La naissance du mythe…..
1996. Saturn et Playstation ont des débuts de 3D balbutiants, mais rien qui ne révolutionne véritablement le jeu d’action traditionnel…
Pourtant, dès l’annonce des sorties des consoles 32 bits, une firme anglaise, Core Design (connue pour quelques jeux assez moyens sur MD) se dit qu’elle dispose enfin de moyens conséquents pour mener à bien un grand projet…
Ce projet sera Tomb Raider.
L’immense impact qu’a généré ce jeu sur les joueurs next gen de l’époque est difficile à exprimer avec des mots, tant l’héroïne du jeu a été élevée au rang de superstar mondiale… 1ère bimbo virtuelle ? Sans doute, mais la plastique avantageuse de la belle Anglaise a bien souvent fait passer à la trappe les innombrables qualités du jeu.
Qu’en est-il, exactement, de ce jeu ? Eh bien vous incarnez Lara Croft, ravissante brune bien sûre d’elle, dans un jeu d’aventure / action en trois dimensions qui vous fera parcourir pyramides égyptiennes, temples romains, pyramides incas…
Ce jeu est intégralement en 3D. Imaginez l’effet qu’il a pu procurer sur les joueurs de l’époque, pas encore lassés comme aujourd’hui par ce principe… Et surtout, vraie révolution technologique : oubliez la 2D où vos déplacements sont réduits à haut, bas, gauche et droite, et laissez-vous émerveiller par une vraie liberté de mouvements, déroutante au début…
Vous parcourez des temples séculaires, où l’on s’imagine que nul n’a posé le pied en ces lieux depuis des centaines d’années… Tous les décors ont bénéficié d’une documentation très poussée, et s’ils ne respectent pas toujours la stricte réalité, le design n’en reste pas moins extrêmement crédible.
Les niveaux, extrêmement nombreux (environ une cinquantaine d’heures de jeu) s’articulent principalement autour d’exploration, de gunfights avec les ennemis, et de résolution d’énigmes fort bien trouvées… Il s’agira pour vous de trouver la bonne clé, le bon chemin, le bon levier à actionner pour poursuivre votre route… Parfois retors, voire même vicieux (la 3D est pleinement utilisée, combien de fois vous pesterez contre les développeurs car ils ont caché un passage visible uniquement sous un certain angle !).
L’atout majeur de ce titre ? Une ambiance hors du commun arrivée à point nommé pour séduire les joueurs dont l’enfance a été émerveillée par un certain Indiana Jones, Tomb Raider est le premier titre qui offre l’opportunité de se prendre pour un véritable aventurier… Les décors, souvent gigantesques (toujours aujourd’hui d’ailleurs…) vous plongent directement dans la peau d’un aventurier, qui découvre des temples inconnus, qui perce d’immenses secrets pour la 1ère fois…
Certes pixellisés à l’heure actuelle, ces immenses scènes n’en demeurent pas moins fascinantes de gigantisme, de level design soigné et recherché, et d’une impression de faire voyager le joueur a travers des contrées insondées… remarquables de réalisme.
Bien évidemment, face à une aussi grande liberté, le joueur a à sa disposition une palette de mouvements adéquats : Lara saute, s’accroche, tire des blocs de pierre, joue du revolver, fait de la varappe… Semblant raide au début, ce sentiment finit par vite s’estomper pour s’intégrer de fort belle manière à l’aventure.
L’autre point fort du jeu, c’est sans doute son ambiance sonore… Oui, elle a souvent été occultée, mais sa présence est indissociable de l’aventure. A la manière d’un film hollywoodien, c’est le plus souvent de la musique classique qui enjolivera vos pérégrinations.
Paradoxalement, la plupart du jeu ne se déroule que dans un silence seulement brisé par les bruitages… Mais la présence judicieuse des musiques soutiendra vos actions aux moments les plus opportuns. La page de présentation, magnifiée par une musique sibylline mêlant hautbois, flûte et harpe ne peut que rester à jamais dans le coeur de ceux qui s’y sont essayés a l’époque…
Et il y a aussi une histoire a Tomb Raider. Peu envahissante, celle-ci, à l’instar de la musique, vient s’insérer dans le jeu pour vous offrir à point nommé une attraction supplémentaire, qui éveillera votre curiosité jusqu’au grand final…
Tomb Raider est un immense jeu, du genre de ceux qui restent à jamais gravés dans la mémoire d’un joueur de l’époque… malgré le mal qu’ont fait à la série ses suites parfois moyennes, parfois ignobles… (le 3ème épisode en particulier) TR1 s’orne d’une aura particulière qui consacre cet opus au panthéon des meilleurs jeux, et qui a sans doute déclenché la mode du « tout en 3D » à l’heure actuelle.
Si vous ne devez jouer qu’à un épisode, que ce soit celui-ci…
Graphismes : 9/10 Note sûrement incompréhensible par des jeunes gavés de PS2 ; TR1 brille par son architecture complexe, ses textures recherchées même si elles sont pixellisées.
Jouabilité : 7/10 Rebutante au début, elle finit par s’intégrer complètement à l’aventure, devenant presque naturelle.
Musiques & bruitages : 9/10 Qu’ajouter de plus ? Tout est remarquablement choisi pour arriver à point nommé… Une parfaite alchimie entre l’action et l’environnement sonore. On regrettera juste un sous-échantillonnage de certains bruitages, sonnant « faux » par rapport au reste (notamment le bruitage des secrets).
Durée de vie : 8/10 De nombreux niveaux… Une durée de vie conséquente que peu de jeux, même de rôles, offrent à l’heure actuelle… C’était l’époque où on en avait pour son argent.