Développé par Planet Moon Studios, édité par Sega, paru en Europe en mars 2007.
L’infâme et ingrat Black Falcon (en fait, l’ancien chef de votre section d’assaut) a trahi son pays, la belle Amérique, et s’est emparé (enfin, pas tout seul) de 13 exemplaires du nouveau jet de combat ultra sophistiqué « Assassin ». Il vous échoit de lui courir après en détruisant tout ce qui bouge pour tenter de récupérer ces bébêtes, apparemment les jets les plus rapides qui existent. Voilà ce que ça provoque de créer de nouvelles armes de destruction massive : les gens sont jaloux et vous les chouravent.
Heureusement, dans cette tragédie, un rayon de soleil luit : vous avez à votre disposition le prototype spécial « Afterburner mark X ». Ça devrait tout de suite mieux se passer avec ça, il est vrai…
Vous voilà donc paré pour vous amuser avec un bon shoot bien arcade… ça tombe bien puisque le jeu originel (sorti en 1987) utilisait ce support.
Est-ce quadrille ?
Black Falcon met à notre disposition un nombre conséquent d’avions de combat. 15 en tout, parmi lesquels le F-14 Tomcat, le F-22 Raptor, le F-15 Strike Eagle, etc. Ces appareils disposent tous du même armement, à savoir des canons pour mitrailler (avec des munitions en quantité illimitée), des missiles pour atteindre les avions adverses et des roquettes pour dézinguer les unités au sol (ou en mer).
On ne dispose bien évidemment pas de tous les appareils dès le début de la partie, de la même façon que leurs caractéristiques (quantité maximale de projectiles embarqués, puissance des mitrailleuses, nombre de missiles que l’on peut tirer simultanément, niveau d’accélération de la postcombustion, …) sont améliorables. Pour cela, vous gagnez de l’argent à chaque cible éliminée, et celui-ci vous sert à acquérir des avions et des capacités neufs. Plus on monte en niveau dans la qualité, plus c’est cher, ça va sans dire (mais je le précise quand même, on ne sait jamais).
Ceci dit, vous ne pourrez pas acheter les plus gros jets dès que vous aurez assez de tunes, car leur déblocage est aussi lié à votre grade. En effet, on accumule des points lors des missions, principalement en faisant usage de la postcombustion (le fameux Afterburner, donc). Et donc, de temps en temps vous serez promu(e) et de nouveaux avions seront désormais disponibles à l’achat.
Mais outre ces considérations purement guerrières et belliqueuses, on trouve quelque chose de rigolo qui m’a bêtement amusé comme un petit gamin : la possibilité de personnaliser nos engins volants grâce à tout un panel de peintures et quelques options. On trouvera donc, entre autres, des tuyaux d’échappement supplémentaires (absolument irréalistes mais ça en jette), des ailes en sus, des tuyères plus larges, et des habillages allant des traditionnels camouflages kaki ou ciel au « tuning » genre ‘flammes’, ‘tête de mort’, en passant par un fuselage bleu électrique agrémenté de deux bandes blanches, voire un revêtement noir et jaune typé ‘frelon’ ou encore celui, peut-être pensé pour les filles, appelé ‘tout mignon’ et comportant notamment des petits nuages blancs sur un fond rose… Il y en a pour à peu près tous les goûts et c’est un aspect bien chouette.
Manche à balai
Les commandes sont très aisées à prendre en main, c’est un des aspects les plus positifs du jeu. Il existe trois configurations différentes de commandes possibles parmi lesquelles choisir, ce qui suit en concerne une seulement.
Une petite note pour signaler que le déroulement de l’action est constant ; on ne peut que manœuvrer notre engin dans les limites de l’écran, mais on ne contrôle pas sa trajectoire, qui s’effectue automatiquement.
On dirige l’avion au moyen du petit stick en bas à gauche. Il est possible de conserver une configuration plus ‘réaliste’, où il faut appuyer vers le haut pour perdre de l’altitude et vice versa. Personnellement je préfère l’alternative, moins conforme aux commandes d’un réel chasseur mais plus logique pour un jeu. Les avions répondent bien, ce qui est particulièrement appréciable dans les zones de glace où on se mange parfois un morceau d’iceberg si on n’est pas assez attentif ; mais certains sont plus rapides que d’autres, ce qui surprend lorsqu’on change d’appareil pour varier un peu les plaisirs.
C’est en déplaçant notre chasseur que l’on fait aussi évoluer la mire à l’écran. Il suffit de l’approcher d’un ennemi pour cibler ce dernier. Très facile, donc, sauf quand l’un d’eux s’évertue à rester à l’extrémité de l’écran et qu’il faille se faire violence pour aller le verrouiller.
