Alors que la Playstation commence doucement à reculer face aux diverses consoles concurrentes qui s’installent, Psygnosis va connaître un destin tragique commun à beaucoup d’éditeurs de jeu : la boîte va fermer.
Mais avant de mettre la clé sous la porte, Psygnosis nous livre le dernier opus Playstation d’une saga hors du commun : Wip3out, 3e volet de la saga des Wipeout, qui sera leur chant du cygne. Malheureusement, au premier abord, le soft laisse un goût de pas fini.
Wip3out est, comment dire… un peu différent de son prédécesseur :
La bande son, que tout le monde attendait au tournant a déçu bon nombre de joueurs. Les titres sont moins énergiques, mais surtout ce sont des remix fait par je ne sais qui, et qui aurait dû s’abstenir et fournir les originaux. Mais peut-être était-ce un problème de budget, connaissant la crise entourant le développement de ce jeu, cela me paraît fort probable. Quoiqu’il en soit, cela ne remet pas en cause le fait que les musiques ne sont pas ce que l’on pouvait attendre d’un Wipeout. Elles restent toutefois dans l’esprit, mais moins énergiques à mon goût.
Autre point noir, qui lui aussi saute aux yeux immédiatement, c’est l’ergonomie des menus… certainement une partie qui n’a pas eu le temps d’être développée correctement. Des simples lignes d’écritures. Pas d’animation entre les menus, rien de visuel.
Toujours du côté des changements divers, il a été rajouté un mode de vue intérieure : le mode cockpit. Une vue totalement inutile si vous voulez mon avis. Le cockpit gâche une partie de la visibilité, et le positionnement est le même que la vue intérieure classique.
Il a également été rajouté la possibilité de jouer au pad analogique. Personnellement, tellement habitué aux directions classiques utilisées dans le volet précédent, je n’ai jamais pu me faire à la conduite analogique (pourtant, pour tous les autres jeux de courses, j’utilise l’analogique), mais c’est plus personnel sur ce coup-là.
Et pourtant… et pourtant… Wip3out est une bombe hallucinante !!! Les graphismes ont franchi un cap, on passe en haute résolution (pour la Playstation), tout est plus fin, plus propre, les textures sont plus détaillées, et les niveaux …
Parlons des circuits :
Wipeout reprend son principe de classe : les 4 classes sont toujours présentes. Vector, Venom, Rapier et Phantom. Avec toujours les mêmes règles : 2 tours en Vector à faible vitesse contre 5 tours en Phantom à fond les propulseurs.
Il n’y a toujours que 8 circuits, mais leur design est cette fois-ci très varié, impossible de confondre 2 circuits. Psygnosis en plus de nous faire virer dans tous les sens a ajouté une dimension aux circuits : la hauteur ! Si le premier circuit est moins basique que la première course des autres opus, faire ne serait-ce qu’un tour en Phantom sans se cogner est un vrai challenge.
On trouvera dans le deuxième une illustration de ce qu’est la 3e dimension ajoutée à ce jeu, vous descendrez un portion en ‘tourbillon’ à un moment, et la sensation de descente est assez impressionnante. Difficile de ne pas se heurter aux bords, une bonne utilisation des aérofreins sera nécessaire à partir de la classe Rapier (ou un autopilot judicieusement utilisé). Je ne vais pas décrire tous les parcours, mais prenez par exemple le 5e parcours (Hi-Fumi), et vous aurez une belle claque autant graphique qu’au niveau des sensations, des fleurs de cerisiers qui volent sur votre passage, un grand saut à vous couper le souffle, et toujours des dédales impressionnants et défiant votre dextérité. Chaque parcours a son esprit, sa beauté et ses difficultés. Wipe3out est un régal pour les yeux !
De plus un mode replay a été ajouté ! Aaaaaah. Ben franchement quand vous faites une course de folie, vous êtes bien content de contempler la performance et de vous remettre de vos prouesses, surtout que les angles sont très bien choisis. Un petit plus qui fait plaisir.
