Wipeout est un jeu vidéo PlayStation publié par Psygnosisen 1995 .

  • 1995
  • Course

Test du jeu vidéo Wipeout

4/5 — Exceptionnel ! par

En piochant dans les jeux vidéo les plus en avance sur leur temps, on tombe sur Wipeout, et la on se dit que Psygnosis avait frappé très, mais alors très très fort…

Une claque mémorable :

En 1995, un nouveau jeu de course futuriste sortait en même temps qu’une console nouvelle génération. Rappelons qu’à l’époque, les jeux PC ne suivaient pas encore le même chemin que ceux des consoles, ils étaient pour ainsi dire, dénués de « fun ». La fête, c’était les jeux d’arcade, leurs premières parfaites adaptations sur console comme Tekken et Ridge Racer. Wipeout fut le dixième jeu de la Playstation, moins attendu que ces derniers car n’étant pas une conversion d’un jeu d’arcade…

Mais c’est lorsque Wipeout tourna pour la première fois sur les écrans que les préjugés s’effondrèrent et que Ridge Racer prit un sérieux coup de vieux. On n’avait jamais vu ça : une animation extrêmement fluide, un design graphique renversant et un esthétisme proche du photo réalisme. Je me souviens encore qu’à l’époque, les gens voyaient ce jeu en disant qu’il s’agissait d’un vrai film se déroulant dans le futur ! Renversant était le mot.

Mais c’est seulement lorsqu’on prenait les commandes de son engin en main que l’on comprenait la réelle puissance de Wipeout. Le coussin d’air sous les vaisseaux faisait-il toute la différence ? Peut être, car aujourd’hui même, ce bijou a vraiment peu vieilli comparé à d’autres jeux du genre sortis pourtant des années plus tard…

La fondation de Wipeout :

En fait on se demande comment les développeurs de chez Psygnosis ont réussi une telle prouesse en 1995. Par exemple, le pilotage très technique des vaisseaux impressionnait pour l’époque certes, mais il est resté tout aussi divin aujourd’hui et dépassé par quasiment aucun autre jeu dans le genre (mis à part les suites).

Flottant dans les airs, les appareils du futur foncent à ras du sol et à toute vitesse dans des tracés hallucinants. Le premier à avoir inventé ce genre de jeu est Nintendo avec son fameux F-Zéro sur Snes. Mais Psygnosis s’est peut être juste inspiré de l’idée originale puisqu’il en résulte un tout autre jeu qui ne lui ressemble que très peu finalement…

Nick Burcombe, qui est le créateur du jeu, a d’abord dessiné les circuits de Wipeout à la main sur papier. Puis ceux-ci ont ensuite été modélisés sur ordinateur par l’équipe des graphistes. A la différence de F-Zéro, Wipeout fut entièrement réalisé en 3D polygonale texturée. Les vaisseaux, crées par Jim Bowers, sont passés en modélisation informatique d’après quelques petites maquettes en plastique. A partir de ça, l’équipe de Psygnosis a pu réaliser son nouveau jeu sur le fameux support Silicon Graphics, avec des programmes de chez Alias (LE système de développement qui a permis de créer les processeurs de la N64, les images de synthèses des films de l’époque comme Jurassic Park… etc…).

Et bien à l’époque de ce passage à la 3D/images de synthèses, Wipeout faisait figure de chef-d’œuvre. Même s’il ne nous épargne pas les bugs de collisions et d’affichage, il faut reconnaître que les artistes anglais de chez Psygnosis ont réalisé un coup de maître pour l’époque.

Le résultat de Wipeout :

Grâce à leur moteur 3D de qualité, les graphistes ont pu travailler des tracés très élaborés, éclairés en temps réelle, et possédant des dénivelées infernales. Entre des virages enfoncés, des chicanes déformées, des routes vallonnées, on peut dire que Nick n’a pas manqué d’idées. Une grande adresse au pilotage sera requise. On peut contrôler son appareil préféré avec une précision extrême. Les vaisseaux, au nombre de huit, présentent tous des différences notables au niveau de leur pilotage, accélération et vitesse. Dommage que ces caractéristiques techniques ne soient pas montrées dans les options. Mieux vaut donc tous les essayer et prendre celui dont la force d’inertie nous est le plus agréable (personnellement, je préfère piloter les vaisseaux les plus lourds, j’aime d’avantage utiliser les aérofreins). Les aérofreins justement sont adaptés judicieusement sur les boutons des tranches de la mannette (R2 et L2) et permettent de tourner plus vite mais aussi d’accélérer la vitesse de ses virages. On peut aussi relever et abaisser le nez de son appareil pour plonger dans les courbes par exemple. Autant vous dire que le pilotage est un régal, et que la marge de progression est juste gigantesque.

