Tobal 2 est un jeu vidéo PlayStation publié par Squareen 1997 .

  • 1997
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Tobal 2

4/5 — Exceptionnel ! par

Et si on faisait un jeu de baston en y intégrant des notions de RPG ? Lorsque Squaresoft s’y est essayé, ça a donné deux types de jeu : du très moyen avec Ehrgeiz, et du pas mal du tout avec Tobal N°1. Au vu de ce titre, on se doutait bien que suite il y aurait. Et suite il y a eu, avec ce Tobal 2 exclusif au territoire japonais.

TELL ME NOW, WHAT MORE DO YOU NEED ?

Nous sommes dans un futur plus ou moins proche, sur la planète Tobal. La planète recèle d’immenses ressources en Molmoran, une forme d’énergie extrêmement puissante qui attise bien des convoitises, tant parmi les Terriens, arrivés dans les parages en vaisseau spatial, que parmi les autochtones, créatures étranges aux capacités surprenantes. Bref, histoire de mettre tout le monde d’accord, un tournoi est organisé pour savoir qui aura le droit d’utiliser le Molmoran.

TAKE ME TO WALTER REED TONIGHT

Tobal 2 est, tout comme Tobal N°1, un beat ‘em up en trois dimensions. Il vous propose de prendre le contrôle de huit personnages au départ, un nombre qui s’élèvera par la suite à treize lorsque vous aurez débloqué les personnages secrets, puis à… 199 (!) si vous parvenez à finir le jeu à fond.

L’intégralité du roster du premier épisode a été reprise à la lettre, et s’est vue rajouter deux petits nouveaux : Chaco Yutani, une espèce de catcheuse humaine, et Doctor V, un grand costaud style boxeur thaï. Vous aurez également la possibilité de jouer avec les sept boss du mode Quête (dont je reparle incessamment sous peu) : Brown Ape le singe, Alien’s Cocoon le cristal, Silver Wizard le sorcier, l’invincible Mark (et son double Mark 2) et le boss final Ohma (et son double Ohma 2). Là déjà, on en est à vingt persos, auxquels on peut ajouter l’intégralité des ennemis du mode Quête (deux petites secondes, on y est presque), soit cent quatre-vingt dix-neuf personnages, dont l’infatigable Chocobo de Final Fantasy en featuring.

En plus des traditionnels modes Tournoi (un joueur), Versus (deux joueurs) et Entraînement, Tobal 2 propose, comme son aîné, un mode Quête qui se présente sous la forme d’une espèce d’ersatz de sorte de succédané de vague beat ‘em all, avec quelques notions de RPG : ainsi les différentes parties de votre corps augmentent de niveau d’expérience à mesure que vous les utilisez, vous pouvez acheter différentes potions aux effets variés (soin, augmentation des caractéristiques, mais aussi poison, paralysie…), et vous pouvez équiper des pierres, qui augmentent vos attributs selon leur couleur (par exemple, une pierre verte augmente la vie, une pierre bleue augmente la défense…). Notez que pour une fois, bien que je parle de « parties de votre corps » et « d’attributs », je ne fais aucunement référence à quoi que ce soit de sexuel. Ce mode de jeu est vu de dessus et subdivisé en quêtes, d’où son nom probablement.

Ce mode mis à part, Tobal 2 est un beat ‘em up 3D on ne peut plus classique qui se joue en deux rounds gagnants chronométrés, rounds que l’on emporte soit en vidant la jauge de vie adverse, soit en ayant plus de vie que lui à la fin du temps réglementaire, ou encore en expulsant l’opposant hors de l’arène de combat (Ring Out).

Le jeu se pratique à trois boutons seulement (attaques haute, moyenne ou basse), auxquels il convient d’ajouter une touche de garde (R1 ou R2) et une touche de saut (L1 ou L2). Ce qui n’empêche pas le gameplay d’être riche, puisqu’il implique, en plus des coups normaux, des techniques bien connues comme le dash (avant, avant) qui est une course courte, la course longue (avant, avant maintenu), les projections (garde plus attaque moyenne), les contre-attaques et tout un tas de combos plus ou moins simples à réaliser.

BABY I’VE LOST THE WILL FOR FIGHTING OVER EVERYTHING

Tobal 2 propose pour commencer un univers plus ou moins cohérent, et surtout particulièrement attachant. Et ce n’est déjà pas rien lorsqu’on le compare à la profusion de beat ‘em up de basse extraction qui se contentent d’archétypes vus, revus et usés jusqu’à la corde (triple combo pléonasme power !).

Ensuite, le jeu s’agrémente de graphismes plutôt jolis. Il y a un homme derrière le design des persos, et cet homme n’est autre qu’Akira Toriyama, le papa de Dragon Ball et Dr Slump. Plutôt habitué à bosser pour la maison d’en face (Enix, avec les Dragon Quest), la dernière fois que le monsieur avait officié pour Square, c’était sur Chrono Trigger… Ah ben c’est pas une référence de tarlouze, en effet. Ici, la 3D est encore rugueuse, mais les textures commencent à voir le jour et Tobal 2 surclasse quasiment tous ses confrères de la même année, en la matière.

En outre, les animations ne pâtissent pas de cette relative beauté, restant fluides à tout moment. On notera d’ailleurs qu’un certain effort a été fait pour rendre les persos crédibles. Par exemple, si vous affrontez un personnage plus grand que vous, comme Nork le Mystérieux au hasard, votre avatar lèvera la tête pour tenter de le défier du regard. Ça n’a l’air de rien aujourd’hui, mais ça rendait Tobal 2 vachement « réaliste » à l’époque.

Enfin, un mot rapide sur la bande-son, qui elle, est en demi-teinte. En effet, bien que certains thèmes soient très agréables à l’oreille, d’autres sont imbuvables. Mais surtout, leur faible nombre fait qu’ils ont tendance à revenir souvent, induisant automatiquement une certaine lassitude auditive.

A jouer, Tobal 2 dispose à la fois de commandes simples (trois boutons, pour rappel) et d’un gameplay riche, preuve que les deux ne sont pas antinomiques. Attention par contre, en solo le CPU ne se laissera pas souvent faire, chaque personnage marquant très nettement ses forces et ses faiblesses. Ainsi, un grand costaud comme Nork n’hésitera pas à vous bourriner jusqu’à ce qu’enfoncement de votre tête dans votre cou s’ensuive, alors que le boss final est un vicelard qui tente par tous les moyens de vous pousser hors du ring par exemple.

Quant à la durée de vie… Forcément, 199 personnages, ça fait rêver. Mais ne nous y trompons pas, tout cela n’est que poudre aux yeux. En vérité les ennemis du mode Quête ne servent quasiment à rien (à part de sparing partner à l’occasion), ce qui ramène le roster à une vingtaine de personnages. Cependant, entre ces vingt persos et ledit mode Quête qui est bien long, Tobal 2 devrait occuper sainement quelques-unes de vos journées.

L’iso patchée en anglais étant qui plus est trouvable un peu partout sur la Toile, il serait dommage de passer à côté de ce très bon beat.

Tobal 2