Les deux gâchettes, gauche et droite, servent respectivement à décélérer et accélérer (le fameux Afterburner). Ces deux actions consomment de l’énergie et vident une jauge à l’écran, laquelle se remplit après usage.
La touche X sert à mitrailler au canon, le carré lance les missiles air-air, le cercle balance les roquettes air-sol et le triangle permet d’effectuer un tonneau, très utile pour éviter les projectiles ennemis. Attention cependant : il est impossible de faire usage des armes lors de cette manœuvre défensive.
Le tout est fort bien pensé et permet d’attaquer les niveaux sans se prendre la tête. Je trouve juste que diriger l’appareil avec le pouce gauche et freiner avec l’index sur la gâchette est un peu difficile.
Briefing
Tout d’abord il faut sélectionner le mode de difficulté parmi trois, puis on choisit son personnage parmi ceux proposés au sein de l’équipe d’assaut choisie pour affronter Black Falcon. Deux hommes et une fille. Trois possibilités… ;-p Il n’y a pas d’incidence sur le déroulement de la partie selon qui vous avez choisi, hormis quelques saynètes en images fixes style « comic’s », et les missions bonus qui s’ouvriront par après.
Les missions, au nombre de 24, et qui se débloquent au fur et à mesure que vous les accomplissez, se choisissent via l’écran ad hoc, après quoi vous atterrissez (hu hu jeu de mots) dans le hangar et y choisissez votre avion. Les objectifs à remplir s’affichent ensuite. Les objectifs ? Eh oui, il y a le plus souvent un objectif principal (genre, abattre une sorte de boss, bien qu’on ne puisse pas vraiment les désigner de la sorte au vu de leur manque de difficulté) et d’autres, secondaires, comme abattre autant de forteresses volantes, couler autant de sous-marins, sauver autant de scientifiques embarqués dans certains engins ennemis (ils tombent en parachute lorsque vous détruisez leur avion, à vous de les attraper comme s’il s’agissait d’une caisse de bonus, dont je parle un peu plus bas) ou encore détruire une usine d’armement. En outre, les niveaux sont entrecoupés par des séquences courtes de ravitaillement, qui sur un porte-avion, qui au milieu du désert, etc., où sont rehaussées votre jauge de vie ainsi que la quantité de projectiles à votre bord. Il est à ce sujet particulièrement frustrant de se faire descendre (et donc de perdre une vie, dont on en a quatre en tout, j’ai omis de le signaler) alors que le salut est à portée de vue.
Un brin d’humour n’ayant jamais fait de tort à personne, on trouve au milieu de ça une mission consistant à récupérer un avion rempli de lapins de Pâques pour des enfants malades. L’argument de tous les arguments, il n’en faut pas plus pour que je me sente triplement motivé à massacrer tout le monde pour récupérer la précieuse cargaison (surtout si c’est du chocolat Galler, miam). On trouve aussi des missions bonus dont l’objectif est de détruire tous les ennemis rencontrés, sans exception. L’exemple parfait de ce qui me gonfle, car il y en a toujours bien un qui décide de faire juste une passe avant de ficher le camp et de me plomber tout !
Le système de ciblage se révèle particulièrement efficace. Comme dit plus haut, il suffit d’approcher la mire suffisamment d’un ennemi pour le verrouiller (son curseur, de carré qu’il était, devient un cercle) ; après quoi, il reste à tirer.
Mais, me diront les plus futés d’entre vous, comment décide-t-on si on doit tirer un missile ou une roquette ? Eh bien c’est très facile : les adversaires aéroportés sont représentés par un curseur bleu, ceux situés au sol ou en mer le sont par un vert.
Gardez bien en tête, toutefois, qu’il ne suffit pas de verrouiller un ennemi puis de tirer pour être sûr(e) qu’il soit détruit. Il arrive, en particulier lorsque de nombreux adversaires surgissent devant vous et que vous balancez la sauce aussi vite que vous pouvez, que des projectiles ne fassent pas mouche. Lorsqu’une cible est condamnée, un ‘X’ rouge remplace son curseur, signifiant qu’un de vos missiles va la frapper à coup sûr.
Lorsque vous abattez plusieurs ennemis à la suite (tirer quatre missiles en même temps, ça aide), vous réalisez un ‘combo’ et une caisse est parachutée depuis le dernier, qui vous confèrera un bonus si vous entrez en contact avec elle. C’est ainsi que vous pouvez rehausser votre jauge d’énergie vitale, celle de la postcombustion, ralentir le temps (l’action se déroule en « slow motion » comme dans la fameuse scène de combat de Matrix), réapprovisionner votre soute à missiles ou recevoir davantage de points et d’argent. Selon la couleur du parachute, vous avez une idée de ce que ce sera.