L’ambiance « Wipeout »

Jim Bowers est allé jusqu’au bout en créant des logos sublimes pour les vaisseaux. Tout est d’avantage focalisé sur l’aspect technicité et expérimentation du futur, ce qui donne à Wipeout une certaine crédibilité dans le réalisme. Les six circuits possèdent leur propre ambiance graphique, avec des textures radicalement différentes. Les décors vont du bitume et des montures industrielles futuristes à la neige mêlée de glace, en passant par le désert Californien. Très variés donc, leur structuration et leur composition sont sérieusement détaillées ce qui est franchement agréable.

Les circuits suivent à la perfection un ordre d’apprentissage pour les nouveaux pilotes. Autant vous dire que le premier niveau est relativement simple, et que le dernier est d’une difficulté plutôt redoutable. Je tenais à dire au passage que certains circuits possèdent plusieurs embranchements que l’on doit appréhender de façon très différente. En général, l’un des chemins est plus long mais plus facile que l’autre. Mieux vaut ne pas hésiter plus d’une seconde à l’intersection des virages au risque de se fracasser contre l’angle qui les sépare (c’est vraiment le truc con ça).

Les armes/les turbos :

Pendant les courses, vous trouverez des marques carrées disposées judicieusement sur la piste. Il en existe deux sortes : les flèches bleues vous permettront de gagner en vitesse pendant un court moment, tandis que les croix vous offriront des armes de façon aléatoire. Ce principe d’armes justement se démarque de F-Zéro et enrichit plus encore plus le gameplay. Vous aurez donc droit au fameux « boost » qui vous permettra de foncer encore plus vite pour semer vos adversaires (celui-ci fait un bruit d’avion à réaction ridicule d’ailleurs). Le missile simple à tête chercheuse Les mines vous permettront d’empêcher les autres de vous suivre à la trace. Il y a aussi la décharge électrique qui aura pour but de fausser le pilotage du vaisseau pendant un court laps de temps. En gros, rien de bien méchant comparé aux armes qui se trouveront plus tard dans le fameux épisode 2097…

Les musiques, l’ambiance sonore :

Des musiques divines, sûrement dues à la participation des Chemical Brothers. De la « soft tech » vraiment excellente qui confère à l’ambiance générale un grand plus. Les bruitages en revanche sont plutôt ratés, presque inexistants. Seul le bruit de l’air brassé dans les virages reste vraiment sympa.

Les modes de jeux :

Peu nombreux, ils se limitent à un simple mode « championnat » avec un mode de difficulté à débloquer (le mode « Rapier » qui est très difficile car la vitesse des vaisseaux est deux fois plus rapide que dans le mode « Venom »). On nous donne trois vies pour chaque course donc c’est très limité.

Un mode « course simple » qui servira plutôt à s’entraîner pour le mode Championnat ainsi qu’un indispensable mode « contre la montre » sur lequel on passera son temps à casser les chronos pour faire des records.

N’oublions surtout pas la possibilité de jouer à deux en mode « link » (une première pour l’époque). Basique donc mais pas négligeable.

Les défauts :

Ils sont assez énervants même si ils sont largement pardonnables étant donné l’ancienneté du titre (et surtout l’innovation dont il a fait part). Bon premièrement ce sont les collisions. Que ce soit les bords du circuit qui nous bloquent NET à chaque frottements d’ailes (ça rend le jeu plus difficile que les autres Wipeout) ou bien les adversaires qui nous défoncent pour nous faire arriver à des vitesses aberrantes dans des virages du coup impossibles à négocier, c’est très désagréable et suffisamment ennuyeux pour être dit.

Ensuite, dans la famille des ratés, il y a les effets des armes. Les explosions sont aussi inexistantes que les bruitages, on sait juste que l’on a chopé un vaisseau car il s’est arrêté net. Bon ce n’est pas dramatique, d’autant plus que ces défauts ne nuisent pas vraiment à l’interêt du jeu. Au bout d’un moment on y prête même plus attention, on s’habitue aux bugs et le plaisir de jouer prend le dessus.

Bon, qu’en est-il ?

Wipeout, c’est l’ancêtre, mais malheureusement un jeu semblant pas complétement finit. Une sorte de pièce de musée qui a redonné au jeu de course futuriste ses lettres de noblesse et qui a fait naître l’un des plus grands jeux de tous les temps, à savoir l’incroyable Wipeout 2097 (encore le meilleur jeu du genre à ce jour selon moi).

Wipeout, c’est tout ça : une maniabilité diabolique, une ambiance superbe, des musiques géniales, un design redoutable, des circuits superbes et variés… Que dire ? N’ayez pas peur d’y jouer même aujourd’hui, vous aurez l’occasion de (re)découvrir l’un des précurseurs du genre. Une bombe en soit.

Wipeout