour par tour extrêmement dynamiques. Votre Servant et vos ennemis disposeront de trois actions de base : l’attaque, la défense et le break. Ces trois actions fonctionneront en triangle, à la manière d’un pierre-feuille-ciseaux, à savoir que chaque action en surpassera une autre :

  • l’attaque surpasse le break ;

  • le break surpasse la défense ;

  • la défense surpasse l’attaque.

Et comme dans un pierre-feuille-ciseaux, votre Servant et l’ennemi attaqueront en même temps, à travers les 6 manches qui divisent chaque tour du combat. Il faudra donc choisir d’une traite comment vous jouerez vos 6 manches, comment vous les organiserez. Une fois cela fait, les deux adversaires (vous et l’ennemi) se foncent dessus dans un combat dynamique, sans interruption. Ce n’est qu’une fois les six manches finies (si votre ennemi n’est pas mort, ce qui est souvent le cas) que votre personnage, parti à l’assaut, revient gentiment dans sa position initiale. Le tour suivant (aussi composé de 6 manches) peut commencer et ainsi de suite… Évidemment, la gestion du combat n’est pas qu’une question de hasard ; certains ennemis utiliseront plus certaines actions que d’autres. Il vous sera même possible, si vous avez un niveau élevé, de voir directement les actions que vos adversaires choisiront, normalement cachées.

Autre point important : si vous arrivez à enchaîner trois actions sans encombres, vous débloquerez un « special turn », et ainsi infligerez des dégâts supplémentaires à l’ennemi.

2) Les SKILLS

À côté de cela, votre Servant disposera d’aptitudes très pratiques, aux effets multiples, qui ajouteront du piment aux combats.

Ces skills dépendent d’une barre de MP, et donc seront assez limitées. Votre Master aussi dispose de sa propre barre de MP, qui lui permettra de soutenir son Servant en cas de problème. Ces sorts de soutien dépendront de l’équipement de votre Master… Utiliser les aptitudes du Servant vous coûtera une manche, en utiliser une du Master - ou un objet de votre inventaire - ne vous en coûtera pas ; vous pourrez donc à la fois combattre et utiliser la skill !!

À côté de ces skills de base, il y a le « Noble Phantasma », connu de tous les fans ; le coup ultime de votre Servant, directement en relation avec son identité. Si vos adversaires auront, dès le début du jeu, acquis leur Noble Phantasma, vous, vous ne le débloquerez que vers la fin. Que voulez-vous, il faut bien du challenge !!

GESTION ET ÉQUIPEMENT

1) Les objets

Vous trouverez des objets dans les coffres de l’arène, mais aussi à la cantine de l’académie (??). Ces derniers sont assez variés, allant de la potion à l’antidote en passant par le boost de défense et d’attaque… En somme, très classiques… mais très pratiques !!

Vous pouvez aussi bien acheter que revendre vos objets (et équipements), mais sachez que certains objets clés sont invendables.

2) L’équipement

Dans ce jeu, si votre Servant part en première ligne, c’est votre Master que vous devrez équiper. Cet équipement, que l’on trouve aussi dans les coffres ou au réfectoire, est très varié, vous permettant à la fois d’augmenter vos capacités de base (points de MP, résistance au poison, à la folie…) mais aussi d’obtenir des skills pour votre Master, comme redonner de la vie ou encore, empoisonner le Servant adverse. Bref, que des petits plus qui agrémentent l’aspect tactique du titre.

3) La gestion du Servant

La personnalisation de votre Servant se fera dans l’église du campus. À chaque fois que vous gagnerez un niveau vous obtiendrez trois points d’aptitude, que vous devrez distribuer dans les diverses capacités de votre Servant, comme puissance d’attaque, résistance, résistance aux skills, puissance des skills, etc. À vous de choisir ce qui conviendra le mieux à votre Servant. Et à force de distribuer ces points, vous apprendrez de nouvelle aptitudes… Petit à petit l’oiseau fait son nid, comme on le dit si bien.

En bref

Graphismes : 15/20. Pas magnifiques mais classes, fluides et lisibles. On pourrait reprocher les level et monster designs un peu trop abstraits, mais les différents Masters et Servants sont tellement charismatiques que l’on n’en tiendra pas vraiment compte.

Gameplay : 18/20. Très original, avec un aspect délicieusement tactique. Bien qu’au premier abord il semble un peu léger, on aura vite fait de se rendre compte qu’il ne suffit pas de foncer dans le tas pour espérer gagner…

Bande-son : 16/20. De bonne facture bien qu’un peu en boucle, les musiques sont dans le ton, assez dynamiques et mystérieuses. Les bruitages, eux, sont impeccables. On apprécie également les voix digitales !! (Pas assez présentes d’ailleurs.)

Durée de vie : 14/20. Comptez une vingtaine d’heures pour venir à bout du jeu, si vous ne mourez pas trop souvent… Une fois celui-ci terminé, je ne suis pas sûr que le plaisir se prolonge, même si deux autres Servants seront à découvrir. À vous de voir !! Il est même possible que vous craquiez avant la fin du jeu, tant son déroulement peut paraître redondant.

Difficulté : 13/20. Vous aurez le choix entre facile et normal au début du jeu. N’ayant joué qu’en normal, je ne peux pas parler de la différence. Je trouve par contre la difficulté mal gérée. Certains ennemis plutôt faibles pourront vous tuer, la faute au hasard, parfois trop présent. Les combats contre les Masters et Servants rivaux seront eux dantesques, épiques, et aussi affreusement frustrants. J’aime le challenge, mais tout de même…

Scénario : 15/20. Un peu alambiqué mais rafraîchissant, avec de nouveaux visages attachants. On sent que Type Moon ne se moque pas de nous…

En conclusion, je peux dire que ce jeu est un peu le messie tant attendu de la franchise Fate Stay Night ; le premier vrai RPG tiré de cette somptueuse saga. Type Moon s’est véritablement donné dans ce jeu, en construisant un nouvel univers, en introduisant de nouveaux personnages charismatiques. Il s’agit là d’un vrai boulot, que l’on ne peut que saluer. Pour une fois que l’on ne prend pas les fans pour de simples distributeurs de billets…

Maintenant, si l’on parle du jeu en soi, on pourra déplorer son côté trop répétitif, à savoir parler à des gens, combattre, parler à des gens, combattre, et ce dans un environnement fermé et très peu varié. Le système de combat, très bien monté, sauve les apparences, mais ne vous faites pas d’illusions : il faut être fan de la première heure pour apprécier ce jeu à sa juste valeur.

Je lui mets 8/10 en tant que fan ; ôtez-lui deux points si vous êtes juste un touriste curieux !!

Fate/Extra