Mais qu’en est-il des armes?
Adieu le turbo, cette option n’existe plus. Enfin plus sous la même forme. Vous disposez d’un turbo utilisable à votre guise. Son utilisation vous draine votre énergie, donc faites attention à ne pas en abuser, ou pensez à régulièrement passer au stand de rechargement.
Pour le reste, j’ai l’impression qu’ils ont triplé le nombre d’options. Au point de devoir faire une différence entre armes offensives (violettes) et armes défensives (jaunes).
Parmi les offensives on retrouve les roquettes (2 cette fois-ci, contre 3 dans l’opus précédent, plus puissantes par contre), les missiles (2 lockables sur 2 cibles différentes, contre 1 seul dans le précédent, mais ils sont moins puissants), le tremblement de terre, adapté à la vitesse de votre véhicule cette fois-ci (dans Wipeout 2097 en lancer un en Phantom était une mauvaise idée, cela nous bouchait complètement la visibilité), l’incontournable plasma (ou comment se débarrasser directement d’un adversaire) et les mines (j’en oublie peut-être).
En options défensives, on retrouve le bouclier (qui arrête cette fois-ci un plasma), on a désormais l’invisibilité (invincible, et impossible de vous locker avec un missile), le déflecteur (réduit à zéro votre résistance à l’air, et renvoie les missiles et roquettes dans la direction d’où ils viennent), le false wall (crée un bref mur contre lequel vos adversaires vont rebondir), l’energy drain, ou comment récupérer de l’énergie sur le dos de votre adversaire de devant…
Toutes ces armes rajoutent un peu de piment aux courses : hors de question de tirer systématiquement les roquettes que l’on a, un petit coup d’oeil au vaisseau ennemi pour vérifier qu’il n’a pas un déflecteur, sinon ça nous retombe dessus, et ça fait mal ! Le déflecteur ne sert pas qu’en défense, il permet aussi de mieux gérer certains virages puisque votre résistance à l’air est réduite. Et d’autre tactiques que je vous laisserai expérimenter.
Quant aux vaisseaux, Psygnosis nous en livre pas moins de 8 ! Chacun dispose des 4 caractéristiques suivantes, allant d’une valeur de 1 à 5 : Accélération, Résistance, Vitesse de pointe, et Maniabilité. Chaque vaisseau aura ses forces et ses faiblesse. On retrouve les 3 classiques Feisar (vitesse de pointe à 1, accélération 5), Auricom (3 partout), et Quirex (4 en vitesse de pointe et 2 en maniabilité). Le vaisseau caché du 2097, devient ici un vaisseau normal, avec ses caractéristiques propres, rajoutez à cela 4 autres vaisseaux, chacun équilibré, ou spécialisé dans un domaine : un vaisseau a 5 en maniabilité, aérofreins presque inutiles, mais 1 en résistance… interdit de se cogner ; un autre 5 en vitesse de pointe mais 1 en maniabilité (il faut beaucoup anticiper).
Avec ce panel de vaisseaux vous trouverez forcément votre chouchou, et vous aurez même vos favoris pour tel parcours (j’aime beaucoup le Quirex et l’AG-System). Enfin un choix de vaisseaux digne de ce nom. Bravo.
Et le fun dans tout ça? Et le déroulement des courses?
Voilà quelque chose qui a bien été pensé pour donner des heures de jeu aux joueurs avant de finir pleinement le jeu ! Vous disposez donc de 4 classes. Au départ seules les 3 premières seront disponibles. Et 4 parcours avec 4 vaisseaux ! Il vous faudra remporter des médailles sur chaque parcours avec chaque vaisseau pour débloquer des parcours et des vaisseaux ! Un petit calcul? 4 classe, 8 vaisseaux, 8 parcours donnent 256 courses possibles pour finir le mode arcade !