Les ennemis consistent essentiellement en des avions, que l’on rencontre dans toutes les missions. À cela s’ajoutent des sous-marins et navires de guerre dans les niveaux marins et des jeeps et tourelles de tir dans les niveaux terrestres. Et quelques autres plus sporadiques. Leurs modes d’attaques sont forcément semblables (on est dans un jeu de tir, pas un RPG). Certains sont plus résistants que d’autres, notamment les navires qui demanderont d’abord plusieurs tirs avant de sombrer. Réjouissez-vous : vous pourrez améliorer vos roquettes pour les couler en un coup par la suite.
Un dernier mot pour parler de la difficulté. Elle est progressive, corsée, mais pas impossible… en tout cas en mode ‘facile’. En ‘moyen’ et ‘difficile’, on en chie beaucoup plus.
Quoi qu’il en soit, les phases pénibles sont dues à une surabondance d’ennemis, pas une mauvaise réalisation.
Écho radar
Graphiquement, on est en 3D. Les décors sont plutôt bien fichus. Niveau variété, on traverse des régions désertiques, on survole des étendues d’eau, on évolue dans des décors de montagne ou encore dans ce qui ressemble furieusement à la banquise. C’est joli mais un peu peu, au vu de l’ensemble des missions, et je trouve qu’ils se répètent trop au sein d’un niveau donné : par moments on a l’impression de repasser par un endroit déjà vu précédemment, comme si le niveau ‘bouclait’. Les couleurs sont correctement choisies, et il est relativement aisé de distinguer lorsqu’un ennemi a tiré un missile sur vous, pour se préparer à effectuer un tonneau pour l’esquiver. Il est toutefois parfois difficile de bien apprécier la distance de notre appareil par rapport aux parois rocheuses que l’on frôle ou encore lorsqu’on passe en dessous d’arches en ruines.
Des cinématiques ponctuant certaines scènes, où l’on traverse un volcan, une pyramide ou bien où l’on détruit un pont ou un château, sont amusantes mais ne varient pas d’un iota d’un niveau à un autre (chaque fois que l’on bousille un pont, ou un château, ce sera la même cinématique). En revanche, je trouve leur réalisation décevante, car leur qualité graphique est trop géométrique à mon goût et on pouvait certainement obtenir un résultat plus réaliste.
Les différents appareils que l’on est amené à piloter sont correctement rendus, par contre. Ils sont variés dans leurs lignes, et les possibilités de « tuning » sont suffisamment nombreuses pour satisfaire le joueur épris de personnalisation débridée. Quant aux appareils ennemis, la plupart du temps on n’a pas le temps de les voir de près puisqu’ils arrivent surtout par devant et qu’on s’échine à les abattre dès qu’on les aperçoit. Certains viennent dans notre dos, néanmoins, et ils sont eux aussi bien définis. Les explosions sont bien rendues, les tirs de mitrailleuses provoquent des impacts au sol ou à la surface de l’eau, bref c’est du tout bon.
Les animations sont très bien vues. On plonge, on remonte en chandelle, on fait des tonneaux ; je n’ai jamais piloté d’avion, mais les mouvements me paraissent réalistes et procurent des sensations agréables.
Ceci dit, j’ai observé des chutes de frame-rate hélas assez fréquentes : en effet il arrive trop fréquemment que l’écran se fige une ou deux secondes, ce qui casse le rythme, bien sûr, même si c’est parfois profitable lors de séquences d’action frénétique où on en profite pour évaluer la situation rapidement avant que le jeu se remette en mouvement. Pas bien…
Niveau sonore, il y a plusieurs thèmes disponibles. Je dois bien dire que je n’y ai guère prêté attention, vu que je préfère me focaliser sur l’action elle-même. J’ai cependant relevé que ce sont régulièrement les mêmes musiques qui reviennent, donc je ne pense pas qu’il y ait une grande diversité ici. Elles sont typées rock lourd, avec des passages plus calmes, avec parfois une voix seule pendant quelques instants, et il y a quelques morceaux plus typés rythmes électroniques. Les bruitages m’ont plus marqué ; explosions, tirs, chuintement des tuyères, accélérations, verrouillage des cibles, bruit des canons, … le tout est efficace et participe directement à l’immersion du joueur.
Je n’ai pas pu tester le multijoueur. D’après les informations que j’ai, il y a un mode coopération et un mode duel, et on peut jouer jusqu’à 8.
Cible éliminée
Black Falcon est un shoot them up efficace, prenant, trop peu varié toutefois, et qui n’épargne pas au joueur certains bugs graphiques bien ennuyeux. Il n’en reste pas moins un excellent défouloir, en particulier à petites doses. Il devrait avant tout satisfaire les vieux briscards qui, comme moi, ont touché à After Burner dans les années 80 et retrouveront certaines sensations. Pour les plus jeunes, il doit y avoir bien mieux à se mettre sous la dent.
Verdict : 7/10