Nan parce que, tant qu’à faire, il n’y pas qu’un seul mode. Il y a aussi le mode défi. Le quoi? Le mode défi. Dans le mode défi vous devrez remporter un défi (sans blague) mais sur un circuit spécifique, dans une classe spécifique, et avec un vaisseau spécifique. 3 types de défis existent : la course (il faut donc finir premier pour la médaille d’or), le temps (finir dans un certain temps, et c’est parfois bien serré), et le mode destruction (il faut éliminer des adversaires, les détruire !). Et puis il y aura par la suite le 4e mode défi : combo. Dans lequel vos points dépendront des 3 caractéristiques que sont la place, le temps, et les ennemis détruits.
Quoi ça ne suffit pas? Hé bien alors on fait un autre mode ! le mode anihilation, où l’on définit un nombre de points à atteindre, et l’on doit atteindre ce nombre de points en détruisant des ennemis. Il se déroule comme le défi destruction : aucune recharge disponible (vive le energy drain), vous devez détruire vos ennemis pour marquer un point, ou alors finir un tour (dans le bon sens dois-je le préciser ? ;) ). Le premier à atteindre le nombre de points est vainqueur.
Toujours pas rassasié? Bon un ptit mode tournoi alors ! Un petit mode où vous choisissez la classe et votre vaisseau, et vous voilà en train de faire une série de courses. Le premier marque 10 points, le second en marque 6, etc… à la fin du total des courses celui qui a le plus de points a gagné.
Encore? Ok, un mode 2 joueurs en écran splitté existe ! Si si, vous jouerez à 2 sur le même écran, et l’on peut choisir si c’est splitté horizontalement ou verticalement (pratique pour les télés 16/9). Ce mode est intéressant car, contrairement à beaucoup de jeu de courses, vous ne serez pas que 2 sur le circuit. Mais si jamais vous aimez votre petit confort, vous pouvez toujours faire le mode 2 joueurs en link (via un petit code, tapez link comme pseudo). Et vous savez quoi? le link et le splitté sont cumulables… ben si tiens. Donc jouable à 4 joueurs simultanément !
Roh bah si ma bonne dame !
Personnellement, le mode auquel j’ai le plus joué, c’est le mode classique.
D’ailleurs si vous avez toutes les médailles d’or dans toutes les courses d’une classe (donc les 64 cas possibles), vous débloquerez un circuit en mode polygonal. C’est un circuit de plus, mais aucune texture n’est mise en place, vous ne jouerez qu’avec des polygones. Ok c’est moins beau, mais ça fait quand même 4 circuits de plus ! (bonne chance pour avoir toutes les médailles d’or en Phantom, mais c’est faisable, puisque je l’ai fait).
Pour les utilisateurs d’ePSXe, utilisez la même technique que pour Wipeout 2097 : soit vous jouez avec le CD dans le lecteur, soit vous chargez l’iso dans un lecteur virtuel qui supporte la lecture analogique.
En conclusion, si vous voulez prendre votre pied à un jeu, Wip3out est celui qu’il vous faut. Je n’ai jamais autant eu de plaisir et de sensations dans un jeu de course, qu’avec celui-ci. Et pourtant j’en ai essayé !
Aucun jeu ne m’a autant fait triper que Wip3out. Retenir son souffle quand on enchaîne 3,4, 5 virages à fond les gamelles, et se rappeler qu’il faut respirer un coup, négocier le virage suivant en utilisant l’aérofrein et dépasser un adversaire sans trop perte de vitesse, en shooter un autre, tout en essayant de gratter son ex-voisin, éviter les tirs ennemis, raaaaah c’est trop bon… je vais me refaire une course ce soir tiens…
Je ne mets pas 10 parce que les menus sont vilains, et les musiques pas aussi monstrueuses que dans l’opus précédent, mais si on oublie ça, ce jeu vaut 10/10, sans hésiter.